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Donoma (film)

Donoma est une comédie romantique française écrite, produite et réalisée par Djinn Carrenard. Produit par Donoma Guerilla, ce film a été tourné en 2009 et est sorti en salle le en France grâce à une collaboration entre Donoma Guerilla et Commune Image Media. Il a reçu le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film français de l'année en .

Donoma
Description de l'image Lettrage.jpg.
RĂ©alisation Djinn Carrenard
Scénario Djinn Carrenard
Acteurs principaux

Émilia Dérou-Bernal
Vincente Perez
Salomé Blechmans
Sékouba Doucouré
Laura Kpegli
Laetitia Lopez
Matthieu Longatte

Sociétés de production Donoma Guerilla
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie dramatique, romance
Durée 133 minutes
Sortie 2011

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

PrĂ©sentĂ© au festival de Cannes 2010 dans la sĂ©lection ACID dont il faisait l'ouverture, ce long-mĂ©trage a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par un collectif d’artistes, selon qui le budget aurait Ă©tĂ© de 150 euros[1]. Depuis 2009, le film est le sujet d'un buzz sur internet du fait de sa rĂ©alisation atypique, sans moyens financiers importants.

Synopsis

Donoma est un film choral où s’entrelacent trois histoires d’amour :

  • Dacio, 17 ans, est impertinent et insouciant. Sa vie est rythmĂ©e par ses heures de cours en lycĂ©e professionnel et ses moments de lĂ©gère dĂ©rive « pĂ©tards et pickpockets ». Entre ses querelles avec son père et ses prises de tĂŞte avec sa petite amie, il a une vie plutĂ´t banale. Mais tout lui Ă©chappe quand sa fascinante professeure d’espagnol, Amalia, rĂ©pond Ă  son insolence par un acte dĂ©fendu qui les plonge dans une relation ambiguĂ«.
  • Chris est une jeune femme d'origine africaine qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e très jeune par une riche famille europĂ©enne. Elle a grandi en se mettant Ă  l’écart des personnes de son âge, les observant Ă  travers son appareil photo et vivant par procuration sa jeunesse. Ă€ 25 ans, elle n’a jamais eu de relation amoureuse. Elle pense que les critères conscients ou inconscients qui poussent une personne Ă  en aimer une autre ne sont pas pertinents et dĂ©cide de s'en remettre au hasard : elle va coucher et vivre chez elle avec le premier inconnu qu’elle croisera dans le mĂ©tro. En l'occurrence, son chemin croise celui de Dama, qui vient de se sĂ©parer de sa compagne. Dans la nouvelle relation, elle impose une seule règle : il est interdit de parler.
  • Salma est une adolescente atypique, ballottĂ©e entre sa sĹ“ur leucĂ©mique, Soraya, et ses interrogations mĂ©taphysiques. Elle consulte une psychologue Ă  qui elle confie avoir plusieurs fois Ă©prouvĂ© la sensation de lĂ©viter. Elle se rĂ©veille un jour avec des blessures aux poignets qui ressemblent aux stigmates du Christ… Pourtant Salma ne croit pas en Dieu et rejette profondĂ©ment la religion. Sur son trajet elle croise RainĂ©, jeune homme profondĂ©ment croyant et pratiquant. Saura-t-il lui expliquer ce que le surnaturel tente de lui dire ?

Fiche technique

  • Titre original : Donoma
  • RĂ©alisateur : Djinn Carrenard
  • ScĂ©nario : Djinn Carrenard
  • Photographie : Djinn Carrenard
  • Montage : Djinn Carrenard
  • Musique : Frank Villabela
  • Costumes : XULY BĂ«t
  • Son : Djinn Carrenard
  • Producteur : Djinn Carrenard
  • Producteur dĂ©lĂ©guĂ© : Donoma Guerilla
  • Coiffure : Les Muses de Montmartre / MaĂ«lle MouliĂ©
  • Producteur exĂ©cutif : Donoma Guerilla
  • SociĂ©tĂ©s de production : Donoma Guerilla
  • SociĂ©tĂ©s de distribution : Donoma Guerilla, Commune Image Media
  • Pays d’origine : Drapeau de la France France
  • Langue originale : français
  • Direction artistique : Djinn Carrenard
  • Format : XDCAM
  • DurĂ©e : 133 minutes
  • Budget officiel[1] : 150 euros

Distribution

  • Émilia DĂ©rou-Bernal : Analia
  • Vincente Perez : Dacio
  • SalomĂ© Blechmans : Salma
  • Matthieu Longatte : RaĂŻnĂ©
  • SĂ©kouba DoucourĂ© : Dama
  • Laura Kpegli : Chris
  • Djinn Carrenard : Stefen
  • Laetitia Lopez : Leelop
  • Marine JudĂ©aux : Soraya
  • Vanina Montiel : La contrĂ´leuse de la CAF
  • Delphine II : MaĂŻ
  • Alexis Seignot : L'infirmier
  • Paul CarrĂ©nard : Le père de Leelop
  • Amanda Chaccour : La psy

Production

Naissance du projet

Le film Donoma est né de l'ambition du jeune réalisateur Djinn Carrenard de réaliser son premier long métrage sans aucun moyen et de façon complètement indépendante. En 2008, il réalise un court métrage à New York, White Girl in her Panty, et filme l'ambiance enthousiaste qui a accompagné à New York l'élection de Barack Obama. Porté par cette ferveur et cette énergie, il rentre en France avec un objectif : réaliser par ses propres moyens un long métrage.

Il peaufine son scénario et contacte des comédiens avec qui il a travaillé sur ses précédents projets, afin de lancer ce qui portera le nom de « BluePrintGuerilla », en référence au concept de « guerilla film-making », qui consiste à tourner des films avec les moyens du bord.

BluePrintGuerilla consiste Ă  faire dĂ©couvrir sur Internet la crĂ©ation d'un long mĂ©trage, sans moyens financiers, par le biais des rĂ©seaux sociaux, avant mĂŞme qu'une seule scène ne soit tournĂ©e. Il diffuse ainsi une vidĂ©o oĂą il invite les internautes Ă  suivre le projet, dont le contenu peut ĂŞtre rĂ©sumĂ© en deux phrases : « Je suis rĂ©alisateur. Je vais faire mon premier long mĂ©trage avec 0 euro ». Et il commence Ă  tourner son film.

Tournage « guérilla »

Djinn Carrénard se confronte au tournage avec toutes les difficultés qu'impliquent le fait de tourner un film sans autorisation à Paris. Le scénario est cependant adapté au mode de réalisation puisqu'il est constitué de beaucoup de scènes d'intérieur, avec peu de personnages (2 ou 3 au maximum).

Pour ce qui est des scènes d'extérieurs, elles se feront en caméra portée comme l'oblige la législation. De ce fait, il a été difficile de faire taire les fêtards alcoolisés du Sacré-Cœur pour tourner une scène au lever du soleil ou de tourner dans le métro, en évitant les contrôleurs de la RATP.

Le film s'articulant autour de 4 histoires distinctes, les comédiens qui ne jouent pas effectuent la régie du film (surveiller le matériel, libérer l'espace dans les rues, voire filmer pour les scènes dans lesquelles Djinn Carrénard apparaît…), et sollicitent leur entourage pour se voir prêter les lieux, notamment les appartements, indispensables au film. Les repas ne sont pas fournis par la production.

Un troc a permis la fourniture de plusieurs éléments : le matériel a été prêté par une association d'audiovisuel, le film étant tourné sans table régie. Le réalisateur s'est aussi vu prêter des vêtements par un créateur, filmant ses défilés en échange. Il réalise aussi des vidéos de promotion pour le salon coiffant les comédiennes.

Promotion virale

La promotion virale ou buzz consiste à faire découvrir son projet artistique au public en s’appuyant sur des vecteurs de communications gratuits, à savoir internet et plus particulièrement les réseaux sociaux. Une promotion virale réussie part du postulat que le projet attirera la curiosité des internautes qui partageront donc spontanément les contenus mis à leur disposition, accroissant ainsi la notoriété du projet en se propageant comme un virus.

Pour Donoma, la logique du buzz a Ă©tĂ© poussĂ©e Ă  son extrĂŞme puisque le rĂ©alisateur Djinn CarrĂ©nard a lancĂ© la communication virale avant mĂŞme d’avoir tournĂ© une seule scène de son film. Ainsi, le , une opĂ©ration de Free Hugs est effectuĂ©e Ă  Paris ; les participants en profitent pour coller des dessins de poisson stylisĂ© Donoma avec l’adresse de leur site internet dans le dos des passants. Une semaine plus tard, Djinn CarrĂ©nard met en ligne une nouvelle vidĂ©o oĂą il restitue l’opĂ©ration free hugs et dĂ©crit son projet : il va, avec 0 euros, rĂ©aliser son premier long mĂ©trage et les internautes pourront suivre la construction de celui-ci, dĂ©couvrir les comĂ©diens Ă  travers des portraits vidĂ©os, des teasers, des images des rĂ©pĂ©titions, etc.

L’équipe réussit ensuite à se faire inviter sur France 4 dans l’émission le Belattar show alors que le film n’est encore qu’un projet. Ils promettent de finir le film pour octobre.

Le film est projetĂ© Ă  Paris puis sĂ©lectionnĂ© Ă  Cannes et les internautes peuvent suivre l’avancĂ©e du projet par le biais de la page « Je veux voir Donoma Â».

Accueil critique

Le film a pour parrains Abdellatif Kechiche, Clément Sibony (comédien), Valérie-Anne Expert (responsable du service de l'action culturelle de la SACD), Léo Soésanto (critique de cinéma pour Les Inrockuptibles).

Il a bĂ©nĂ©ficiĂ© de nombreuses critiques positives. Selon Laurène Bastide de Elle, « (…) Donoma suscite un enthousiasme dĂ©bordant dans toutes les salles de projection qui l’accueillent (…), c’est 2h15 de vĂ©ritĂ© brute et d’émotion complexe. » Pour LĂ©o Soesanto des Inrockuptibles, « Au sein de l'ACID, le film Donoma cassait la donne traditionnelle en affichant sa libertĂ© sur tous les plans. »

Dans les Cahiers du cinéma, Joachim Lepastier a écrit « Pour qui a vu le film en salle, cette domestication des matchs d’impros consolide la double strate du spectacle Donoma : celle sur l’écran, et celle dans la salle, tant les réactions « en direct » des spectateurs participent de l’élan galvanisant du film. »

Pour Thomas Roland de Brazil 2 « Le jeu des acteurs est époustouflant (…) Si Djinn Carrénard arrive à un tel résultat sans moyen, qu’en sera-t-il le jour où il aura une véritable production pour l’accompagner ? »

Selon Olivier Barlet de Africultures, « Le résultat est explosif. Donoma déborde d’une sourde énergie qui ne tient pas seulement à la verve des improvisations. Car il est traversé à tous niveaux par la liberté de ton. »

Pour Pascal Le Duff sur notrecinema.com, « Les personnages se croisent parfois au détour d’un plan, et chaque nouvelle séquence enrichit le film, qui fait partie de ces films qui gagneront de la profondeur à chaque vision. Un beau regard sur les sentiments, le couple, les relations entre hommes et femmes, avec parfois un brin de cruauté mais avec beaucoup d’humour. »

Distinctions

  • MontrĂ©al (Nouveau CinĂ©ma)
  • Pusan (PIFF)
  • Athènes (FFFG)
  • Sofia (SFF)
  • Budapest (TitanicFF)
  • VendĂ´me
  • Annonay
  • reprise ACID Ă  Miami
  • Sofia (SFF)
  • Novi Sad (Cinema City)
  • New York (Edge Atlantic Film Festival Ă  NYU)
  • Londres (Raindance) : nommĂ© pour meilleur premier film et meilleur film international
  • Lille (CinĂ©mondes) : nommĂ© pour meilleur film
  • Ouagadougou (Fespaco) : nommĂ© pour meilleur film dans la section Diaspora
  • Dieppe : coup de cĹ“ur du Jury et meilleure actrice pour Émilia DĂ©rou-Bernal
  • Paris () : Prix Louis-Delluc du meilleur premier film français de l'annĂ©e.

Notes et références

  1. Le projet (site officiel).

Liens externes

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