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Ermesinde Ire de Luxembourg

Ermesinde Ire de Luxembourg, née en , morte le [1], fut comtesse de Luxembourg, de La Roche et de Durbuy de 1196 à 1247, et puis aussi marquise d'Arlon[2]. C'est la fondatrice (en intention) de l'abbaye de Clairefontaine, en 1216[2]. C'est toutefois son fils Henri V qui réalisera le rêve d'Ermesinde et construira l'abbaye où elle repose.

Ermesinde Ire de Luxembourg
Illustration.
Le sarcophage d'Ermesinde Ă  l'abbaye de Clairefontaine (Arlon).
Titre
Comtesse de Luxembourg
avec Thiébaut Ier de Bar
puis Waléran III de Limbourg
–
Prédécesseur Othon Ier
Successeur Henri V
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Père Henri IV de Luxembourg
Mère Agnès de Gueldre
Conjoint (1) Thiébaut Ier de Bar
(2) Waléran III de Limbourg
Enfants voir section

Biographie

Fille unique d'Henri IV l'Aveugle, comte de Luxembourg et de Namur, et d'Agnès de Gueldre, elle est parfois numérotée Ermesinde II, Ermesinde Ire étant son aïeule paternelle, fille du comte Conrad Ier de Luxembourg, mais cette première Ermesinde n'a jamais régné sur le Luxembourg, celui-ci ayant été attribué à son fils Henri IV dès la mort de Conrad II.

Avant sa naissance, son père avait désigné comme successeur son neveu Baudouin V de Hainaut. Sa naissance remit en cause ces arrangements successoraux et son père, déjà âgé de 76 ans et pour lui trouver un protecteur, la fiança à l'âge de deux ans à Henri (1166 † 1197), comte de Champagne. Elle vécut alors son enfance en France à la cour de Champagne. Mais Baudouin V ne renonça pas, et à l'issue d'une guerre et d'un arbitrage de l'empereur, le comté de Namur fut attribué à Baudouin, le comté de Luxembourg à Othon Ier de Bourgogne, et les comtés de Durbuy et de La Roche à Ermesinde.

Henri de Champagne rompit ses fiançailles, et Ermesinde fut mariée à Thiébaut Ier (1158 † 1214), comte de Bar. Thiébaut négocia avec Othon le renoncement de ce dernier au comté de Luxembourg, et elle devint comtesse de Luxembourg avec son mari. Thiébaut tenta également de reconquérir Namur sur Philippe de Hainaut, le nouveau comte, mais sans succès et y renonça par le traité de Dinant, le .

Thiébaut mourut le et Ermesinde, âgée de 27 ans, se remaria en avec Waléran III (1180 † 1226), le futur duc de Limbourg. Waléran tenta de reprendre Namur, mais en vain. Les époux y renoncèrent définitivement par le traité de Dinant, le . Veuve une seconde fois en 1226, elle administra le Luxembourg pendant 21 ans, et son gouvernement, sage et prudent, en fit un pays prospère.

Par testament, en 1247, elle fonda financièrement l'abbaye de Clairefontaine, où existait deja une communauté de moniales cisterciennes, pour en faire la nécropole de la maison de Luxembourg. Ses ossements, redécouverts en 1875, reposent dans un nouveau sarcophage placé dans la crypte de la chapelle Notre-Dame de Clairefontaine construite là où se trouvait l'abbatiale de l'ancienne abbaye.

Ermesinde et l'histoire du Luxembourg

Ermesinde reçut le marquisat d'Arlon au titre de dot de son deuxième mariage. C'est ainsi que le pays de Luxembourg devint une entité territoriale continue s'étendant à l'ouest jusque Durbuy et La Roche-en-Ardenne, réunissant un quartier "wallon" et un quartier "allemand" en un seul ensemble. Cette dualité culturelle allait désormais marquer le pays. Par la soumission de nombreux vassaux d'importance mineure, Waléran et Ermesinde ont par ailleurs renforcé la suzeraineté des comtes de Luxembourg.

Après la mort de Waléran, survenue en 1226, Ermesinde exerçait seule le pouvoir en tant que Comtesse de Luxembourg, Elle savait écouter le conseil de ses vassaux, renforçant ainsi la subordination de ces derniers. Une grande partie du territoire était administrée par des prévôts dont les compétences n'étaient pas héréditaires - ils pouvaient être facilement écartés si nécessaire. Le Luxembourg eut ainsi ses premières structures d'organisation territoriale, dont l'uniformité était, bien sûr, encore imparfaite.

La Comtesse guidait l'évolution vers l'émancipation urbaine en affranchissant les villes d'Echternach (1236) et de Luxembourg (1244), dont la situation juridique se trouvait ainsi confirmée, précisée et uniformisée.

La politique sage et pacifique d'Ermesinde a transformé le comté de Luxembourg en un pays structuré, avec des caractéristiques qui allaient le marquer jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[3]. Si Ermesinde n'était pas la fondatrice du pays de Luxembourg[4], elle peut au moins être considérée comme sa re-fondatrice.

Union et postérité

Ermesinde et Thiébaut ont eu :

Waléran et Ermesinde ont eu :

Ascendance

Voir aussi

Ermesinde de Luxembourg est l'héroïne du roman "Les Héritiers du Lion", de Marc Ronvaux .

Sources

  • Camille -J. Joset, Ermesinde (1186-1247), Fondatrice du Pays de Luxembourg, Les Amis de Clairefontaine, Arlon 1947, 80 p.
  • Alfred Lefort, La Maison souveraine de Luxembourg, Reims, Imprimerie Lucien Monge, , 262 p. [dĂ©tail de l’édition].
  • Paul Margue, Luxemburg in Mittelalter und Neuzeit, Editions Bourg-Bourger, Luxembourg 1978, 160 p.
  • Bulletin trimestriel de l'Institut d'ArchĂ©ologie du Luxembourg - no 3-4, p. 163-245, L'abbaye cistercienne de Clairefontaine - Du rĂŞve d'Ermesinde aux rĂ©alitĂ©s archĂ©ologiques, Arlon, 2010.
  • (Dix auteurs, historiens et archĂ©ologues), L'abbaye cistercienne de Clairefontaine - Du rĂŞve d'Ermesinde aux rĂ©alitĂ©s archĂ©ologiques [= livret de ~100 pages (ill.) Ă©ditĂ© parallèlement Ă  l'exposition au MusĂ©e Gaspar Ă  Arlon ( - )] ; in : Bulletin trimestriel de l'Institut archĂ©ologique du Luxembourg [belge] - Arlon, 2010 (86e annĂ©e), no 3/4 (paru en ).

Notes et références

  1. Foundation for Medieval Genealogy.
  2. Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 71.
  3. (de) Paul Margue, Luxemburg in Mittelalter und Neuzeit, Luxembourg, Editions Bourg-Bourger, , 160 p., p. 33-30.
  4. Camille-J. Joset, Ermesinde (1186-1247) Fondatrice du Pays de Luxembourg, Arlon, Les Amis de Clairefontaine, , 80 p.
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