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Encrage (imprimerie)

En imprimerie, l’encrage est l’action qui consiste à appliquer de l’encre sur une forme imprimante afin que cette encre soit reportée, par contact et pression, sur le papier. Aux origines de l'imprimerie, puis de la typographie, l’encrage se faisait manuellement, il se fait aujourd’hui sur les machines par des dispositifs mécaniques plus ou moins complexes.

Typographie

Encrage manuel

Dans l'imprimerie en gĂ©nĂ©ral, la forme dite matrice ou en la typographie en particulier, la forme imprimante est un bloc constituĂ© de caractères en relief, ou de blocs de bois gravĂ©s en taille d’épargne : la partie supĂ©rieure constitue la partie « visible Â» qui doit ĂŞtre imprimĂ©e, et pour cela doit recevoir l’encre. Dans certaines techniques, comme la taille douce ou l'eau forte, l'encre doit ĂŞtre au contraire poussĂ© dans les creux.

Dans l'imprimerie traditionnelle chinoise, utilisant de l'encre à l'eau depuis le IXe siècle, la matrice, le plus généralement en bois de poirier est enduit d'encre à l'aide d'une sorte de blaireau.

En Europe, on de l'encre grasse est utilisĂ©e depuis le XVIe siècle utilisait pour cela des balles : la balle Ă©tait une sorte de pelote de crin, recouverte de cuir (souvent de la peau de chien qui, n’ayant pas de pores, Ă©tait parfaitement lisse), et munie d’une poignĂ©e en bois. L’encreur tenait une balle dans chaque main et dans un mouvement rotatif, il prenait l’encre dĂ©posĂ©e sur un plateau fixĂ© au montant de la presse. Puis, avec ce mĂŞme mouvement rotatif, il passait ses balles sur toute la forme, en ayant soin de bien rĂ©partir l’encre, sans excès ni manques. Le pressier pouvait alors mettre une feuille de papier et procĂ©der Ă  l’impression, puis l’opĂ©ration recommençait. Selon Marius Audin[1], l’encrage Ă©tait souvent confiĂ© au fils du maĂ®tre imprimeur, ce qui serait une des origines possibles de l’expression « enfant de la balle Â». Plus tard, on utilise des rouleaux.

  • outils d'impression et encrage manuel chinois, tels qu'utilisĂ©s depuis le IXe siècle.
    outils d'impression et encrage manuel chinois, tels qu'utilisés depuis le IXe siècle.
  • Atelier d’imprimerie, 1568. Pressier et encreur
    Atelier d’imprimerie, 1568. Pressier et encreur
  • Atelier d’imprimerie (XVIIIe s.). Au centre, l’encreur rĂ©partit l’encre sur ses deux balles.
    Atelier d’imprimerie (XVIIIe s.). Au centre, l’encreur répartit l’encre sur ses deux balles.

Encrage mécanisé

Encrier d’une machine Heidelberg

Dans les presses mécaniques, l’encre est stockée dans un encrier, et est distribuée par une succession de rouleaux garnis de caoutchouc animés d’un mouvement de rotation, mais aussi pour certains d’un mouvement longitudinal, afin de mieux répartir uniformément l’encre. Le dernier rouleau passe sur la forme imprimante avant que la feuille de papier n’y soit appliquée. Le système des rouleaux encreurs est utilisé de la même façon sur les presses rotatives. Sur les presses à platine, petites machines qui pouvaient être actionnées manuellement, l’encrier était un petit plateau circulaire tournant, sur lequel passait un rouleau, ou un ensemble de rouleaux, avant aller encrer la forme.

Offset

En impression offset, qui utilise une plaque d’impression cintrée sur un cylindre rotatif, l’encrage se fait en continu par un ensemble de rouleaux. Étant donné que le principe de l’offset reposant, comme la lithographie, sur l’antagonisme d’une encre grasse et les surfaces retenant l’eau, il faut que la plaque passe sur des rouleaux mouilleurs (l’encre ne se fixera pas sur les parties retenant l’eau, et se fixera au contraire sur les parties qui refusent l’eau).

Impression en couleurs

Dans tous les cas, une impression en couleur se fait en mettant dans l’encrier la couleur voulue (couleur basique fournie par le fabricant, ou mĂ©lange de plusieurs teintes). Chaque couleur supplĂ©mentaire nĂ©cessite un nouveau passage en machine. La couleur est pure, en aplat, ou tramĂ©e pour obtenir diffĂ©rentes valeurs. Pour une vĂ©ritable impression en couleurs, avec toutes les nuances, on passe par la quadrichromie : l’image est, par photogravure ou flashage informatique, dĂ©composĂ©e en quatre couleurs, les trois primaires : cyan (bleu), jaune, magenta (rouge), auxquelles on ajoute le noir. Une impression en quadrichromie nĂ©cessite donc quatre passages en machine successifs. Beaucoup de presses sont « quatre couleurs Â» : constituĂ©es de quatre Ă©lĂ©ments successifs qui impriment chacun une couleur, elles simplifient les manipulations et la manutention.

HĂ©liogravure

La forme imprimante en héliogravure est cylindrique et creusée selon une trame régulière de petits alvéoles dont la profondeur augmente avec la densité du ton à imprimer. C’est un principe de gravure en creux. L’encre est plus liquide que celle employée en typographie, elle est déposée par un système de rouleaux semblable à ceux des autres systèmes d’impression, un racloir élimine le surplus d’encre à la surface de la plaque d’impression. La couche d’encre déposée sur le papier est plus épaisse dans les noirs et les parties foncées, donnant une teinte profonde aux noirs et une grande légèreté dans les parties claires, raison pour laquelle l’héliogravure fut longtemps un procédé de prédilection pour l’impression des photographies en noir et blanc.

SĂ©rigraphie

En sérigraphie, l’encre est déposée sur l’écran, qu’elle traverse aux endroits voulus (non obturés par un vernis) par l’action d’un racloir souple.

Notes et références

  1. Marius Audin, Somme typographique, vol. 1, 1948, Paris, Paul Dupont ; vol. 2, 1949, Lyon, Audin.

Bibliographie

  • Marius Audin, Somme typographique, vol. 1, 1948, Paris, Paul Dupont ; vol. 2, 1949, Lyon, Audin.
  • Maurice Audin, Histoire de l'imprimerie, A. et J. Picard, 1972
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