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Ecce homo (Elias GarcĂ­a)

Ecce homo est une peinture murale réalisée par Elías García Martínez à la fin du XIXe siÚcle[1] ou au début du XXe siÚcle[2], dans l'église du Sanctuaire de miséricorde (Santuario de Misericordia) de Borja (Saragosse, Espagne).

Ecce homo
Artiste
Date
fin du XIXe siÚcle, début du XXe siÚcle
Type
Huile
Technique
Dimensions (H Ă— L)
50 Ă— 40 cm
Propriétaire
Localisation
Coordonnées
41° 51â€Č 17″ N, 1° 34â€Č 32″ O
Carte

L'Ɠuvre, dĂ©crite comme de modeste valeur artistique (« Escaso valor »[3] / « little artistic importance »[4]), acquiert une notoriĂ©tĂ© au niveau mondial[3] quand Cecilia GimĂ©nez, une octogĂ©naire du village, entreprend de son propre chef (selon les autoritĂ©s locales)[5] un travail de restauration en 2012, qui s'avĂšrera ĂȘtre un ratage complet.

Histoire

L'Ɠuvre suivant le thĂšme de l'Ecce Homo a Ă©tĂ© offerte au village par l'artiste qui avait l'habitude d'y passer ses vacances. Le peintre indique sous la toile : « Ceci est le rĂ©sultat de deux heures de dĂ©votion Ă  la Vierge de la MisĂ©ricorde »[6] - [1].

Tentative de restauration de l’Ɠuvre

Image externe
Les trois versions de Ecce Homo :
à gauche, la version originale ; au centre, la fresque détériorée ; à droite, la « tentative » de restauration par Cecilia Giménez
(visible sur le site du New York Times).

Le tableau, soumis Ă  l'humiditĂ©, se dĂ©tĂ©riorait. Lors de la tentative de restaurer l’Ɠuvre, alors qu'elle avait dĂ©jĂ  restaurĂ© la tunique, Cecilia GimĂ©nez perd complĂštement le contrĂŽle de la situation lorsqu’elle s’attaque Ă  la restauration du visage du Christ[7]. Le rĂ©sultat est dĂ©crit par un correspondant de BBC Europe comme ressemblant Ă  une « esquisse au crayon d'un singe trĂšs poilu dans une tunique mal ajustĂ©e[8] ». Par raillerie, certains internautes ont rebaptisĂ© l'Ɠuvre Ecce Mono (« Voici le Singe », mono signifiant « singe » en espagnol)[9].

Outre les nombreux articles de presse, les internautes s'emparent du phĂ©nomĂšne en proposant de nombreuses interprĂ©tations du « nouvel Ecce Homo de Borja »[10], qui est en passe de devenir une icĂŽne populaire[11]. Plusieurs pĂ©titions sont lancĂ©es pour la conservation de la nouvelle version, dont une qui recueille plus de 10 000 signatures en quelques jours[12]. Le cinĂ©aste Alex de la Iglesia prend parti pour cette nouvelle version sur son compte Twitter, la dĂ©crivant comme une « icĂŽne de notre maniĂšre de voir le monde[13] ». Pour l'Ă©crivain espagnol JesĂșs Ferrero (en), les « mains radiantes de la dame » ont transformĂ© le statut de la toile, qui est passĂ© d'Ɠuvre « acadĂ©mique et terriblement ancrĂ©e dans le XXe siĂšcle » Ă  celui « d'icĂŽne pop[11] ».

Dans le but de collecter des fonds pour restaurer correctement l’Ɠuvre, la visite de la peinture est devenue payante depuis mi-septembre 2012. Cecilia GimĂ©nez engage alors des avocats pour toucher, elle aussi, des subsides sur la restauration[14].

En aoĂ»t 2013, un accord signĂ© entre Cecilia GimĂ©nez et la fondation municipale gĂ©rant le sanctuaire, attribue 49 % des droits d'auteur Ă  l'octogĂ©naire, le reste revenant Ă  la fondation. Cependant, les bĂ©nĂ©ficiaires ne souhaitant pas profiter de ces revenus, ceux-ci dĂ©cident de les reverser Ă  des Ɠuvres caritatives[15]. À ce jour, les hĂ©ritiers d'ElĂ­as GarcĂ­a MartĂ­nez ne dĂ©sirent pas participer Ă  l’accord de rĂ©partition des droits.

Deux restauratrices d'art, Incarnation RipollĂšs et Mercedes Nunez ont, aprĂšs expertise, jugĂ© l'Ɠuvre de ElĂ­as GarcĂ­a MartĂ­nez « rĂ©cupĂ©rable »[16].

SuccĂšs touristique

L'intĂ©rĂȘt des touristes pour la peinture Ă©tait tel que l'Ă©glise a commencĂ© Ă  faire payer pour voir la fresque[17]. Dans l'annĂ©e qui a suivi l'Ă©chec de la restauration, l'activitĂ© touristique a gĂ©nĂ©rĂ© 40 000 visites et plus de 50 000 â‚Ź pour une association caritative locale[18] - [19].

Cecilia Giménez a demandé une part des redevances. Son avocat a dit qu'elle voulait sa part des bénéfices pour aider les organismes caritatifs de dystrophie musculaire, parce que son fils souffre de la maladie[20] - [21].

En 2016, le nombre de touristes visitant la ville est passĂ© de 6 000 Ă  57 000. En plus de dĂ©penser de l'argent dans les entreprises locales, les visiteurs ont fait don de 50 000 â‚Ź Ă  l'Ă©glise. L'argent a Ă©tĂ© utilisĂ© pour employer d'autres prĂ©posĂ©s Ă  l'Ă©glise et pour financer une maison de retraite[22]. Le 16 mars 2016, un centre d'interprĂ©tation dĂ©diĂ© Ă  l'Ɠuvre a Ă©tĂ© ouvert Ă  Borja[23].

Notes et références

  1. (es) RocĂ­o Huerta, « Restauradores profesionales tratarĂĄn de recuperar el ‘Ecce homo’ », EL PAÍS, (consultĂ© le )
  2. « Espagne : la pire restauration au monde », Le Point, (consulté le )
  3. (es)RocĂ­o Huerta, « La restauraciĂłn de un ‘Ecce homo’ se convierte en un sainete mundial », EL PAÍS, (consultĂ© le )
  4. (en)John Hall, « Elderly woman destroys 19th-century Spanish fresco by Elias Garcia Martinez in botched restoration », The Independant, (consulté le )
  5. (es)Elena Pérez, « La 'restauración' de una pintura mural en una iglesia de Borja acaba en "chapuza" », El Heraldo, (consulté le )
  6. François-luc Doyez, « Espagne : la pire restauration de tous les temps ? », Libération, (consulté le )
  7. (es)« La 'restauradora': "Cuando vemos que algo se cae lo arreglamos" », 21 août 2012work=diariovasco.com
  8. (en)« Spanish fresco restoration botched by amateur », BBC, (consulté le )
  9. Paul Nicoud, « De l’Ecce Homo Ă  l’Ecce Mono, ou l’Evolution ratĂ©e aux consĂ©quences juridiques multiples », sur lepiscope.com, (consultĂ© le )
  10. (es)« De 'Ecce Homo' a 'Eccemono' », elmundo.es,
  11. (es) « El destrozo del eccehomo de Borja, considerado un "icono pop" », El confidencial,
  12. (es)Javier Domingo, « Ayuntamiento de Borja (Zaragoza): Mantenimiento de la nueva versión del Ecce Homo de Borja », changes.org (consulté le )
  13. (es)Alex de la Iglesia, « Twitter / AlexdelaIglesia : @alesangra @berto_romero no. ... », (consulté le )
  14. « La pire restauratrice de l’histoire demande des royalties », TF1.fr,
  15. « Ecce Homo : Cecilia Gimenez va toucher les droits à l'image du Christ de Borja », sur HuffingtonPost.fr,
  16. (es) « Restauradoras confían en recuperar el Eccehomo de Borja », sur lacuarta.com,
  17. Katherine Brooks, « 'Ecce Homo' Restorationist Cecilia Gimenez Allegedly Demands Royalties for 'Beast Jesus' Creation in Spain », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. Associated Press in Madrid, « Ecce dinero: Spain turns ruined Christ fresco into money-spinner | Art and design », The Guardian (consulté le )
  19. Detenido Florencio Garcés, el cura de Borja: abusos sexuales y robo de 210.000 euros. En la Iglesia de esta localidad zaragozana se encuentra el famoso 'Eccehomo' restaurado por Cecilia Giménez. 30 November 2013. http://www.lavozlibre.com/noticias/ampliar/845989/florencio-garces-el-cura-de-borja-abusos-sexuales-y-robo-de-210000-euros accessed 30 Nov 2013.
  20. « Disfigured Spain fresco rides global fame. Alan Clendenning », Associated Press, Madrid,‎ (lire en ligne)
  21. Barry Neild, « Ecce Homo 'restorer' wants a slice of the royalties », Guardian.co.uk, London,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. Botched restoration has visitors flooding to sleepy Spanish village. Euro Weekly News, Spain. 17 March 2016. http://www.euroweeklynews.com/3.0.15/news/on-euro-weekly-news/spain-news-in-english/137587-botched-restoration-has-visitors-flooding-to-sleepy-spanish-village accessed 1 April 2016
  23. El eccehomo de Borja ya tiene quien lo explique. Se inaugura el Centro de Interpretación centrado en la pintura retocada en 2012 por la restauradora aficionada Cecilia Giménez. Aitor Bengoa. El Pais 16 MAR 2016. http://cultura.elpais.com/cultura/2016/03/16/actualidad/1458155898_147342.html accessed 5 April 2016

Voir aussi

Articles connexes

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