Ernst Simmel
Ernst Simmel, né le à Breslau, mort le à Los Angeles, est un neurologue et psychanalyste américain d'origine allemande.
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(Ă 65 ans) Los Angeles |
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Silver ring with blue intaglio of a pastoral scene of a goat-herd with two goats (d) |
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Biographie
Il naît à Breslau, ville alors allemande située dans l’actuelle Pologne dans une famille juive. Son père est banquier et sa mère dirige une agence d’employés de maison. Il fit ses études de psychiatrie à Berlin et Rostock et consacra sa thèse à l’étiologie de la démence précoce[1]. Il se marie en 1910 avec Alice Seckelson et ils ont deux enfants.
Il est cofondateur du groupe des médecins sociaux-démocrates en 1913, et préside de 1924 à 1933 l'association des médecins socialistes.
Il est médecin militaire durant la Première Guerre mondiale et réalise une brochure sur les névroses de guerre. Le , Sigmund Freud lui écrit : « Très cher collègue. Peu de communications de débutants en psychanalyse qui me sont personnellement inconnus m’ont procuré autant de plaisirs que votre article Névroses de guerre et trauma psychique. » En Allemagne, à la guerre succède le chaos de la révolution. Simmel s'intéresse à ces mouvements de masses composées en partie par des soldats désœuvrés. Simmel rédige un texte remarqué si bien que le ministère envisage de créer une chaire de psychanalyse à l’Université (Tréhel, G., 2016). Trois médecins psychanalystes Ernst Simmel rédige « Psychanalyse des masses », Paul Federn « Vers la psychologie de la Révolution : la société sans père », Freud « Psychologie des masses et analyse du moi » écrivent sur le contexte d'après guerre et les phénomènes en jeu entre 1919 et 1921, ces travaux présentent des points de jonction (Tréhel, G., 2017). Fin 1919, Simmel fait une communication devant les professionnels de caisses d’assurance maladie pour les sensibiliser aux pathologies des névroses dues à la guerre, les conséquences peuvent en être lourdes et aller jusqu’à invalider les capacités de travail de ces hommes (Tréhel, G., 2018).Simmel est analysé par Karl Abraham en 1919, puis fonde avec celui-ci et Max Eitingon, l'Institut psychanalytique de Berlin.
Il préside la Société allemande de psychanalyse de 1926 à 1930 et fonde, en 1927, la clinique psychanalytique du Schloss Tegel, à Berlin, dont il devient le médecin-chef.
Cette clinique est le premier établissement résidentiel utilisant la méthode psychanalytique.
Il se remarie en 1929 avec Hertha Brüggemann, puis s'exile aux États-Unis en 1934, confronté à la montée du nazisme, triplement menacé, en tant que psychanalyste, en tant que juif et en tant que socialiste. Il travaille quelque temps à la clinique Menninger de Topeka (Kansas), puis s'installe à Los Angeles et devient actif dans le mouvement psychanalytique américain, cofondateur des sociétés psychanalytiques de Los Angeles et San Francisco, dont il devient le premier président.
Il est connu pour ses travaux cliniques et théoriques sur les névroses traumatiques. C’est aussi lui qui a été l’un des premiers à introduire la psychanalyse à l’hôpital.
Notes et références
- Monique Vanneufville, cf. bibliographie.
Voir aussi
Bibliographie
- Ludger M Hermanns et Ulrich Schultz-Venrath, « Tegel (Schloss Tegel) », p. 1707, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M/Z. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1)
- Gilles Tréhel, « Ernst Simmel (1882-1947) : psychanalyse des masses », L'information psychiatrique, 2016, 92(4), p. 327-335, .
- Gilles Tréhel, « Ernst Simmel, Paul Federn, Sigmund Freud et les masses révolutionnaires ». Psychothérapies, 2017, 37(3), p. 183-195.
- Gilles Tréhel, « Ernst Simmel (1882-1947): communication devant des professionnels de caisses d’assurance maladie ». Travailler, 2018, (2), p. 147-165.
- Laura Sokolowsky, « Le Schloss Tegel : un château pour la psychanalyse », Cliniques méditerranéennes 2010, no 81, en ligne.
- (Note de lecture) Monique Vanneufville, « Ernst Simmel, La psychanalyse et ses applications », Savoirs et clinique, 2002/1, no 1.