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Ernest Backes

Ernest Backes, né à Trèves en 1946[1] et mort le [2], est un informaticien et homme d'affaires allemand.

Ernest Backes
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie

Ernest Backes naît à Trèves d'un père ouvrier métallurgiste luxembourgeois réquisitionné dans le cadre du STO et d'une mère infirmière allemande. Il commence à travailler dès l'âge de quatorze ans afin de financer ses études. En 1971 il entre à la chambre de compensation internationale Cedel International, basée à Luxembourg, future Clearstream puis en devient le numéro trois et le responsable de l'informatique en 1980 avant d'en être licencié en 1983. Il travaille ensuite chez AIM, une société d'investissement luxembourgeoise. En 1988, il aurait été mêlé à l'affaire Péchiney-Triangle.

Il est ensuite associé au banquier suisse André Strebel dans la structure Institut für Wirtschaftsrecherchen (IWR) basée à Sarrebruck.

Lors de l'enquête sur le meurtre de Roberto Calvi, en tant qu'ex-numéro 3 de la chambre de compensation Clearstream, il est appelé à témoigner à propos de transferts de fonds pour le bénéfice de la Banco Ambrosiano. Selon lui, son licenciement de Clearstream aurait été relié à sa connaissance des activités financières de la Banco Ambrosiano, qui détenait des comptes non publiés à la chambre de clearing luxembourgeoise, notamment concernant des filiales au Pérou et en Amérique latine.

En 1999, Ernest Backes prend sa retraite pour raisons médicales. Il meurt le .

Affaire Clearstream

  • Le banquier Ernest Backes a Ă©tĂ© licenciĂ© en 1983 par Cedel International (rebaptisĂ© Clearstream en 1999).
  • Il a rassemblĂ© des milliers d'archives compromettantes sur son employeur. Elles dĂ©crivent une gigantesque lessiveuse d'argent sale dans laquelle tremperaient des dizaines de grandes banques internationales. Le système, techniquement complexe, se fonde sur un mĂ©canisme simple : la sociĂ©tĂ© de compensation financière, qui traite alors annuellement 150 millions de transactions et dont les actionnaires sont les plus grandes banques de la planète, est soupçonnĂ©e d'avoir instaurĂ© des circuits occultes via une kyrielle de comptes secrets, dits « non publiĂ©s ». Ernest Backes livre ses confidences au journaliste Denis Robert. Les deux hommes exploitent les archives de Cedel. En sort un premier livre, RĂ©vĂ©lation$, qui met le feu aux poudres. Pas moins de 8 000 comptes non publiĂ©s de Clearstream, dont 57 français, sont dĂ©busquĂ©s au sein de la sociĂ©tĂ© luxembourgeoise. Ils appartiennent Ă  une multitude de banques. Clearstream se dĂ©fend de toute manĹ“uvre de blanchiment.
  • : les dĂ©putĂ©s socialistes français Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, respectivement prĂ©sident et rapporteur de la mission parlementaire française sur le blanchiment, annoncent une sĂ©rie d’auditions consacrĂ©e Ă  Clearstream.
  • : sortie du livre RĂ©vĂ©lation$ et première diffusion du film Les Dissimulateurs sur Canal+ Ă  22h00. Clearstream a notifiĂ© Ă  Canal+ son opposition Ă  la diffusion du reportage, mentionnant qu’il porte atteinte Ă  sa rĂ©putation.
  • : audition d’Ernest Backes et de Denis Robert par la mission parlementaire française. Clearstream et des banques mises en cause dans le livre dĂ©posent une sĂ©rie de plaintes contre les auteurs et l'Ă©diteur.
  • Ernest Backes a Ă©tĂ© la source du journaliste Denis Robert pour la dĂ©nonciation d'activitĂ©s illicites supposĂ©es de Clearstream. Ernest Backes a dĂ©noncĂ© un système de comptes non publiĂ©s mis en place dans les annĂ©es 1970 et gĂ©nĂ©ralisĂ© après son dĂ©part. Ce système, parallèle au système lĂ©gal de compensation interbancaire, pourrait faire de Clearstream une plate-forme mondiale d'Ă©vasion fiscale et du blanchiment d'argent.
  • Ernest Backes et Denis Robert ont coĂ©crit le livre RĂ©vĂ©lation$, publiĂ© en 2001 aux Ă©ditions Les Arènes et toujours controversĂ©.
  • Ernest Backes a Ă©tĂ© entendu par la commission parlementaire contre le blanchiment d'argent prĂ©sidĂ© par le dĂ©putĂ© Vincent Peillon.
  • et, finalement, le tribunal correctionnel devant lequel Ernest Backes devait comparaĂ®tre a considĂ©rĂ© qu'il avait propagĂ© des allĂ©gations fausses sur Clearstream. Son recours devant la Cour europĂ©enne des droits de l'Homme introduit Ă  la suite de cette dĂ©cision a Ă©tĂ© rejetĂ©.

Références

  1. Pascale Nivelle, « Le nettoyeur. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Décès d'Ernest Backes, coauteur du livre «Révélations» », Luxemburger Wort,‎ (lire en ligne, consulté le )
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