AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

EnlĂšvement de Shin Sang-ok et Choi Eun-hee

L'enlÚvement de Shin Sang-ok et Choi Eun-hee est organisé en 1978 par la Corée du Nord. Shin Sang-ok est un célÚbre réalisateur sud-coréen marié à l'actrice Choi Eun-hee. Ils fondent ensemble la société Shin Film et réalisent de nombreux films dans les années 1960 qui représentent la Corée du Sud dans divers festivals de cinéma[1]. En 1978, Choi est enlevée et emmenée en Corée du Nord pour rencontrer Kim Jong-il, fils du dictateur Kim Il-sung et responsable à l'époque des affaires culturelles du pays[2]. Six mois plus tard, Shin est également enlevé.

Kim Jong-il, passionné de cinéma, a fait enlever le réalisateur sud-coréen Shin Sang-ok pour le forcer à réaliser des films pour lui.

AprÚs trois ans de détention, Shin Sang-ok et Choi Eun-hee reçoivent de Kim Jong-il l'ordre de réaliser des films, dans le but de permettre au cinéma nord-coréen d'obtenir une reconnaissance mondiale[3]. AprÚs avoir réalisé une série de films en Corée du Nord, ils réussissent en 1986 à s'échapper en se réfugiant à l'ambassade américaine de Vienne[4].

Kim Jong-il et le cinéma

Fils du dirigeant nord-corĂ©en Kim Il-sung, Kim Jong-il rejoint le dĂ©partement d'incitation et de propagande en 1966 et devient trĂšs vite directeur de la division cinĂ©ma et arts[5]. FĂ©ru de films, il dispose d'une collection de plus de 15 000 titres. En tant que directeur de ce dĂ©partement, il propose au public de son pays des films et des opĂ©ras autour d'un thĂšme central : la fiertĂ© de la nation et plus prĂ©cisĂ©ment pour Kim Il-sung. Dans Tyranny of the Weak: North Korea and the World, 1950–1992, l'historien Charles K. Armstrong (en) Ă©crit que « Kim a menĂ© les arts nord-corĂ©ens dans une direction qui semblait spĂ©cifiquement conçue en faveur de son pĂšre : sur ses conseils sont nĂ©s de nouveaux films et opĂ©ras axĂ©s comme jamais auparavant sur la lutte anti-japonaise de Kim Il-sung et de ses camarades en Mandchourie au cours des annĂ©es 1930[6] ».

Kim Jong-il reste cependant frustrĂ© envers ces films du dĂ©but des annĂ©es 1970. Il estime que, contrairement aux autres films qui sortent dans le monde entier, ceux qu'il produit sont rigides et sans vie. Sa conclusion est que c'est dĂ» Ă  un manque d'enthousiasme des acteurs et des Ă©quipes. Bradley K. Martin, auteur de Under the Loving Care of the Fatherly Leader: North Korea and the Kim Dynasty, explique ceci tout en citant un enregistrement sonore de Kim de 1983 : « La diffĂ©rence, suggĂšre-t-il, Ă©tait que les gens de l'industrie cinĂ©matographique nord-corĂ©enne savaient que l'État les nourrirait mĂȘme s'ils ne faisaient que le minimum, alors ils ne se fatiguaient pas... C'est parce qu'ils doivent gagner de l'argent que les gens de l'industrie cinĂ©matographique du Sud dĂ©pensent leur sang, leur sueur et leurs larmes pour obtenir des rĂ©sultats[7] ».

Ayant besoin de personnes neuves et passionnées pour faire avancer le cinéma nord-coréen, Kim Jong-il imagine donc un plan à grande échelle qui se déroulerait comme suit d'aprÚs d'autres extraits sonores : « Si nous montrons continuellement les films occidentaux à la télévision, montrez-les sans retenue, alors seules des pensées nihilistes pourront se produire... Toutes ces choses, le patriotisme, le patriotisme - nous devons accroßtre cela, mais nous ne faisons que idolùtrer les choses occidentales... Nous devons donc faire avancer la technologie avant de nous ouvrir... et c'est pour cela que je ne veux donner des droits qu'à un degré limité[8] ».

EnlĂšvement de Choi

L'actrice Choi Eun-hee est enlevĂ©e Ă  Hong Kong alors qu'elle est pressentie pour la rĂ©alisation d'un film et pour la possible direction d'une acadĂ©mie d'acteurs dans une Ă©cole locale[9]. Elle est enlevĂ©e le Ă  Baie de Repulse et emmenĂ©e par voie maritime Ă  Nampo en CorĂ©e du Nord le . Elle est ensuite logĂ©e dans une villa de luxe appelĂ©e « BĂątiment N°1 Â»[10]. On lui fait visiter les monuments de la ville de Pyongyang, comme le lieu de naissance de Kim Il-sung, ainsi que d'autres sites et musĂ©es[11]. Elle reçoit un tuteur qui lui enseigne la vie et les rĂ©alisations de Kim Il-sung. Kim Jong-il l'emmĂšne Ă©galement voir des films, des opĂ©ras, des comĂ©dies musicales et des fĂȘtes. Il demande son avis sur divers films et respecte son point de vue. Il se passe cinq annĂ©es avant qu'elle n'apprenne qu'elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e uniquement pour servir d'appĂąt Ă  Shin[12].

EnlĂšvement de Shin

AprĂšs la disparition de Choi, Shin Sang-ok commence Ă  la rechercher. Ils avaient dĂ©jĂ  divorcĂ© et Shin avait fondĂ© une autre famille Ă  cette Ă©poque. Il est en outre en conflit avec le gouvernement de la CorĂ©e du Sud au sujet de la rĂ©vocation de la licence des Studios Shin. Il avait en effet parcouru le monde avec ses films dans l'espoir d'obtenir un visa de rĂ©sident dans un autre pays. Six mois aprĂšs l'enlĂšvement de Choi, Shin est Ă  Hong Kong et est enlevĂ© Ă  son tour le [13]. Il est logĂ© Ă  son tour dans une chambre somptueuse mais n'est pas informĂ© du sort de Choi. AprĂšs deux tentatives d'Ă©vasion, il est envoyĂ© en prison pour dĂ©sobĂ©issance. Le , Shin reçoit une lettre indiquant qu'il doit ĂȘtre libĂ©rĂ© de prison. Le , Shin et Choi sont enfin rĂ©unis lors d'une soirĂ©e organisĂ©e par Kim Jong-il[14].

Films

Shin et Choi sont invitĂ©s Ă  dĂ©couvrir l'impressionnante collection de films du Cher dirigeant Kim Jong-il qui comprend plus de 15 000 films du monde entier. Le couple reçoit alors pour consigne de regarder et de donner leur avis chaque jour sur quatre films, principalement en provenance du bloc communiste mais parfois Ă©galement de Hollywood. Shin et Choi reconnaissent les connaissances et les perspectives de Kim sur le cinĂ©ma. Finalement, Kim explique son dĂ©sir que Shin rĂ©alise un film et le prĂ©sente dans un festival international, en l'informant qu'il disposera d'un bureau aux Choson Film Studios Ă  Pyongyang[1]. Kim est parfaitement conscient que la propagande prĂ©sente dans ses films les empĂȘche d'atteindre un public international et de remporter des prix dans les festivals, de sorte qu'il permet Ă  Shin d'Ă©largir le scĂ©nario et de sĂ©lectionner des thĂšmes qui seront mieux acceptĂ©s Ă  l'Ă©tranger[3]. Shin commence Ă  travailler le avec des fonds illimitĂ©s Ă  sa disposition. Lui et Choi gagnent un prix pour l'un de leurs films dans un festival de TchĂ©coslovaquie. Le dernier et le plus cher des films qu'ils font pour Kim Jong-il est Pulgasari, qui est trĂšs influencĂ© par les films japonais de Godzilla de l'Ă©poque.

Parmi les films qu'ils ont réalisé, on peut citer :

  • Mission sans retour (Doraoji annun milsa). RĂ©alisĂ© en 1984. BasĂ© sur une piĂšce intitulĂ©e ConfĂ©rence sanglante Ă©crite par Kim Il-sung. Dans le film, Ri Jun, un Ă©missaire corĂ©en Ă  la seconde confĂ©rence de La Haye en 1907, tente de convaincre la communautĂ© internationale d'aider Ă  abroger le traitĂ© d'Eulsa de 1905, qui a fait de la CorĂ©e un protectorat japonais. Ri Jun prononce un discours lors de la confĂ©rence et, alors qu'il ne rĂ©ussit pas Ă  gagner le soutien des puissances occidentales, il se fait hara-kiri devant les diplomates. Shin tourne certaines sections du film en TchĂ©coslovaquie et emploie des acteurs europĂ©ens, ce qui n'a jamais Ă©tĂ© fait dans le cinĂ©ma nord-corĂ©en[15].
  • Amour, amour, mon amour (Sarang sarang nae sarang). RĂ©alisĂ© en 1984. InspirĂ© du conte populaire corĂ©en, L'Histoire de Chunhyang (en). Le film est une comĂ©die musicale et met en scĂšne quelque chose d'inĂ©dit dans le cinĂ©ma nord-corĂ©en : un lĂ©ger baiser entre les deux personnages principaux. Chunhyang tombe amoureuse de Mongnyong, un riche aristocrate, mais il doit partir pour la capitale pour commencer une formation de fonctionnaire du gouvernement. Pendant son absence, un nouveau gouverneur reprend la province et tombe amoureux de Chunhyang. AprĂšs qu'elle l'a rejetĂ©, il l'emprisonne. Juste avant qu'elle ne soit exĂ©cutĂ©e, Mongnyong revient pour la sauver[15].
  • Confession d'un fuyard (Talchulgi). RĂ©alisĂ© en 1984. L'histoire se dĂ©roule dans les annĂ©es 1920 durant la pĂ©riode coloniale japonaise. Le hĂ©ros Song-ryul et sa femme (jouĂ© par Choi Eun-hee) vivent dans la pauvretĂ©. La famille se dĂ©place dans la rĂ©gion de Gando (en) en Mandchourie Ă  la recherche d'une vie meilleure, mais leurs difficultĂ©s persistent. Song-ryul rejoint les rangs du groupe de rĂ©sistance de Kim Il-sung et, une fois entrĂ© dans la guĂ©rilla, il fait exploser un train de l'armĂ©e japonaise[15].
  • Le Sel (Sogum). RĂ©alisĂ© en 1985. Se dĂ©roule dans la rĂ©gion de Gando (en) dans les annĂ©es 1930. Une famille cache un riche marchand sino-corĂ©en, et le pĂšre est tuĂ© lors d'un affrontement entre la police japonaise et des bandits chinois. La femme pense alors que son mari est mort Ă  cause des communistes et, trĂšs pauvre, demande l'aide du marchand sino-corĂ©en, mais celui-ci la viole. AprĂšs une sĂ©rie de tragĂ©dies, un voisin lui fait part d'une entreprise illĂ©gale lucrative : la contrebande de sel. Alors qu'il transporte du sel, le groupe dont elle fait partie est attaquĂ© par les Japonais, et un groupe communiste la sauve. Elle dĂ©couvre que les communistes sont en fait ceux qui se battent pour les gens ordinaires et se propose de les rejoindre. Choi remporte le Prix de la meilleure actrice au Festival international du film de Moscou pour ce rĂŽle[15].
  • Le Conte de Shim Chong (Simcheongjeon). RĂ©alisĂ© en 1985. Shin fait une version musicale de ce conte classique sur la piĂ©tĂ© filiale. Shim Chong vit avec son pĂšre aveugle. Elle se sacrifie pour que sa cĂ©citĂ© puisse ĂȘtre guĂ©rie, et est ainsi emmenĂ©e par des marins marchands. Ils la jettent par-dessus bord dans la mer et elle se retrouve au palais du dieu de la mer. Elle est renvoyĂ©e sur la terre Ă  l'intĂ©rieur d'une orchidĂ©e gĂ©ante flottante. Elle est retrouvĂ©e par le roi, ils tombent amoureux et se marient. À la fin, Shim Chong se retrouve avec son pĂšre qui est enfin guĂ©ri de sa cĂ©citĂ©[15].
  • Pulgasari. RĂ©alisĂ© en 1985. Ce film s'inspire nettement des films japonais de monstre gĂ©ants dans la lignĂ©e de Godzilla. Il tourne autour d'un soulĂšvement paysan dans la CorĂ©e mĂ©diĂ©vale. Une petite fille se pique le doigt en cousant et, au moment oĂč son sang touche un petit jouet en forme de dragon fait en riz, celui-ci se transforme en monstre gĂ©ant, nommĂ© Pulgasari. Il se bat alors pour les paysans et dĂ©truit le palais de l'empereur. NĂ©anmoins, son appĂ©tit est tellement grand qu'il commence Ă  manger les outils des agriculteurs, de sorte que la petite fille qui l'a engendrĂ© dĂ©cide de se sacrifier en se dĂ©guisant pour servir de repas Ă  Pulgasari. Quand le monstre la mange accidentellement, il explose et meurt[15].

Fuite

Pour se dĂ©fendre aprĂšs leur Ă©ventuelle fuite de CorĂ©e du Nord et Ă©viter d'ĂȘtre ensuite injustement accusĂ©s par les autoritĂ©s sud-corĂ©ennes (par exemple de collaboration ou d'espionnage), Choi et Shin dĂ©cident de dissimuler dans un magnĂ©tophone des enregistrements de leurs conversations avec Kim Jong-il afin de fournir la preuve qu'ils n'avaient pas quittĂ© volontairement le Sud. Dans l'une de ces conversations enregistrĂ©es du , Kim parle ouvertement de son plan pour enlever Shin et Choi dans le but d'amĂ©liorer l'industrie cinĂ©matographique de CorĂ©e du Nord. Il leur dĂ©clare qu'il serait prĂ©fĂ©rable qu'ils annoncent Ă  la presse qu'ils sont venus de leur plein grĂ© en CorĂ©e du Nord. Lors d'une confĂ©rence de presse le Ă  Belgrade en Yougoslavie, Shin et Choi affirment effectivement avoir volontairement choisi de partir en CorĂ©e du Nord.

AprĂšs avoir terminĂ© Pulgasari, les deux captifs discutent avec Kim d'un autre film lors de leur voyage Ă  Vienne en 1986. Le New York Times publie un article le annonçant que le couple s'est Ă©chappĂ© de ses gardiens nord-corĂ©ens et a demandĂ© l'asile politique Ă  l'ambassade des États-Unis[16].

AprĂšs leur Ă©vasion, Shin vit aux États-Unis pendant de nombreuses annĂ©es oĂč il travaille dans l'industrie cinĂ©matographique avant de rentrer en CorĂ©e du Sud. La CorĂ©e du Nord publie une dĂ©claration rejetant les allĂ©gations selon lesquelles Shin et Choi auraient Ă©tĂ© enlevĂ©s et affirme que Shin et Choi ont volontairement fait dĂ©fection et sont partis avec une grande quantitĂ© d'argent nord-corĂ©en[4].

Inspirations dans la culture populaire

AprĂšs la sortie du livre de Paul Fischer, Une superproduction de Kim Jong-il, en 2015, l'enlĂšvement de Shin Sang-ok et Choi Eun-hee suscite l'intĂ©rĂȘt international. Vanity Fair Ă©voque ainsi une projection de Pulgasari Ă  New York en [17]. Le Washington Post soupçonne qu'un remake serait en production[18].

En , au Festival du film de Sundance, dans la section des documentaires, est présenté un film sur le sort des captifs, Les Amoureux et le Despote (en), réalisé par Robert Cannan et Ross Adam.

La mini-série française Kim Kong (2017), produite par Arte et réalisée par Stephen Cafiero, s'inspire de ces événements. Shin Sang-ok y est cependant remplacé par un réalisateur français, enlevé par un despote asiatique rappelant Kim Jong-un, fils et successeur de Kim Jong-il[19].

Notes et références

  1. Fischer, Paul (February 3, 2015). A Kim Jong-Il Production: The Extraordinary True Story of a Kidnapped Filmmaker, His Star Actress, and a Young Dictator's Rise to Power. Flatiron Books. (ISBN 978-1250054265).
  2. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. p. 326. (ISBN 0-312-32221-6).
  3. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. p. 334. (ISBN 0-312-32221-6).
  4. Armstrong, Charles K. (2013). Tyranny of the Weak: North Korea and the World, 1950–1992. Ithaca: Cornell University Press. p. 238 (ISBN 080-146-893-0).
  5. Armstrong, Charles K. (2013). Tyranny of the Weak: North Korea and the World, 1950–1992. Ithaca: Cornell University Press. p. 210 (ISBN 080-146-893-0).
  6. Armstrong, Charles K. (2013). Tyranny of the Weak: North Korea and the World, 1950–1992. Ithaca: Cornell University Press. p. 211 (ISBN 080-146-893-0).
  7. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. p. 333. (ISBN 0-312-32221-6).
  8. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. p. 336. (ISBN 0-312-32221-6).
  9. Fischer, Paul (February 3, 2015). A Kim Jong-Il Production: The Extraordinary True Story of a Kidnapped Filmmaker, His Star Actress, and a Young Dictator's Rise to Power. Flatiron Books. p. 86 (ISBN 978-1250054265).
  10. Fischer, Paul (February 3, 2015). A Kim Jong-Il Production: The Extraordinary True Story of a Kidnapped Filmmaker, His Star Actress, and a Young Dictator's Rise to Power. Flatiron Books. p. 96 (ISBN 978-1250054265).
  11. Fischer, Paul (February 3, 2015). A Kim Jong-Il Production: The Extraordinary True Story of a Kidnapped Filmmaker, His Star Actress, and a Young Dictator's Rise to Power. Flatiron Books. p. 113 (ISBN 978-1250054265).
  12. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. p. 327. (ISBN 0-312-32221-6).
  13. Fischer, Paul (February 3, 2015). A Kim Jong-Il Production: The Extraordinary True Story of a Kidnapped Filmmaker, His Star Actress, and a Young Dictator's Rise to Power. Flatiron Books. p. 124 (ISBN 978-1250054265).
  14. Martin, Bradley K. (2004). Under the Loving Care of the Fatherly Leader. New York: Thomas Dunne Books. (ISBN 0-312-32221-6).
  15. Schönherr, J. (2011). The North Korean Films of Shin Sang-ok
  16. (1986) Rumors Reappear With South Korean Couple
  17. Romano, N. (April 6, 2015). "How Kim Jong Il Kidnapped a Director, Made a Godzilla Knockoff, and Created a Cult Hit". Vanity Fair.
  18. Martin, B. K. (January 30, 2015). "Book review: "A Kim Jong-Il Production,’ on filmmaking under duress, by Paul Fischer". The Washington Post.
  19. (en) « France’s finest », sur Drama Quarterly (consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Michael Breen, Kim Jong-il : North Korea's Dear Leader, Hoboken, John Wiley & Sons, , 2nd Ă©d., 280 p. (ISBN 978-1-118-15379-6)
  • Magnus BĂ€rtĂ„s et Fredrik Ekman, All Monsters Must Die : An Excursion to North Korea, Toronto, House of Anansi, , 288 p. (ISBN 978-1-77089-881-3)
  • (ko) Ko : 씜 ì€íŹ 의 êł ë°± : 영화 볎닀 더 영화 같은 삶, SĂ©oul, Random House Korea,‎ (ISBN 978-89-255-1399-7)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.