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Enfants du Llullaillaco

Les enfants du Llullaillaco sont trois enfants ayant vĂ©cu au XVIe siĂšcle dans les Andes, sacrifiĂ©s lors d'un rituel religieux inca et dont les corps ont Ă©tĂ© conservĂ©s intacts par le froid jusqu'Ă  leur dĂ©couverte en mars 1999 sur le volcan Llullaillaco, Ă  plus de 6 000 mĂštres d'altitude[1], dans le cadre d'une expĂ©dition dirigĂ©e par les archĂ©ologues de haute altitude Constanza Ceruti (es) (Argentine) et Johan Reinhard (en) (États-Unis)[2].

Enfants du Llullaillaco lors d'une expertise.

Description des trois corps

Il s'agit d'un garçon et de deux filles, ĂągĂ©s entre 6 et 15 ans. Ils ont vĂ©cu peu de temps avant l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens. Ils portaient chacun un habit de cĂ©rĂ©monie ainsi qu'un trousseau : « dĂ©licates statuettes Ă  figure humaine, vĂȘtues de textiles traditionnels et de plumes, peignes, pochettes tissĂ©es remplies de maĂŻs, de feuilles de coca, coupelles et cuillĂšres en bois ».

Les enfants sacrifiĂ©s ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s avec, Ă  leurs cĂŽtĂ©s, de petites statuettes Ă  leur effigie. Ils Ă©taient vĂȘtus de textile comprenant des motifs tocapu et cumbi, qu’on retrouvait aussi sur les habits des statuettes. Celles-ci Ă©taient composĂ©es de mĂ©tal ou de coquilles de spondyle, et Ă©taient revĂȘtues d’une tunique (uncu), d’un manteau (yacolla) et d’un bandeau (llauto)[3].

Ce qui s'est passé

Les trois victimes ont Ă©tĂ© sacrifiĂ©es dans le cadre du rite de la Capacocha : des enfants de la bonne sociĂ©tĂ© de l'Ă©poque et sans dĂ©fauts Ă©taient choisis pour ĂȘtre envoyĂ©s auprĂšs des dieux par le sacrifice, pour leur porter les suppliques des humains et obtenir leurs faveurs.

Une Ă©tude de 2013[4], conduite par Andrew Wilson, expert lĂ©giste et archĂ©ologique de l’UniversitĂ© de Bradford (Royaume-Uni), a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur les cheveux de ces trois momies. Les chercheurs ont pu apprendre que les trois enfants avaient ingĂ©rĂ© des substances psychotropes pendant l’annĂ©e qui a prĂ©cĂ©dĂ© leur mort, Ă  partir de la date de leur sĂ©lection pour ĂȘtre sacrifiĂ©s. Selon les analyses, la consommation de feuilles de coca et d'alcool a visiblement augmentĂ© six mois avant leur dĂ©cĂšs et particuliĂšrement durant les derniĂšres semaines[5]. Outre les traces recueillies dans les cheveux, des chercheurs ont aussi recueilli des traces de ce rĂ©gime grĂące aux radiographies effectuĂ©es au niveau du visage, qui ont laissĂ© paraĂźtre la prĂ©sence de feuilles de coca Ă  l’intĂ©rieur de la bouche de la petite fille. L’alcool et les feuilles de coca ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s, en quantitĂ© moindre, chez les deux autres individus[6]. Les enfants Ă©taient enterrĂ©s vivants.

« Au sommet, on endormait les enfants, par ailleurs Ă©puisĂ©s par une marche de 1 600 kilomĂštres, avec de « la chicha Â», un alcool de maĂŻs et sous l’effet du froid, de la basse pression, ils s’endormaient jusqu’à mourir d’hypothermie [selon l’anthropologue Gabriela Recagno, citĂ©e par Claude Mary][1]. »

Situation actuelle

Devenus biens historiques nationaux de l'Argentine en 2001, les trois corps complets sont conservĂ©s, depuis 2007, au MusĂ©e d’archĂ©ologie de haute-montagne de Salta sous une cloche de verre, sous atmosphĂšre contrĂŽlĂ©e : tempĂ©rature de −20 °C, pression, humiditĂ©.

En 2012, des tests non destructifs ont été menés sur les momies, comme des radios des poumons[7].

Références

  1. « Sur le volcan, les corps intacts de trois enfants incas », sur Rue89
  2. Constanza Ceruti. Propos recueillis par Sabrina Khenfer, « "J’ai dĂ©couvert trois momies incas au sommet d’un volcan glacĂ©" », sur Paris Match, (consultĂ© le )
  3. Beatriz Carbonell, « Los tocapus de Llullaillaco », PreColumbian Textile Conference VIII / Jornadas de Textiles PreColombinos VIII (2019),‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Charles Stanish, « Archaeological, radiological, and biological evidence offer insight into Inca child sacrifice », sur PNAS, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, (consulté le )
  5. Brian Handwerk, « Les enfants incas Ă©taient droguĂ©s avant d’ĂȘtre sacrifiĂ©s », sur National Geographic, ; article d'origine : (en) Brian Handwerk, « Inca Child Sacrifice Victims Were Drugged », sur National Geographic, .
  6. Quentin Mauguit, « Rite inca : les enfants du Llullaillaco ont été drogués », sur Futura (consulté le ).
  7. « Diagnostic d'infection pulmonaire sur une momie de 500 ans », sur Radio-Canada,

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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