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EnrĂȘnement

Les enrĂȘnements sont des moyens mĂ©caniques qui agissent sur l'attitude du cheval, gĂ©nĂ©ralement sur le placement de la tĂȘte et de l'encolure, ainsi que leur angle de fermeture. Leur fonction peut ĂȘtre de stabiliser le cheval dans une attitude pratique, ou de faciliter un travail gymnastique. Ils permettent de parfaire l'attitude du cheval, de le muscler dans le bon sens, d'amĂ©liorer sa soumission et de faciliter son usage[1]. Ils n'ont normalement pas vocation Ă  se substituer au travail de dressage du cheval, sauf dans le cas des rĂȘnes fixes. L'effet d'un enrĂȘnement ne peut ĂȘtre positif que si l'impulsion est maintenue, par l'action du cavalier ou par l'action de la chambriĂšre dans le cas d'un travail Ă  pied. Il peut aussi ĂȘtre nĂ©faste malgrĂ© une impulsion maintenue, notamment dans le cas des rĂȘnes allemandes.

Cheval portant des rĂȘnes allemandes attachĂ©es sous la sangle.

Les enrĂȘnements nĂ©cessitent une solide formation du cavalier, une bonne connaissance des notions de biomĂ©canique et des prĂ©cautions d'emploi. Ils servent de limite supĂ©rieure, la plupart intervenant sur l'orientation de l'encolure et limitant l'Ă©lĂ©vation de la tĂȘte.. Lorsque l'attitude du cheval se modifie et dĂ©passe une certaine limite, alors, l'enrĂȘnement agit. Dans le cas d'une bonne utilisation, le cheval cĂšde et l'enrĂȘnement se dĂ©tend, leur action n'est donc que ponctuelle et cesse dĂšs que le cheval retrouve une attitude juste[1]. Certains enrĂȘnements peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans le travail montĂ©, d'autres dans le travail Ă  pied, et notamment Ă  la longe.

ControversĂ©s en raison de mauvaises utilisations et d'une surenchĂšre dans le domaine du sport hippique attelĂ©, les enrĂȘnements sont souvent mal vus par les observateurs non-expĂ©rimentĂ©s, qui les assimilent Ă  des engins de soumission. Cet aspect a poussĂ© la Suisse a bannir l'usage des rĂȘnes allemandes en compĂ©tition Ă  partir de 2016.

Histoire

De nombreux Ă©cuyers ont inventĂ© et utilisĂ© des enrĂȘnements pour travailler les chevaux, et en particulier pour obtenir le ramener, prĂ©liminaire au rassembler. Les rĂȘnes de Newcastle, qui pourraient ĂȘtre le systĂšme ancĂȘtre des rĂȘnes allemandes d'aprĂšs Carlos Henriques Pereira, consistent en une paire de rĂȘnes reliant les quartiers de la selle au caveçon[2].

Types d'enrĂȘnements

Élastiques

Élastiques d'un collier de chasse pour le saut d'obstacles.

Il s'agit de deux Ă©lastiques en caoutchouc qui s'attachent soit latĂ©ralement au surfaix du cheval, soit entre ses antĂ©rieurs, et qui se fixent aux anneaux du mors. Les segments de caoutchouc donnent de la souplesse Ă  l'ensemble[1]. Ils permettent de muscler le dos du cheval et de le « placer ». Il ne faut pas les attacher trop court, car le cheval doit les tendre en se « posant » sur le mors. L'Ă©lastique extĂ©rieur doit ĂȘtre lĂ©gĂšrement plus long que l'Ă©lastique intĂ©rieur pour permettre au cheval de s'incurver.

Les rĂȘnes Ă  Ă©lastiques sont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©es dans le travail Ă  la longe. Le cheval ne peut pas donner de coup de tĂȘte vers le haut. Cet enrĂȘnement est aussi utilisĂ© en voltige car il limite l'Ă©lĂ©vation de la tĂȘte du cheval qui nuirait aux exercices pratiquĂ©s par les coltigeurs[3]. Elles sont alors montĂ©es sur un caveçon[1].

Les Ă©lastiques Pirelli, plutĂŽt lourds, peuvent ĂȘtre employĂ©s pour travailler un cheval montĂ© longitudinalement[4].

RĂȘnes fixes

Lipizzan Ă©quipĂ© de rĂȘnes fixes.

Cet enrĂȘnement est utilisĂ© pour obtenir le ramener[5]. Il fonctionne exactement comme les Ă©lastiques. Ce sont deux rĂȘnes en cuir attachĂ©es latĂ©ralement au surfaix du cheval. Le cheval doit les tendre en se portant en avant. Les rĂȘnes fixes sont beaucoup utilisĂ©es dans les cirques.

Chambon

Chambon.

Cet enrĂȘnement s'attache sous le ventre du cheval, passe par une poulie fixĂ©e sur la tĂȘtiĂšre du filet, avant de s'attacher avec des mousquetons aux anneaux du mors. Il permet principalement de consolider ou de reconsolider les muscles du dos du cheval, mais peut ĂȘtre aussi utilisĂ© pour modifier un dĂ©faut d'orientation de la ligne du dessus quand le cheval est creux, ou corriger les chevaux qui s'enferment en lĂąchant la main[1]. Il a pour effet d'orienter l'encolure du cheval vers le bas, et de l'Ă©tirer loin devant. Le chambon est un enrĂȘnement qui tire sur la bouche du cheval. En effet, lorsque le cheval cĂšde en baissant la tĂȘte, l'enrĂȘnement se dĂ©tend. C'est pour cela que le chambon doit ĂȘtre utilisĂ© au pas et au trot, lors de sĂ©ances courtes, car il apprend au cheval Ă  se mettre sur les Ă©paules et Ă  tirer vers le bas. UtilisĂ© non montĂ©,et uniquement Ă  la longe, cet enrĂȘnement est aussi reconnu comme sĂ©vĂšre et contraignant car il nĂ©cessite d'importants efforts musculaires et articulaires de la part du cheval[3]. Le rĂ©glage doit se faire trĂšs progressivement car les chevaux non prĂ©parĂ©s peuvent avoir des rĂ©actions violentes[1]. Le cheval doit avoir Ă©tĂ© Ă©chauffĂ© et dĂ©tendu avant sa mise en place[3]. Correctement ajustĂ©, et utilisĂ© par une main savante et fine, il amĂšne progressivement un cheval Ă  l'encolure renversĂ©e et au dos creux, Ă  se dĂ©rouler[6].

Martingales

Les martingales limitent l'Ă©lĂ©vation de la tĂȘte du cheval et canalisent les mouvements latĂ©raux[1]. En thĂ©orie, elles empĂȘchent le cheval de lever trop la tĂȘte ou de se cabrer[6].

Martingale fixe

Martingale fixe

Une martingale fixe se compose d'une courroie, fixĂ©e par un bout Ă  la sangle sous le ventre du cheval, et qui se termine par un anneau Ă  l'autre bout, pouvant ĂȘtre attachĂ© Ă  la muserolle. Elle est maintenue en place par un collier. Elle empĂȘche le cheval de lever la tĂȘte trop haut et se rĂ©vĂšle assez dure. Elle est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e avec des chevaux qui lĂšvent excessivement la tĂȘte pour se soustraire Ă  la main[1]. Elle est parfois autorisĂ©e dans certaines compĂ©titions de saut d'obstacles, en fonction des rĂšglements internes des nations. Son utilitĂ© est trĂšs contestable[7]. Dans tous les cas, elle ne doit pas ĂȘtre rĂ©glĂ©e trop court car son action manque de souplesse[1].James Fillis[8] la dĂ©conseille car, dit-il, elle est toujours dangereuse.

Martingale Ă  anneaux

Martingale Ă  anneaux en saut d'obstacles

Comme la prĂ©cĂ©dente, la martingale Ă  anneaux comporte une courroie fixĂ©e Ă  la sangle sous le ventre du cheval, mais ensuite elle se sĂ©pare en deux courroies qui se terminent par des anneaux dans lesquels coulissent les rĂȘnes de filet. Des arrĂȘtoirs empĂȘchent les anneaux de se coincer dans les boucles d'attache des rĂȘnes. Elle est maintenue en place par un collier. La martingale Ă  anneaux oblige le cheval Ă  baisser la tĂȘte et l'encolure quand le cavalier tend les rĂȘnes. Elle est couramment utilisĂ©e pour limiter les dĂ©fenses du cheval quand il lĂšve ou Ă©carte trop la tĂȘte. Elle est souvent complĂ©tĂ©e par un collier qui entoure la base de l'encolure. Selon James Fillis[8], elle peut rendre de grands services aux cavaliers expĂ©rimentĂ©s mais, en raison de sa puissance, elle est singuliĂšrement dangereuse pour les autres. La martingale Ă  anneaux est autorisĂ©e lors des concours de saut d'obstacles et en cross;

Gogue fixe

Cet enrĂȘnement comporte une courroie fixĂ©e Ă  la sangle, se terminant par un anneau de poitrail, et une courroie fixĂ©e Ă  la tĂȘtiĂšre, se terminant de chaque cĂŽtĂ© par une poulie Ă  la hauteur du frontal. Deux cordelettes partent de l'anneau de poitrail, passent, de chaque cĂŽtĂ©, Ă  travers la poulie de tĂȘtiĂšre, puis Ă  travers l'anneau du mors de filet, pour revenir se fixer Ă  l'anneau de poitrail. Chaque cordelette forme ainsi un triangle. Le gogue fixe permet de maintenir la tĂȘte du cheval en place. Il provoque l'abaissement de l'encolure et permet de muscler le dos du cheval. "Les effets de cet enrĂȘnement sont d'une rapiditĂ© Ă  peine croyable. Le cheval se met Ă  chercher la main au lieu de la fuir, et la poursuit bientĂŽt, de haut en bas, dĂ©tendu, allongĂ©, calme et confiant." GĂ©nĂ©ral Decarpentry[9]. Il est utilisĂ© dans le travail en longe ou en libertĂ©, la chambriĂšre entretenant le mouvement en avant et l'engagement des postĂ©rieurs[3].

Gogue commandé

Le gogue commandĂ© est une version amĂ©liorĂ©e du gogue fixe qui permet de mieux doser les effets de l'enrĂȘnement. En effet, plutĂŽt que les cordelettes reviennent s'attacher au niveau du poitrail, elles sont tenues par le cavalier. Le cavalier peut ainsi contrĂŽler l'action du gogue et cĂ©der dĂšs que le cheval est placĂ©. Il peut utiliser l'enrĂȘnement et l'embouchure simultanĂ©ment grĂące Ă  la double paire de rĂȘnes qui sont utilisĂ©es comme des rĂȘnes de bride ou bien se contenter de la seule action du filet[3]. Cet enrĂȘnement, comme le gogue fixe, constitue un excellent auxiliaire de dressage et d'utilisation du cheval[10]. Son action est totalement contrĂŽlĂ©e par la main du cavalier ce qui rend son action plus souple que celle du gogue fixe[3]..Il a Ă©tĂ© inventĂ© par RenĂ© Gogue (1903-1988) qui a dĂ©posĂ© un brevet en Ă  l'Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle[11]. Outre la notice relative Ă  son enrĂȘnement, RenĂ© Gogue a publiĂ© des ouvrages traitant de questions liĂ©es Ă  sa vaste culture Ă©questre[12] - [13].

RĂȘnes allemandes ou coulissantes

RĂȘnes allemandes attachĂ©es sur le cĂŽtĂ©

Les rĂȘnes allemandes ou coulissantes sont utilisĂ©es dans le travail non montĂ©, Ă  la longe, ou dans le travail montĂ©. Dans ce dernier cas, les deux rĂȘnes en toile ou en cuir sont tenues en main par le cavalier, coulissent dans les anneaux du mors, et s'attachent soit Ă  la sangle (entre les antĂ©rieurs ou sous le ventre), soit sur les cĂŽtĂ©s (sous les quartiers de la selle). Dans le cas d'un travail non montĂ©, elles sont fixĂ©es Ă  un surfaix disposant d'anneaux latĂ©raux de rĂ©glage. Les rĂȘnes, qui coulissent dans les anneaux du mors dans tous les cas, sont alors montĂ©es en formant un triangle dont les points de fixation adoptent des positions diffĂ©rentes en fonction du but recherchĂ©.. On distingue trois types de montageː le grand-triangle, de l'inter-ars Ă  l'anneau supĂ©rieur, qui permet au cheval de conserver une grande libertĂ© de mouvement tout en stabilisant son encolure en position horizontale; le triangle haut, de l'anneau du haut Ă  celui situĂ© Ă  la hauteur de la botte du cavalier, qui favorise le rassembler; le triangle bas, de l'inter-ars Ă  l'anneau situĂ© Ă  la hauteur de la botte du cavalier, qui favorise l'attitude vers le bas[1].

UtilisĂ©es montĂ©es, elles permettent de placer le cheval en lui flĂ©chissant la nuque. Ainsi, lorsque le cheval tente de relever la tĂȘte ou d'Ă©tendre son encolure, il est sĂ©vĂšrement puni au niveau de la bouche. Le cheval conserve toutefois le libertĂ© des mouvements de sa tĂȘte. Les actions sont diffĂ©rentes selon l'endroit oĂč les rĂȘnes allemandes sont attachĂ©es. AttachĂ©es sous le ventre, l'action sera plus dure et plus sĂ©vĂšre, car le cheval est placĂ© dans une position trĂšs basse. AttachĂ©es sur les cĂŽtĂ©s, le cheval sera dans une position un peu plus haute que la prĂ©cĂ©dente. Plus elles sont attachĂ©es bas, et plus elles incitent le cheval Ă  se tendre et Ă  baisser son encolure[14]. Plus elles sont attachĂ©es prĂšs du garrot, et plus le cheval est incitĂ© Ă  remonter sa nuque et arrondir son encolure[14]. L'entraĂźneuse de dressage Kathy Amos-Jacob conseille de les attacher plutĂŽt sur les cĂŽtĂ©s[4]. Maintenues tendues, elles favorisent l'encapuchonnement et la perte d'impulsion, nuisant ainsi Ă  la locomotion. Quand elles sont utilisĂ©es trop souvent, elles faussent l'action des rĂȘnes[3] - [1].

RĂȘne Colbert

La rĂȘne Colbert passe sur l'encolure du cheval, traverse les anneaux et rejoint les mains[6]. Cet enrĂȘnement est utilisĂ© pour travailler le cheval Ă  la longe. Il permet d'agir sur le mors par une simple traction sur la longe. Dans ce cas, la longe fait office de rĂȘne Colbert. Il est recommandĂ© d'utiliser un filet Ă  aiguilles pour Ă©viter que le mors soit tirĂ© sur le cĂŽtĂ© de la bouche[3].

Artifices spécifiques aux courses de trot et d'amble

EnrĂȘnement supĂ©rieur et martingale Ă  anneaux.

En sport hippique, les galopeurs ne portent gĂ©nĂ©ralement pas d’enrĂȘnements, mais les trotteurs et les ambleurs peuvent en porter un grand nombre. Les trotteurs attelĂ©s portent gĂ©nĂ©ralement un enrĂȘnement supĂ©rieur, consistant en une rĂȘne reliant la tĂȘte Ă  la sellette, dans le but de leur garder la tĂȘte haute et ainsi d'Ă©viter qu'ils prennent le galop. Si le cheval place la tĂȘte trop haut, il est possible d'y ajouter une martingale[15]. Il est courant Ă©galement de les voir Ă©quipĂ©s de bouchons d'oreille reliĂ©s Ă  une laniĂšre : le driver peut ĂŽter les bouchons peu de temps avant le poteau d'arrivĂ©e, et le bruit soudain qu'entend le cheval le fera accĂ©lĂ©rer. Aux États-Unis, pour les courses d'amble, les chevaux portent un enrĂȘnement qui relie les membres latĂ©ralement, afin de les empĂȘcher de prendre le trot ou le galop[16]. TrĂšs courants sur les trotteurs français dans les annĂ©es 1970 et 1980, les enrĂȘnements tendent Ă  devenir moins nombreux et plus rares.

Usages

Rollkur obtenu avec des rĂȘnes allemandes attachĂ©es Ă  la sangle, pendant la dĂ©tente d'un concours de saut d'obstacles.

Le choix de l'enrĂȘnement dĂ©pend de l'utilisation qui est faite du cheval, de son niveau de dressage, sa conformation physique et le type de travail Ă  effectuer, montĂ© ou longĂ©. Pour le travail sur le plat, on utilise le gogue ou les rĂȘnes allemandes en fonction du but recherchĂ© et du tact du cavalier[3].

Les enrĂȘnements utilisĂ©s en selle demandent une Ă©quitation trĂšs fine de la part du cavalier. Ce dernier doit ĂȘtre capable d'agir de façon distincte sur les rĂȘnes de filet et celles de l'enrĂȘnement. Ces enrĂȘnements doivent ĂȘtre utilisĂ©s de façon ponctuelle : dĂšs que le cavalier obtient ce qu'il veut, il doit cesser de les utiliser, et doit reprendre le travail sur les rĂȘnes de filet uniquement. De nombreux cavaliers de dressage se demandent s'il est possible de mettre un enrĂȘnement pour obtenir du cheval l'attitude « bas et rond ». En Ă©quitation de dressage, les enrĂȘnements sont considĂ©rĂ©s comme « des solutions de facilitĂ© qui donnent des rĂ©sultats Ă  court terme ». Il est conseillĂ© d'y faire appel avec parcimonie et sans jamais forcer le mouvement. L'enrĂȘnement ne devrait jamais forcer un cheval Ă  garder son chanfrein Ă  la verticale[4]. L'engagement des postĂ©rieurs doit toujours ĂȘtre conservĂ© par l'action des jambes ou de la chambriĂšre, mĂȘme si le cheval enrĂȘnĂ© demeure placĂ©[3]. Les rĂȘnes allemandes ne conviennent que si les chevaux n'ont pas le dos creux ni l'encolure renversĂ©e[14].

Le travail enrĂȘnĂ© est particuliĂšrement contraignant pour le cheval, les sĂ©ances avec enrĂȘnement doivent en consĂ©quence ĂȘtre courtes. Le cheval non entraĂźnĂ© peut prĂ©senter des courbatures le lendemain d'une sĂ©ance enrĂȘnĂ©. Mal utilisĂ©s, les enrĂȘnements peuvent avoir des consĂ©quences nĂ©gatives sur le physique et le moral du cheval[1].

Critiques et interdictions

Cheval de saut d'obstacles désobéissant, portant une martingale fixe.

Une mauvaise utilisation des enrĂȘnements compromet le bien-ĂȘtre du cheval, et peut servir Ă  masquer les dĂ©fauts de dressage et d'Ă©ducation. Mal employĂ©, l'enrĂȘnement peut placer le cheval dans une attitude fausse[3]. Il peut, mal utilisĂ©, casser l'encolure du cheval au-delĂ  de la troisiĂšme vertĂšbre cervicale et effondrer le garrot si les postĂ©rieurs ne sont pas suffisamment engagĂ©s, ni l'impulsion maintenue. Tous les enrĂȘnements sont interdits en Ă©preuves officielles de dressage[3]. Le cavalier de saut d'obstacles Éric Navet dĂ©plore la multiplication des enrĂȘnements pour compenser les lacunes de dressage des chevaux, y compris Ă  haut niveau[17]. Carlos Henriques Pereira s'oppose lui aussi Ă  la systĂ©misation des enrĂȘnements, tout particuliĂšrement Ă  celle des rĂȘnes allemandes, souvent utilisĂ©es Ă  tort par des cavaliers qui emploient mal leurs mains et leurs jambes[18]. L'entraĂźneuse de dressage Kathy Amos-Jacob dĂ©conseille les rĂȘnes allemandes pour les mĂȘmes raisons[4].

Le , la Suisse a annoncĂ© une future interdiction des rĂȘnes allemandes pour janvier 2016, car « les images de chevaux montĂ©s en rĂȘnes allemandes suscitent des sentiments de soumission et de contrainte chez les observateurs non-expĂ©rimentĂ©s ». D'aprĂšs le communiquĂ© de la FĂ©dĂ©ration suisse des sports Ă©questres, « que les rĂȘnes allemandes soient utilisĂ©es de maniĂšre correcte ou non ne joue aucun rĂŽle pour l’observateur inexpĂ©rimentĂ©, Ă©tant donnĂ© qu’il lui manque probablement les connaissances pour en juger correctement ». Il s'agit donc de rendre l'utilisation du cheval de sport plus responsable, et de donner une meilleure image des sports Ă©questres[19].

À quelques mois des Ă©preuves d'Ă©quitation aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2016, la publication d'une Ă©tude scientifique Ă©valuant la douleur causĂ©e par une muserolle trop serrĂ©e et le port d'une bride complĂšte fait polĂ©mique, entraĂźnant des soupçons de maltraitance des chevaux de compĂ©tition. L'Ă©tude conclut en effet que le port de ce matĂ©riel est dommageable pour le cheval, provoquant par exemple des blessures buccales et des rĂ©actions de stress[20].

Notes et références

  1. Collectif, Galop7 , programme officiel, Paris, Vigot, , 74 p. (ISBN 2-7114-1489-2)
  2. Pereira 2011, p. 278.
  3. Collectif, Galop8 , programme officiel, Paris, Maloine, , 90 p. (ISBN 2-224-02322-7), Pratique autour du cheval
  4. Kathy Amos-Jacob, Technique et apprentissage du dressage, Éditions Amphora, , 159 p. (ISBN 2-85180-521-5 et 9782851805218, lire en ligne), p. 47-48.
  5. Pereira 2011, p. 160.
  6. Michel Henriquet et Alain Prevost, L'Ă©quitation, un art, une passion, Paris, Seuil, , 319 p.
  7. Lenoble du Teil, Cours théorique d'équitation, Paris, Berger-Levrault, , Page 33
  8. James Fillis, Principes de dressage et d'Ă©quitation, FLAMMARION, , p. 24
  9. René Gogue, Les voies du succÚs, Paris, Jean-Michel Place, 4e trimestre 2002 (ISBN 978-2-85893-690-8), Citation du général Decarpentry, p. 156
  10. René Gogue, Les voies du succÚs : principes et procédés équestres pour tous, Paris, Jean-Michel Place, 4e trimestre 2002, 164 p. (ISBN 2-85893-690-0), p. 129
  11. René Gogue, Le cheval dans le bon sens, Paris, Maloine, , 106 p. (ISBN 2-224-00515-6), p. 15
  12. René Gogue, ProblÚmes équestres. Aspects méconnus du dressage, Paris, Maloine, (ISBN 978-2-224-01726-2)
  13. René Gogue, Travail méthodique du cheval à la longe, Paris, Maloine, , 111 p. (ISBN 2-224-00429-X)
  14. Ancelet 2009, p. 167.
  15. Homéric, « Prix d'Amérique: comment chasser le galop naturel des trotteurs », Libération, .
  16. « Les artifices du trot attelé », Cheval Magazine, .
  17. Pereira 2011, p. 271.
  18. Pereira 2011, p. 113.
  19. « NOUVEAU: Interdiction gĂ©nĂ©rale des rĂȘnes allemandes pour le bien-ĂȘtre du cheval et pour la protection des sports Ă©questres », FĂ©dĂ©ration suisse des sports Ă©questres, (consultĂ© le ).
  20. (en) « Crank nosebands used in Olympics causing pain in horses: study », sur ABC News, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Catherine Ancelet, Le mĂ©mento de l'Ă©quitation : galops 1 Ă  7, Paris, Éditions Amphora, , 191 p. (ISBN 978-2-85180-766-3 et 2-85180-766-8)
  • AgnĂšs Corda, Les enrĂȘnements : Guide pratique d'utilisation, Paris, Belin, , 205 p. (ISBN 978-2-7011-4846-5 et 2-7011-4846-4)
  • Carlos Pereira, Dressage et Ethologie : Le carrĂ© de votre rĂ©ussite, Les quatre fondamentaux d'une approche de l'art Ă©questre, Paris, Editions Amphora, , 285 p. (ISBN 978-2-85180-802-8 et 2-85180-802-8, lire en ligne)
  • RenĂ© Gogue, Les voies du succĂšs, principes et procĂ©dĂ©s Ă©questres pour tous, Éditions Jean-Michel Place, 2002, 165 p. (ISBN 9782858936908)


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