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Ensemble de Vitali

L'ensemble de Vitali, aussi appelé espace de Vitali, est un exemple simple de partie non mesurable de la droite réelle, découvert en 1905 par le mathématicien Giuseppe Vitali[1]. L'axiome du choix joue un rÎle essentiel dans sa construction.

Les ensembles de Vitali

Soit la relation deux rĂ©els sont en relation si leur diffĂ©rence est un rationnel. Chaque classe d'Ă©quivalence Ă©lĂ©ment du groupe quotient ℝ/ℚ rencontre l'intervalle unitĂ© [0, 1]. En effet si on note la partie entiĂšre (par dĂ©faut) de , et sont Ă©quivalents. Chaque classe d’équivalence est non vide, l’axiome du choix[2] assure donc l'existence d'une partie V de [0, 1] qui contienne un et un seul reprĂ©sentant de chaque classe de rĂ©els modulo ℚ[Note 1].

Tout ensemble V de cette forme est un « ensemble de Vitali[3] Â» du groupe abĂ©lien polonais (ℝ, +).

Les ensembles de Vitali ne sont pas mesurables au sens de Lebesgue et ne vérifient pas la propriété de Baire[3].

Preuve de la non-mesurabilité

Supposons par l'absurde V mesurable. On considĂšre l'ensemble :

formé par la réunion de certains translatés de V. A est mesurable en tant que réunion dénombrable d'ensembles mesurables.

On remarque que cette rĂ©union est formĂ©e d'ensembles deux Ă  deux disjoints puisque V ne contient qu'un rĂ©el par classe d'Ă©quivalence modulo ℚ. La mesure de Lebesgue de A est donc la somme infinie dĂ©nombrable de celle de V ; puisqu'elle est infĂ©rieure Ă  3, cela oblige la mesure de V, et donc celle de A, Ă  ĂȘtre nulles.

On observe pourtant que [0, 1] est inclus dans A. En effet, par dĂ©finition de V, tout rĂ©el x de [0, 1] est congru modulo ℚ Ă  un Ă©lĂ©ment y de V ; ceci signifie que x – y appartient Ă  ℚ. De plus, comme x et y sont tous deux dans [0, 1], –1 ≀ x – y ≀ 1 donc x, qui est dans le translatĂ© V + (x – y), est Ă©lĂ©ment de A. Un ensemble de mesure nulle contenant [0, 1] fournit une contradiction.

Notes et références

Références

  1. (it) Giuseppe Vitali, « Sul problema della misura dei gruppi di punti di una retta », Tip. Gamberini e Parmeggiani,‎ .
  2. (en) Horst Herrlich, Axiom of Choice, Springer, , p. 120.
  3. (en) Lev BukovskĂœ (sk), The Structure of the Real Line, Springer, (ISBN 978-3-03480005-1, lire en ligne), p. 259.

Notes

  1. En termes plus formels, , on a . En application de l'axiome du choix, il existe donc une application f de . On montre aisément que cette application est injective. On note alors .


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