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Espion, lève-toi

Espion, lève-toi est un film franco-suisse réalisé par Yves Boisset, sorti en 1982.

Espion, lève-toi

RĂ©alisation Yves Boisset
Scénario Yves Boisset
Michel Audiard
Claude Veillot
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production TF1 Films Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Genre Espionnage
Durée 98 minutes
Sortie 1982

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé

L'action se déroule à Zurich (Suisse) du samedi 26 septembre au mardi 6 octobre 1981.

Sébastien Grenier (Lino Ventura)[1] est un agent secret français du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), en sommeil depuis huit ans. Il gère à Zurich une société fiduciaire et partage la vie d'Anna Gretz (Krystyna Janda), une Allemande, professeur de littérature comparée dont les idées gauchistes sont clairement affichées.

Un matin, il apprend par la radio qu'un agent du SDECE avec qui il avait rendez-vous, Alfred Zimmer, vient d'être abattu dans un tramway par un commando des Brigades d'action populaire, officine d'extrême-gauche en activité à Zurich. Il reçoit par la poste l'après-midi même le livre Vingt ans après d'Alexandre Dumas, marqué à la page 138, code par lequel il comprend qu'il a été « réveillé » par ses supérieurs. Se présentant au rendez-vous convenu, il a la surprise d'être abordé par un certain Jean-Paul Chance (Michel Piccoli), maître des requêtes auprès du Conseil fédéral de Berne, qui se présente aussi comme étant agent des services secrets suisses. Celui-ci, très bien renseigné sur la vie de Grenier, lui demande de remonter la filière Zimmer pour savoir par qui sont contrôlées les Brigades d'action populaire en le menaçant de le faire arrêter pour espionnage en cas d'insuccès.

Surpris et inquiet de l'ambiguïté de ce contact, Grenier lance vers sa base le code de procédure d'urgence sous la forme d'une petite annonce dans le Tages Anzeiger. Là encore, c'est Chance qui se présente au rendez-vous en se disant cette fois son officier traitant du SDECE… et lui fait comprendre qu'il l'a réveillé en raison des contacts d'Anna Gretz avec certains éléments des Brigades d'action populaire. Grenier, déstabilisé, fixe rendez-vous à un homme d'affaires genevois, autre agent régional du SDECE, et qui est aussi un ami personnel, Henri Marchand (Bernard Fresson) afin de savoir qui est ce mystérieux Chance, à la fois agent des services français et suisses. Marchand lui suggère une troisième possibilité et promet de lui dire rapidement si, effectivement, Chance est leur supérieur hiérarchique. Marchand est assassiné avant d'avoir pu tenter quoi que ce soit.

Grenier décide alors d'enfreindre la voie hiérarchique et se rend à Munich pour y rencontrer le conservateur Meyer (Heinz Bennent) qui est également un agent du SDECE de l'échelon supérieur pour lui faire part de ses doutes et de ses craintes. Alors qu'il retourne aux nouvelles le lendemain, il arrive à la bibliothèque de Munich. Mais Meyer vient d'être assassiné lui aussi. De retour à Zurich, il est accueilli à l'aéroport par Chance, mécontent de l'irrégularité de ces démarches. Le soir-même, il est contacté par téléphone par un agent envoyé de Paris, Richard (Bruno Cremer). Le lendemain, il rencontre Richard qui lui apprend que Chance est un espion soviétique qui tente de le retourner. Il l'informe aussi que Paris n'est pour rien dans son « réveil ».

Sur ces entrefaites, les Brigades d'action populaire assassinent le conseiller Kieffer, haut fonctionnaire fédéral, alors qu'il sort d'une visite officielle à l'université de Zurich. Anna Gretz et plusieurs de ses collègues gauchistes sont aussitôt arrêtés par la police suisse. Chance propose alors à Grenier d'user de son influence pour de faire libérer au plus vite Anna Gretz. Il fait pression sur le commissaire Lohmann (Roger Jendly) qui accepte de libérer la compagne de Grenier. Chance explique alors à Grenier que Richard est en fait un officier du KGB, sans doute à l'origine de l'assassinat du conseiller Kieffer et lui demande de l'aider à le neutraliser.

Ne sachant plus qui croire, Grenier décide de tenter de s'enfuir. Il récupère deux faux passeports qu'il avait conservés et cueille Anna Gretz à sa sortie de garde à vue pour lui annoncer qu'ils partent pour Amsterdam sous une fausse identité et qu'ils doivent partir immédiatement en abandonnant tout sur-le-champ. Anna accepte de le suivre mais veut toutefois au moins prévenir sa mère avant de partir. Alors qu'elle le fait depuis une cabine de téléphone publique, elle est enlevée par un groupe d'hommes cagoulés sous les yeux de Grenier.

Richard rejoint alors Grenier, et il lui annonce que ses tergiversations et ses liens avec Chance risquent de lui coûter cher. Il lui demande d'oublier Anna Gretz, sans quoi il sera exécuté. Grenier refuse et congédie Richard en le menaçant de représailles s'il arrive quelque chose à sa compagne.

Le soir, un policier vient le chercher à son domicile et le conduit à l'université où Anna Gretz a été retrouvée dans le coffre d'une voiture, tuée d'une balle dans la tête. La revendication est signée des Brigades d'action populaire.

N'ayant plus rien à perdre, Grenier décide d'en finir et de savoir enfin qui de Richard ou de Chance a fait assassiner Anna Gretz. Remontant en quelques heures la filière des étudiants gauchistes amis de sa compagne, il arrive à Ramos (Marc Mazza), personnage inquiétant qui semble être une taupe de l'Est ayant infiltré les Brigades d'action populaire. L'ayant abattu, il obtient de son adjoint et amant Rudy la révélation du lieu où Ramos à rendez-vous avec son officier traitant, la station basse du funiculaire Polybahn, Il s'y rend aussitôt et se retrouve face à Chance, qu'il abat froidement, étant persuadé qu'il est responsable de la mort d'Anna Gretz.

Le lendemain soir, un responsable du palais de l'Élysée donne à Richard l'ordre d'éliminer Grenier, devenu complètement incontrôlable. On apprend au passage que Chance travaillait effectivement pour les Soviétiques, mais que ce sont les hommes de Richard qui ont abattu Anna Gretz.

Le lendemain matin, Anna est enterrée au cimetière catholique de Zurich. Grenier observe la cérémonie de loin, depuis la lisière d'une forêt voisine mais se fait repérer. Richard et ses hommes le traquent et le tuent de trois balles dans le dos alors qu'il s'apprête à fuir en voiture. Ils l'enterrent ensuite dans une clairière isolée. Son corps sera retrouvé deux ans plus tard par des chasseurs mais ne sera pas identifié.

Fiche technique

Distribution

Commentaires

  • Le film devait ĂŞtre initialement rĂ©alisĂ© par Andrzej Ĺ»uĹ‚awski[1].
  • Le film est dĂ©coupĂ© en une suite d'actions prĂ©sentĂ©es par une voix off annonçant la date, le lieu et l'heure prĂ©cise. On remarque des incohĂ©rences d'horaires entre l'image et le texte :
  1. À l'arrivée du train de Marchand en gare de Zurich, il est 14 h 25 ; une horloge au-dessus du quai indique 11 h 44.
  2. Lorsque Grenier sort de l'aérogare de Munich, il est 15 h 50 ; une horloge en partie masquée en arrière-plan sur la façade du bâtiment indique 15 h 35.
  3. Lorsque Grenier arrive à l'aéroport de Zurich, il est 20 h 43 ; il passe sous une horloge numérique qui indique 14 h 47.
  4. Palais de l’Élysée, 23 h 17, Paris 6 octobre, il fait encore jour.
  • Le prĂ©tendu « musĂ©e des techniques » oĂą Grenier et Richard se rencontrent est censĂ© se situer Ă  Zurich, comme l'essentiel de l'action du film, mais la scène a en fait Ă©tĂ© tournĂ©e dans le dĂ©cor très reconnaissable du MusĂ©e des arts et mĂ©tiers de Paris ; on y reconnaĂ®t très distinctement l'une des plus cĂ©lèbres pièces du musĂ©e, le fardier de Cugnot.
  • Michel Piccoli est successivement Conseiller fĂ©dĂ©ral — soit un ministre du gouvernement suisse — puis directeur de cabinet ou maĂ®tre de requĂŞtes, des postes qui n'existent pas.
  • Musique : Yves Boisset avait travaillĂ© avec Ennio Morricone dix ans auparavant, dans L'Attentat.
  • L'intrigue, adaptĂ©e par Michel Audiard, est tirĂ©e d'un roman (Chance Awakening) de George Markstein, auteur de thrillers très connu au Royaume-Uni[1]. Ă€ noter le jeu de mots entre le titre anglais et le patronyme d'un des personnages (l'espion J.-P. Chance jouĂ© par Michel Piccoli).
  • Le film a Ă©tĂ© distribuĂ© Ă  l'Ă©tranger sous les titres Der Maulwurf (littĂ©ralement « La taupe ») en Allemagne, Alzati spia en Italie et Espion, lève-toi en Espagne.


Notes et références

  1. Antoine Oury, « Espion, lève-toi, avec Lino Ventura pour incarner l'agent secret de George Markstein », sur actualitte.com, (consulté le ).
  2. Yves Boisset, Michel Piccoli, Bruno Cremer et Bernard Fresson, Espion, lève-toi, (lire en ligne)
  3. AlloCine, « Espion, lève-toi » (consulté le )

Liens externes

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