Emna Mansour Karoui

Née en Tunisie au sein d'une famille conservatrice, elle décide en 1982, après l'obtention de son baccalauréat, de poursuivre des études en économie et gestion à l'université de Strasbourg[1].

Elle obtient son diplôme en 1986 et décide de retourner dans son pays natal pour y obtenir un doctorat. Ses études sont toutefois interrompues en raison de contraintes familiales[1].

Elle s'engage dans la politique en devenant présidente du Mouvement démocratique pour la réforme et la construction[2].

En mai 2013, elle exprime son inquiétude par rapport à la situation sécuritaire du pays et appelle à la levée de l'état d'urgence, au déploiement des forces armées sur les frontières et à l'adoption de mesures pour équiper et protéger les forces de l'ordre[3]. Dans le même temps, elle demande de publier les résultats des enquêtes relatives à l'assassinat de Chokri Belaïd[3].

Le 20 septembre 2014, elle dépose son dossier de candidature à l'élection présidentielle auprès de l'Instance supérieure indépendante pour les élections après avoir obtenu plus de 12 000 parrainages et ce malgré le fait que son parti soit considéré comme « assez peu connu et très peu actif »[4]. Si sa candidature n'est pas retenue[5], elle reste la première Tunisienne à avoir postulé à la magistrature suprême[4]. C'est Béji Caïd Essebsi qui remporte finalement le scrutin[6].

Le 1^er juillet 2019, elle annonce quitter la direction de son parti, devenu entre temps Amal Tounes[7], et laisser sa place à Selma Elloumi[8]. Elle dénonce alors « la dégénérescence morale de l'élite politique » et les fausses promesses concernant la défense des droits et libertés[9], indiquant ne pas vouloir faire partie du « système de corruption endémique » qu'elle appelle à éliminer[9]. La succession est toutefois annulée le 20 juillet et Karoui reprend la tête de son parti[10].

Emna Mansour Karoui est mariée et mère de trois enfants. Elle souligne l'importance de son frère tout au long de son parcours universitaire[1].