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El Hadj Mohamed El Ghaffour

Cheikh El Hadj Mohammed Ghaffour (en arabe : Ű§Ù„ŰŽÙŠŰź Ű§Ù„Ű­Ű§ŰŹ Ù…Ű­Ù…ŰŻ ŰșÙÙˆŰ±), nĂ© le Ă  Nedroma, en AlgĂ©rie, est un maĂźtre de la musique algĂ©rienne hawzi et du genre musical arabo-andalou gharnati.

El Hadj Mohamed El Ghaffour
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Biographie

NĂ© le Ă  Nedroma (prĂšs de Tlemcen), Mohammed Ghaffour rejoint, aprĂšs un bref passage Ă  l'Ă©cole, l'atelier artisanal de son pĂšre el hadj Mekki, tisserand. En 1948, son oncle el hadj Meffouk, drabki (percussionniste) remarque son aptitude vocale et l'encourage Ă  s'intĂ©grer Ă  l'un des nombreux groupes musicaux de la ville. Il dĂ©buta alors dans celui de Hadj Mohammed Ghenim Nekkache en s'initiant Ă  la derbouka, puis Ă  la mandoline. Quelque temps aprĂšs, il fut admis au sein de l'orchestre de Cheikh Si Dris Benrahal au sein duquel il demeura jusqu'en 1955 date Ă  laquelle les nedromis cessĂšrent de cĂ©lĂ©brer les mariages en grande pompe en raison de leur mobilisation collective dans la lutte contre l'occupation coloniale. Au cours de son apprentissage auprĂšs de ce grand MaĂźtre, il s'initia Ă  l'interprĂ©tation des chefs-d'Ɠuvre des grands poĂštes de Nedroma tels que Sidi Mohamed Remaoun et Sidi Kaddour Benachour Ez Zerhouni et de Tlemcen tels que Bensehla, Ben M'Saib, Bentriki et autres.

La personnalité qui a conservé à Nedroma d'aprÚs l'indépendance certains aspects les plus représentatifs de sa citadinité est sans conteste Cheikh Ghaffour qui, de chanteur local, a acquis au fil du temps une envergure et une renommée nationales et internationales. C'est ainsi que le Président de la République algérienne [Abdelaziz Bouteflika l'interpelle nommément et publiquement quand il exhorta de Tlemcen les "rossignols" d'Algérie à reprendre leur chant.

El Hadj Mohammed Ghaffour appartient à une famille de vieille souche nédromie, d'origine andalouse. Il fréquente le djama' ou mcid de Sidi Mhammed Zrihni - Lakhdari à l'état civil, situé au quartier Derb El Kherba, non loin de chez lui. La zaouia (confrérie) Azziania, fondée par Sidi M'Hammed Ben Abderrahmane Ben Abi Ziane de Kenadsa prÚs de Béchar a fortement marqué son éducation spirituelle et sociale.

Il va frĂ©quenter sa vie durant les zaouia et s'imprĂ©gner de leur enseignement et de leurs pratiques mystiques. Comme tout tisserand, il aimait chanter en lançant prestement la navette et en manƓuvrant les pĂ©dales de son mĂ©tier Ă  tisser, pour fabriquer couvertures et hambals en laine, en usage Ă  Nedroma.

Mohammed Ghaffour a fait partie de l'orchestre de Cheikh Si Driss Benrahal comme drabki, parmi d'autres musiciens bien connus comme Cheikh Lakhdar Ez zrihni Lakhdari, Hadj Ahmed H'Souna Ghomari, Miloud Taleb, Si Ali Dinedane et les deux frĂšres Ahmed Charef et Lakhdar Tekkouk .

AprÚs le décÚs de Si Dris, Mohammed Ghaffour forma son propre orchestre qui prend comme lieu de répétition une petite masria au-dessus du magasin occupé actuellement par Mouffok Selles, mais il n'eut aucune activité jusqu'en 1962.

À l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, Cheikh Mohammed Ghaffour, encouragĂ©s par ses admirateurs et notamment M'hammed Bouri, reconstitue son orchestre et commence Ă  animer les soirĂ©es de mariages en imprimant un cachet nĂ©dromi Ă  la musique andalouse par ses noubas plus lĂ©gĂšres et moins acadĂ©miques que celles de Tlemcen, ainsi que par ses qacida d'auteurs renommĂ©s. AprĂšs une la participation au festival de la musique andalouse de 1967 Ă  Alger, Cheikh Mohammed Ghaffour baptise son groupe du nom de El Moutribia El Mouahidia.

AprÚs cette participation fort honorable et sa révélation au public à l'échelle nationale, la carriÚre de Cheikh Mohammed Ghaffour va prendre sa vitesse de croisiÚre aprÚs son remarquable succÚs au cours du festival de musique populaire en 1969 à Alger dont il obtint le premier prix grùce à sa magistrale interprétation de la sublime qacida de Cheikh Kaddour Benachour Ez Zerhouni, Welfi Meriem, pourtant chantée avant lui par Cheikh Hammada et Cheikh Mhammed El Anka. Il faut ajouter que c'est grùce à l'apport et au talent de l'ensemble des membres de son groupe, notamment Cheikh Abdesselem Khiat avec sa voix sans pareille et sa prodigieuse mémoire des mélodies et des textes, que Cheikh Ghaffour a connu la consécration.

En effet, sans ses merveilleux compagnons, Cheikh Ghaffour ne pouvait atteindre le niveau de succĂšs qu’il a atteint. Ils n’étaient pas nombreux ; ils dĂ©passaient rarement le nombre de sept, mais chacun d’eux Ă©tait un virtuose dans la maĂźtrise du chant et de l’instrument dont il jouait. Dieu a voulu que la plupart d’entre eux soient rappelĂ©s Ă  Lui. C’est ainsi que Cheikh Abdesselem Khiat, Noureddine hassani, Ahmed Bouanani dit Elhsini, Abderrezak Debbouza, Bouziane Ghomari, Zine Elabidine Khelifa, Benamar Koriche, Boubakkar Yagoubi et Mohammed Kheireddine Midoune ne sont plus de ce monde. Le dernier survivant est Cheikh BejaĂŻ Ghaffour, qui ne fait plus partie du groupe actuel de son frĂšre Cheikh Mohammed, mais il continue Ă  ĂȘtre invitĂ© Ă  animer des soirĂ©es de mariage Ă  la tĂȘte d’un groupe de jeunes.

Si Cheikh Mohammed Ghaffour a rĂ©ussi Ă  connaĂźtre la gloire en tant qu’interprĂšte et chef d’orchestre et Ă  subvenir aux besoins de sa famille, il a Ă©chouĂ© dans le rĂŽle qui lui incombait, Ă  la tĂȘte de l’Association El Moutribia El Mouwahidia, celui de crĂ©er l’école de musique qui n’existe toujours pas Ă  NĂ©droma. Contrairement aux diverses sociĂ©tĂ©s musicales de Tlemcen et d’ailleurs qui se sont concrĂštement investies dans la formation et la rĂ©vĂ©lation de nouveaux talents pour perpĂ©tuer la conservation du patrimoine musical national, Cheikh Mohammed Ghaffour n’a impulsĂ© aucune action de formation dans le cadre de son association, au profit des jeunes de NĂ©droma, en dĂ©pit des aides notables qu’il a souvent reçues pour ce faire des entreprises publiques. De plus, il s’est toujours obstinĂ© Ă  refuser les offres des maisons d’édition de l’enregistrer et d’assurer la diffusion de ses succĂšs. Hormis un enregistrement dans un des disques faisant partie de la compilation Ă©ditĂ©e Ă  la suite du Festival de musique populaire, il ne laissera aucun disque Ă  la postĂ©ritĂ© si l’on excepte les enregistrements audiovisuels effectuĂ©s par la TĂ©lĂ©vision nationale.

À son Ăąge actuel, avec sa mĂ©moire dĂ©clinante, et en l’absence de son valeureux groupe d’antan, Cheikh Mohammed Ghaffour n’est plus que l’ombre de lui-mĂȘme. Il est trop tard pour lui, aussi bien pour produire une compilation valable de ses succĂšs que pour crĂ©er un Ă©tablissement d’enseignement musical Ă  NĂ©droma. Sa prĂ©sence actuelle au sein de l’APW n’a en rien servi la culture en gĂ©nĂ©ral et la musique en particulier, car les autoritĂ©s locales n’ont rien fait Ă  ce jour pour doter les villes de la Wilaya d’écoles de musique dignes de ce nom.

Faute pour lui de bien couronner sa vie d’artiste en formant des continuateurs, Cheikh Mohammed Ghaffour a choisi d’interrompre sa carriĂšre et de ne rien faire sinon s’immerger dans la pratique des rites mystiques en se rĂ©clamant de la voie qui Ă©tait celle du grand poĂšte Cheikh Kaddour Benachour Ez Zerhouni qu’il reconnaĂźt et vĂ©nĂšre comme un grand Saint, Ă  l’instar de ses disciples tlemceniens, . N’est-ce pas lui qui a Ă©rigĂ©, Ă  ses frais, le mausolĂ©e qui abrite Ă  prĂ©sent sa tombe au cimetiĂšre de NĂ©droma ?

La modestie de El Hadj Mohammed Ghaffour est exemplaire: "j'ai chanté parce qu'un jour Cheikh Ghenim me l'a imposé ... J'ai continué à le faire parce que cela me plaisait. J'ai persisté parce que cela plaisait aux autres ..."

Bibliographie

  • Achour Cheurfi, Dictionnaire des musiciens et interprĂštes algĂ©riens, Alger, ANEP,
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