Essaïda (film)
Essaïda (arabe : السيدة) est un film tunisien réalisé en 1996 par Mohamed Zran. Le film aborde les thèmes de la marginalisation, de la pauvreté et du crime dans les rues populaires de Tunis.
Réalisation | Mohamed Zran |
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Scénario | Mohamed Zran |
Acteurs principaux |
Hichem Rostom |
Sociétés de production | Sangho Films |
Pays de production | Tunisie |
Genre | Drame |
Durée | 100 minutes |
Sortie | 1996 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Célèbre artiste peintre vivant à Tunis, Amine, la quarantaine, prépare une exposition mais traverse une crise de création. Il rencontre Nidal, un adolescent délinquant qui mendie pour subvenir aux besoins de sa famille, et battu par son père chômeur et alcoolique.
Intrigué, Amine suit Nidal jusqu'à Essaïda, quartier populaire de Tunis où réside le jeune homme. Bouleversé par le quartier et ses habitants, Amine décide de s'y installer pour commencer sa nouvelle vie.
Fiche technique
Distribution
- Rôles principaux
- Hichem Rostom : Amine
- Chedli Bouziane : Nidal
- Rôles secondaires
- Fouzia Badr
- Khaled Ksouri
- Abdallah Mimoun
- Meriam Omar-Chen
Distinctions
Nominations
- Nomination pour le Bayard d'Or du meilleur film francophone du Festival international du film francophone de Namur 1996[2]
Box-office
En Tunisie, le film connaît un succès populaire[3]. Lors des deux premières semaines d'exploitation du film, les salles du Palace, du Capitole et Ciné-Jamil à Tunis, l’Étoile et l'Atlas à Sfax, le Majestic à Bizerte et le Nejma à Sousse ont accueilli plus de 120 000 spectateurs[3]. Le film reste deux mois à l'écran lors de sa sortie avant d'être ensuite reprogrammé dans trois salles en mai 1997[3]. On estime le nombre des entrées à plus de 500 000[4] - [3]. Mais Zran déclare :
« Je ne connaîtrai jamais le chiffre véritable. Les seuls chiffres sérieux sont ceux des deux premières semaines. Les salles de cinéma en Tunisie sont privées et leur billetterie incontrôlable. Il y a eu aussi des vidéos pirates qui ont circulé avec les scènes d'amour qui ont été coupées pour que le film puisse être vu en famille. On a gueulé et cela s'est vite arrêté[3]. »
Analyse
Zran explique que, pour ce film, « tout est parti d'un coup d'œil jeté d'une fenêtre d'un immeuble donnant sur Essaïda »[5].
Réaliste, le film est constitué de deux scènes d'amour, plus osées que dans les précédents films tunisiens[3].
Réception critique
Dans la critique originale de L'Express transparaît l'aspect réaliste, « noir et amer » du film[6] :
« Ce film très esthétique tranche avec la tradition du cinéma classique tunisien. Loin du thé à la menthe, des youyous et des clichés, Mohamed Zran puise dans la palette sensuelle, chamarrée et violente du Maghreb pour dépeindre la réalité sociale d'un pays à la dérive, le désespoir des jeunes et la perte de repères de l'élite occidentalisée[6]. »
Hédi Khélil caractérise le film de « sincère et poignant »[7].
Références
- (it) Fiche du film Essaïda (Bergamo Film Meeting).
- Longs-métrages en compétition en 1996 (Festival international du film francophone de Namur).
- Daoudi Bouziane, « Ruée sur Essaïda. En Tunisie, le film bat tous les records », Libération, 1er octobre 1997.
- Mona Yahia, « Le réalisateur de Vivre Ici Mohamed Zran aborde des sujets tabous », Magharebia, 13 septembre 2010.
- [PDF] Gérard Lefort, « Tunis, ville ouverte », Libération, 1er octobre 1997.
- « Cinéma - Essaïda de Mohamed Zran », L'Express, 2 octobre 1997.
- Hédi Khélil, Abécédaire du cinéma tunisien, éd. Simpact, Tunis, 2007 (ISBN 978-9-973-61457-5).
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Africultures
- Allociné
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) IMDb
- (mul) The Movie Database