Dream Baby Dream
Dream Baby Dream est une chanson du groupe de rock électronique et minimaliste américain, Suicide, écrite par ses deux membres Martin Rev et Alan Vega et produite par Ric Ocasek. Elle est sortie en single en 1979 chez Island Records.
Face B | Radiation |
---|---|
Sortie | 1979 |
Durée | 6:19 |
Genre | |
Format | 7", 12" |
Auteur-compositeur | |
Producteur | Ric Ocasek |
Label | Island Records |
Singles de
La chanson a été reprise et remixée plusieurs fois, notamment par Bruce Springsteen, Neneh Cherry et The thing, Arcade Fire ou encore Four Tet. Le quotidien britannique The Guardian lui consacre un article en 2016 afin de tenter d’expliquer son succès auprès des autres artistes et si elle est joyeuse ou triste[1]. La journaliste la décrit comme détachée du temps et de la pesanteur, ce qui lui permettrait de résister au poids des années.
D’après Neneh Cherry, « certaines personnes la trouvent triste, d'autres sont infiniment heureuses et enchantée. [Elle] pense que c'est une de ces chansons qui ne partira jamais »
Version de Suicide
Suicide sort le single Dream Baby Dream deux ans après son premier album Suicide qui comporte ce qui ressemble à une première version de la chanson : Keep Your Dreams.
Le morceau est construit sur une ligne de basse, trois accords joués au synthétiseur et une rythmique électronique soutenue. Alan Vega pose sa voix de crooneur[2], répétant inlassablement « Dream baby dream » entrecoupé d’encouragements comme « Keep those dreams burning » (laisse bruler ses rêves), « Those dreams keep you free » (ces rêves te maintiennent libre).
Face à l'intérêt des autres artistes pour le morceau, Alan Vega déclare en 2015 à Vice qu’il pense qu'il « va certainement devenir l'hymne national[3]. »
Autres versions
Luna
En 1993, le groupe New-yorkais Luna enregistre une version de Dream Baby Dream pour la compilation Your Invitation to Suicide sortie sur Munster Records l'année suivante[4].
Takkyu Ishino
En 1995, le musicien et producteur japonais Takkyu Ishino remixe Dream Baby Dream dans une version dub de 14 minutes. Le morceau apparaît sur son album Dove Loves Dub sorti en 1995 chez Sony Music Entertainment Japan[5].
Bruce Springsteen
Bruce Springsteen reprend régulièrement le morceau en concert depuis 2005 et son Devils & Dust Tour[6]. Il s’affranchit de l’aspect froid de l’original et en propose une version plus positive et sentimentale[1].
Alan Vega déclare en 2005 à propos de la reprise du Boss : "Dieu merci, enfin quelqu'un en a fait sa version. Il l'a faite à sa façon, et d’une façon si géniale, que je vais devoir la chanter comme ça, ou ne plus la chanter du tout."
La version live, jouée à l'harmonium est intégrée en 2008 au coffret Alan Vega 70th Birthday Limited Edition EP Series sorti à l’occasion des 70 ans du chanteur. Bruce Springsteen en enregistre une version studio pour son album High Hopes publié en 2014[7] - [8].
Neneh Cherry and The Thing / Remixe de Four Tet
En 2012, Neneh Cherry et le trio scandinave de jazz expérimental The thing sortent l’album The Cherry thing qui comporte plusieurs reprises dont une de Dream Baby Dream[9]. Le morceau, qui s’étale librement sur plus de huit minutes est repris par le groupe sur scène lors de ses tournées.
The Cherry thing est doublé d’un album de remixes dans lequel Dream Baby Dream est remixée brillamment par Four Tet[10].
Arcade Fire / Win Butler
Arcade Fire reprend le morceau en concert depuis plusieurs années, notamment avec David Byrne des Talking Heads au chant en 2014 au Barclays Center de Brooklyn[11].
À la mort d’Alan Vega en 2016, Win Butler du groupe Arcade Fire partage sur son compte SoundCloud DJ Windows 98 une reprise solo sous le titre K33p Ur Dr34ms. Le morceau disparaît ensuite rapidement de son compte[12] - [13].
Savages
En mai 2014, le groupe de post-punk britannique Savages sort une version live de Dream Baby Dream sur la face b du single Fuckers[14]. Les deux morceaux sont enregistrés en concert au Forum de Londres en novembre 2013.
El Perro del Mar
En 2016, la chanteuse suédoise El Perro Del Mar enregistre une version de Dream Baby Dream pour une campagne publicitaire d’Ikea pour une nouvelle série de lits[15]. Le morceau est enregistré et produit par Petter Winnberg. Le film est réalisé par Gustav Johansson.
Autres reprises en live
En 2013, Robert del Naja du groupe Massive Attack et Adam Curtis intègrent Dream Baby Dream à une performance qui combine musique live, cinéma et journalisme créée pour le Manchester International Festival[16].
Le 16 juillet 2016, le groupe Pearl Jam reprend la chanson sur la scène du festival de Pemberton au Canada en hommage à Alan Vega mort le jour même[17].
En 2019, Glen Hansard joue Dream Baby Dream durant sa tournée européenne[18].
Utilisation dans des films
La chanson est utilisée dans le documentaire de la BBC, HyperNormalisation, réalisé en 2016 par Adam Curtis. On l’entend en fond sonore lors d'un montage où des gratte-ciel explosent[1].
L’année suivante, c’est Andrea Arnold qui emprunte la version de Bruce Springsteen pour son road movie American Honey.
Classements
Si le single n’a pas rencontré de succès commercial, il apparaît dans plusieurs classements de magazines britanniques et américains influents.
- 100 meilleurs singles de tous les temps de Sounds en 1985 (76e position)[19]
- 100 meilleurs singles de l’ère post-punk d’Uncut en 2001 (42e position)[19]
- Les 1001 meilleures chansons de l’histoire de Q en 2003 (901e position)[20]
- The Pitchfork 500 (en) : 1977-1979 en 2008
- Les 200 meilleures chansons des années 70 de Pitchfork en 2016 (37e position)[21]
Bibliographie
Dream Baby Dream est également le titre de la biographie de Suicide écrite par Kris Needs et publiée en octobre 2016 aux éditions du Camion Blanc[22] - [23].
Liens externes
Image externe | |
Dream Baby Dream sur Discogs. | |
- (mul) [vidéo] Dream Baby Dream sur YouTube
- (mul) [vidéo] Dream Baby Dream (version de Bruce Springsteen) sur YouTube
- (en) « Dream Baby Dream de Suicide - l'hymne improbable de 2016, sur le Guardian » (consulté le )
Références
- (en-GB) Alexandra Pollard, « Suicide's Dream Baby Dream – the unlikely anthem of 2016 », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- « Alan Vega au firmament punk », sur Libération.fr, (consulté le )
- Daniel Dylan Wray, « Suicide ne prendra jamais la poussière dans un musée », sur Vice, (consulté le )
- « Various - Your Invitation To Suicide », sur Discogs (consulté le )
- « Takkyu Ishino - Dove Loves Dub », sur Discogs (consulté le )
- « Pionnier du punk-rock, Alan Vega éteint le juke-box », lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Dream Baby Dream », sur brucespringsteen.net (consulté le )
- « Suicide Dream Baby Dream », sur Classic 21, (consulté le )
- « Neneh Cherry revient avec The Cherry Thing », sur FIP (consulté le )
- (en) Listen to "Dream Baby Dream (Four Tet Remix)" by The Thing : Neneh Cherry (lire en ligne)
- (en-US) « Watch: Arcade Fire does Suicide’s “Dream Baby Dream” | Indie88 » (consulté le )
- « Punk, rock, électro, rap... Le visionnaire Alan Vega laisse tous les musiciens orphelins », sur Konbini - All Pop Everything! (consulté le )
- (en) John Fell Ryan, « Remembering Alan Vega's Screams », sur Vice, (consulté le )
- « Savages (2) - Fuckers / Dream Baby Dream », sur Discogs (consulté le )
- « IKEA PRESENTS: THREE DREAMS », sur www.umusicpub.com (consulté le )
- (en) « MASSIVE ATTACK V ADAM CURTIS », sur BBC, (consulté le )
- (en-US) Althea Legaspi et Althea Legaspi, « Watch Pearl Jam's Touching Cover of Suicide's 'Dream Baby Dream' », sur Rolling Stone, (consulté le )
- (en-US) « Show Review: Glen Hansard Brings a Night of Folk to the Orpheum », sur WERS 88.9FM, (consulté le )
- « Rocklist.net...Sounds - Sounds all time top 100's », sur www.rocklistmusic.co.uk (consulté le )
- « Rocklist.net... Q - 1001 Best Ever Songs... », sur www.rocklistmusic.co.uk (consulté le )
- (en) « The 200 Best Songs of the 1970s - Page 9 », sur Pitchfork (consulté le )
- « CAMION BLANC : L'éditeur qui véhicule le rock ! », sur www.camionblanc.com (consulté le )
- Needs, Kris. et Impr. Acort Europe) (trad. de l'anglais), Suicide : dream baby dream, Rosières-en-Haye, Camion blanc, dl 2016, 559 p. (ISBN 978-2-35779-887-8 et 2357798874, OCLC 962280846, lire en ligne)