Accueil🇫🇷Chercher

Esto es peor

Esto es peor (« Ă‡a, c'est pire Â») est une gravure Ă  l'eau-forte et lavis de Francisco de Goya faisant partie de la sĂ©rie Les DĂ©sastres de la guerre.

Esto es peor
Les DĂ©sastres de la guerre no 37 : Esto es peor
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
155 Ă— 208 cm
Localisation

Réalisée vers 1812-1815, elle n'est publiée, avec le reste de la série, qu'en 1863. Goya proteste contre la violence excessive des deux camps lors du soulèvement du Dos de Mayo et de la guerre d'indépendance espagnole qui s'ensuit (1808–1814)[1].

Description et analyse

L'image se base sur les Ă©vĂ©nements qui ont eu lieu Ă  ChinchĂłn en dĂ©cembre 1808 ; le frère de Goya y vivait comme curĂ©. Quand deux soldats français sont tuĂ©s par les rebelles espagnols, les Français rĂ©pliquent en massacrant des civils locaux. Goya montre le corps mutilĂ© d'un rebelle empalĂ© sur une branche par l'anus, la branche ressortant par l'omoplate[2]. La tĂŞte de la victime est tournĂ©e vers le spectateur, dans une composition qui fait Ă©cho Ă  une autre estampe de la sĂ©rie, No se puede mirar (« On ne peut pas regarder Â», no 26). Son bras droit a Ă©tĂ© coupĂ© au-dessus du coude. En arrière-plan, des soldats français continuent le massacre. Le dessin montre des connotations sexuelles suggĂ©rant que des victimes ont Ă©tĂ© violĂ©es[3].

Le Torse du Belvédère d'Apollonios d'Athènes, qui a influencé la représentation du corps mutilé.

Cette estampe est en partie inspirée du torse fragmentaire hellénistique, le Torse du Belvédère d'Apollonios d'Athènes. Goya en avait déjà fait une étude au lavis noir lors de sa visite à Rome[4]. Dans Esto es peor, il subvertit les motifs utilisés dans la représentation classique de la guerre dans l'art en ajouter un degré de théâtre noir, avec la branche perçant le corps par l'anus, le cou tordu et le sujet en premier plan[2]. L'homme est nu, ce qui constitue déjà un défi dans l'art espagnol du XIXe siècle à cause de l'Inquisition espagnole[5].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • (en) Juliet Wilson-Bareau, Goya's Prints : The Tomás Harris Collection in the British Museum, Londres, British Museum Publications, , 112 p. (ISBN 0-7141-0789-1)
  • (en) Kenneth Clark, Looking at Pictures, Boston, Beacon Press, (lire en ligne)
  • (en) Evan S. Connell, Francisco Goya : A Life, New York, Counterpoint, , 246 p. (ISBN 1-58243-307-0)
  • (en) Daniel Cottom, Unhuman culture, University of Pennsylvania, , 195 p. (ISBN 0-8122-3956-3, lire en ligne)
  • (en) Robert Hughes, Goya, New York, Alfred A. Knopf, , 429 p. (ISBN 0-394-58028-1)
  • (en) Robert Hughes, Nothing If Not Critical, Londres, The Harvill Press, (ISBN 0-00-272075-2)
  • (en) Aldous Huxley, The Complete Etchings of Goya, New York, Crown Publishers,
  • (en) Fred Licht, Goya : The Origins of the Modern Temper in Art, Universe Books, , 288 p. (ISBN 0-87663-294-0)
  • (en) Eleanor A. Sayre, The Changing Image : Prints by Francisco Goya, Boston, Museum of Fine Arts, (ISBN 0-87846-085-3)
  • (en) Philip Shaw, « Abjection Sustained: Goya, the Chapman Brothers and the 'Disasters of War' », Art History, vol. 26, no 4,‎ (ISSN 0141-6790)
  • (en) Victor Stoichita et Anna Maria Coderch, Goya : the Last Carnival, Londres, Reakton books, , 323 p. (ISBN 1-86189-045-1, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.