Dragon de l'île de Rhodes
Le dragon de l'île de Rhodes est un animal mythique qui, d'après la légende, semait la terreur dans la « vallée de Soudourli », au pied du mont Saint-Étienne (« Agios Stephanos », actuellement « Monte Smith »).
Groupe | Créature de légende |
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Sous-groupe | Dragon |
Habitat | Souterrain |
Région | Île de Rhodes |
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Œuvres principales
- Le dragon de l'île de Rhodes, Friedrich von Schiller
Légende
Suivant la légende, Rhodes abritait vers 1340 un dragon qui semait la terreur dans la région de la « vallée de Soudourli », au pied du mont Saint-Étienne (« Agios Stephanos », actuellement « Monte Smith »). Ce dragon faisait tant de victimes que Hélion de Villeneuve, le 26e grand maître des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, avait interdit à ses chevaliers de se mesurer à lui[1].
La légende de Bosio[2], reprise dans la traduction en français de Boyssat en 1612, indique que « le Dragon estoit de la grosseur d'un cheval moyen, la teste de serpent, les oreilles de mulet couvertes de peau fort dure et escailles, les dents fort aigus, la gorge grande, les yeux caves luysans comme feu, avec un regard effroyable, quatre jambes comme un Crocodil, les griffes fort dures et aigues ; sur le dos deux petites aisles, dessus de couleur d'un Dauphin, dessous jaunes et verdes comme estoit le ventre, et la queue comme un Lezart[3]. »
C'est Dieudonné de Gozon, alors simple chevalier dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui, désobéissant aux consignes, aurait débarrassé les habitants de Rhodes de cette créature. Gozon serait rentré dans son fief[4] - [5] pour s'entraîner grâce à un dragon articulé en bois, puis, revenu à Rhodes, il l'aurait affronté vers 1342 avec deux molosses, l'aurait tué et aurait planté sa tête sur les fortifications de la ville[6] - [7] - [8].
Si certains auteurs pensent que la légende peut s'appuyer sur des faits réels et évoque la possibilité d'un crocodile[7], d'autres font remarquer qu'il existait à Kos, autre possession des chevaliers de Saint-Jean, une légende semblable dès 1420 et que dans sa plus ancienne forme connue, datée de 1521, la légende de Rhodes a pour héros un chevalier anonyme, qui deviendra par la suite troisième ou quatrième grand maître de l'ordre[9].
La dernière version de la légende, avec Dieudonné de Gozon pour héros, aurait été propagée vers 1594 par Antonio Bosio, l'historien des chevaliers[9]. D'après René Aubert de Vertot, Anne de Naberat prétendait à tort que sa tombe ne portait que ces mots : « Draconis Extinctor » (« Le vainqueur du dragon »)[10] - [7].
Notes et références
- Jacques Miquel, conseiller scientifique au Conservatoire Larzac, Templier et Hospitalier, « Dieudonné de Gozon, chevalier et vainqueur du dragon », sur http://www.vivreaupays.pro, Conseil Général de l'Aveyron (consulté le )
- Delaville Le Roulx 1913, p. 104-106.
- Boyssat 1612, p. 120-121.
- « Histoire du monde »
- « Les Costes-Gozon », sur Ayant alors obtenu la permission de se rendre en France, il arriva à Gozon, château situé en Languedoc, qu'habitait son frère aîné. Là, après avoir fait faire en carton une figure grossièrement peinte, mais qui représentait assez bien un crocodile, il eut la constance d'élever, durant plusieurs mois, deux jeunes dogues à attaquer et à mordre cette bête dont les mouvements imprimaient la terreur.
- Hasluck, Frederick W. "Dieudonné de Gozon and the Dragon of Rhodes." Annual of the British School at Athens 20 (1914), p. 70-79
- Louis-François Villeneuve-Bargemont (de), Monumens des grands-maîtres de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem : ou vues des tombeaux élevés à Jérusalem, à Ptolémais, à Rhodes, à Malte, etc., accompagnés de notices historiques sur chacun des grands-maîtres, J. J. Blaise, (lire en ligne), « Dieudonné de Gozon », p. 140-148
- « Aveyron Légendes et histoires locales (4/6) : un tueur de dragon, un géant assassiné et un enfant sauvage », Midilibre.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Lejay Paul, « Les travaux de l'École Anglaise d'Athènes en 1913-1914 », Journal des savants, vol. 14, no 10, , p. 466-471 (lire en ligne, consulté le )
- Biographie universelle, ancienne et moderne, Volume 18, chez Louis-Gabriel Michaud, p. 224