Empilement aléatoire compact
Un empilement alĂ©atoire compact (rcp, pour l'anglais random close packing) est un empilement obtenu par compaction d'un ensemble d'objets (ou de figures gĂ©omĂ©triques) dont les positions initiales sont alĂ©atoires. Sa compacitĂ© est infĂ©rieure Ă celle de l'empilement le plus compact possible des mĂȘmes objets ou figures.
Contrairement à la compacité maximale (celle d'un empilement compact) qu'on peut déduire d'une démonstration mathématique, la compacité d'un empilement aléatoire compact est généralement obtenue par des expériences ou des simulations numériques. Elle dépend un peu des conditions initiales et du processus de compaction[1].
Dans le plan
Le problÚme de l'empilement aléatoire compact de disques a été résolu analytiquement en 2021[2]. La solution a été trouvée en limitant la probabilité de croissance des amas ordonnés à une valeur exponentiellement petite et en la reliant à la distribution des cellules (les plus petits vides entourés de disques connectés). La fraction volumique maximale obtenue est de 85,3542 % si seuls les agrégats de disques en réseau hexagonal sont interdits, et de 85,2525 % si l'on interdit également les agrégats en réseau carré déformé (contre 90,69 % pour l'empilement compact).
Dans l'espace
La compacité de l'empilement aléatoire compact dépend de la forme des objets et de la répartition de leurs tailles :
- un empilement alĂ©atoire compact de sphĂšres identiques peut ĂȘtre obtenu expĂ©rimentalement en remplissant de billes un rĂ©cipient de forme irrĂ©guliĂšre puis en le tapotant. La compacitĂ© augmente au fur et Ă mesure des tapes, et plus encore quand on en diminue progressivement l'amplitude[3] - [4]. La compacitĂ© maximale obtenue, dans les expĂ©riences comme dans les simulations numĂ©riques, est d'environ 64 % (contre 74,048 % pour l'empilement compact d'un rĂ©seau hexagonal compact ou cubique Ă faces centrĂ©es) ;
- la compacité d'un empilement aléatoire d'ellipsoïdes identiques mais non sphériques est supérieure à celle des sphÚres. Pour les dragées de M&M's, par exemple, elle est d'environ 68 %[5] ;
- la compacitĂ© d'un empilement alĂ©atoire d'objets de mĂȘme forme mais de taille variĂ©e (« polydisperses ») est supĂ©rieure Ă celle d'objets de la mĂȘme forme mais « monodisperses » (tous de la mĂȘme taille). Elle dĂ©pend de la rĂ©partition des tailles et peut Ă la limite atteindre 100 % (les petits objets remplissant les cavitĂ©s mĂ©nagĂ©es par l'empilement des gros).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Random close pack » (voir la liste des auteurs).
- (en) S. Torquato, T. M. Truskett et P. G. Debenedetti, « Is Random Close Packing of Spheres Well Defined? », Physical Review Letters, vol. 84, no 10,â , p. 2064-2067 (DOI 10.1103/PhysRevLett.84.2064, arXiv cond-mat/0003416).
- (en) Raphael Blumenfeld, « Disorder Criterion and Explicit Solution for the Disc Random Packing Problem », Physical Review Letters, vol. 127, no 11,â , article no 118002 (DOI 10.1103/physrevlett.127.118002, arXiv 2106.11774).
- (en) Anthony D. Rosato, Oleksandr Dybenko, David J. Horntrop, Vishagan Ratnaswamy et Lou Kondic, « Microstructure Evolution in Density Relaxation by Tapping », Physical Review E, vol. 81,â , p. 061301 (DOI 10.1103/physreve.81.061301)
- (en) V. Ratnaswamy, A.D. Rosato, D. Blackmore, X. Tricoche, Luo Ching et L. Zuo, « Evolution of Solids Fraction Surfaces in Tapping: Simulation and Dynamical Systems Analysis », Granular Matter, vol. 14, no 2,â , p. 163â68 (DOI 10.1007/s10035-012-0343-2)
- (en) A. Donev, I. Cisse, D. Sachs, E. A. Variano, F. H. Stillinger et al., « Improving the Density of Jammed Disordered Packings Using Ellipsoids », Science, vol. 303, no 5660,â , p. 990-993 (DOI 10.1126/science.1093010).