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Dolmen de la Bouissière

Le dolmen de la Bouissière est un dolmen situé à Cabasse, dans le département du Var en France.

Dolmen de la Bouissière
Image illustrative de l’article Dolmen de la Bouissière
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type dolmen simple
PĂ©riode Chalcolithique
Fouille oui
Caractéristiques
Inhumations oui
Mobilier oui
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 43° 25′ 24″ nord, 6° 13′ 42″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Var
Commune Cabasse
GĂ©olocalisation sur la carte : Var
(Voir situation sur carte : Var)
Dolmen de la Bouissière
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Dolmen de la Bouissière
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen de la Bouissière

Architecture

Le dolmen a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© au sommet de la colline de La Bouissière Ă  322 m d'altitude. Il a Ă©tĂ© dĂ©couvert et fouillĂ© par Georges BĂ©rard en 1950[1]. Selon Georges BĂ©rard, l'Ă©difice est contemporain du dolmen de la GastĂ©e, distant d'environ 1,30 km Ă  l'est et du menhir dit de la «Pierre PlantĂ©e» situĂ© environ km Ă  l'ouest, les trois monuments Ă©tant pratiquement alignĂ©s[2].

Vue de la chambre sépulcrale

L'Ă©difice est «signalĂ© », Ă  170 m au nord[1], par une curieuse construction mĂ©galithique composĂ©e de «quatre pierres dressĂ©s par couples»[2] dessinant l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure d'un «V» dont le dolmen constituerait la pointe infĂ©rieure Ă  170 m environ au sud[2]. Le tumulus mesure 6,20 m de diamètre. Il est dĂ©limitĂ© par un parement de dalles dressĂ©es d'une hauteur moyenne de 0,70 m sĂ©parĂ©es entre elles par des intervalles variant de m Ă  1,50 m[2].

Le tumulus renferme au centre une chambre sĂ©pulcrale rectangulaire (1,70 m de long pour 1,10 m dans sa plus grande hauteur) dĂ©limitĂ©e au nord et au sud par un muret en pierres sèches (hauteur 0,40 m), et une dalle de chevet Ă  l'est (1,70 m sur 1,80 m)[2]. La chambre est orientĂ©e selon un axe est-ouest[1] et ouvre Ă  l'ouest par une entrĂ©e dĂ©limitĂ©e par deux piliers de taille inĂ©gale (m de hauteur pour celui du nord et 0,65 m pour celui du sud) et une pierre de seuil[2]. Le couloir mesure m de long pour 0,80 m de large. Son sol, comme celui de la chambre, a Ă©tĂ© soigneusement dallĂ©[1].

Vestiges osseux et mobilier funéraire

Les fouilles archĂ©ologiques ont permis de dĂ©gager quatre niveaux d'occupation distincts (dĂ©signĂ©s sous les numĂ©ros I Ă  IV par ordre croissant d'anciennetĂ©) qui Ă©taient sĂ©parĂ©s entre eux par un dallage de pierres plates. Les quatre niveaux occupaient une Ă©paisseur globale comprise entre 0,53 m et 0,65 m, les couches Ă©tant d'Ă©paisseur dĂ©croissante avec la profondeur[2]. Dans l'angle sud-ouest de la chambre, une fosse fut creusĂ©e ultĂ©rieurement Ă  travers les quatre couches pour abriter la sĂ©pulture d'un enfant. «Tous les os des membres infĂ©rieurs Ă©taient rangĂ©s contre le mur sud, tandis que les os des membres supĂ©rieurs Ă©taient placĂ©s contre le pilier ouest»[1]. De plus, la fosse Ă©tant trop petite pour accueillir la dĂ©pouille de l'enfant en position repliĂ©e, tout laisse Ă  penser que le corps fut dĂ©membrĂ© et dĂ©charnĂ© avant l'inhumation des ossements[1].

Toutes couches confondues, les ossements humains retrouvĂ©s correspondent Ă  l'inhumation d'une quinzaine d'individus diffĂ©rents (400 dents retrouvĂ©es au total) d'âges très variables. Si Ă  première vue, aucune trace d'incinĂ©ration n'avait Ă©tĂ© constatĂ© sur ces ossements[2], une analyse ultĂ©rieure a rĂ©vĂ©lĂ© que tous les ossements avaient au contraire subi une crĂ©mation «à l'extĂ©rieur sous un feu violent»[3]. L'emplacement d'un ustrinum a d'ailleurs Ă©tait identifiĂ© Ă  environ 50 m Ă  l'est du dolmen[1].

Couche Épaisseur Ossements Matériel funéraire
I 0,25 m quelques ossements en connexion, 16 dents
3 Ă  4 individus
3 débris de céramique fortement altérés
II 0,14 m ossements fragmentĂ©s peu nombreux, 61 dents 2 dĂ©bris de cĂ©ramique
1 flèche et 1 lame en silex
1 cardium
III 0,12 m fragments de crânes et maxillaires, 130 dents nombreuses perles et silex (50)
8 pointes de flèche
1 pointe de javelot
1 grande lame
2 fragments de céramique
IV 0,08 m esquilles, 38 dents souvent brisĂ©es 32 perles, quelques silex (1 lame, 1 pointe de flèche, fragments de lame)
3 débris de céramique
Sources : Dolmen de la Bouissière, com. de Cabasse (Var)[2], Les sépultures mégalithiques du Var[1]

La petite fosse renfermait les os longs, la calotte crânienne et les dents d'un jeune individu (11 ans maximum). Au dessus de l’ensemble étaient placés 10 armatures de flèches, une perle torique en serpentine bleue, une valve de cardium, une défense de sanglier et un poinçon en os de lièvre[2] - [1] ; ces deux derniers éléments ayant pu servir d'attache pour un vêtement[2].

Le mobilier funĂ©raire se repartissait de manière non uniforme entre les quatre couches, les couches infĂ©rieures, les plus anciennes, Ă©tant aussi les plus riches. Les nombreuses perles sont de type variĂ© (annulaire, en tonnelet) et elles ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans divers matĂ©riaux (serpentine bleue Ă  vert, calcite)[2]. Deux mesures des charbons de bois au C14 ont donnĂ© une datation comprise entre 3 985 et 3 970 (+/- 260 BP)[1] correspondant au Chalcolithique.

Les couches distinctement séparées et la présence de nombreux objets et ossements brisés (par piétinement ?) dans les couches inférieures indiquent une réutilisation fréquente de la tombe[1].

La fouille de la couche d'incinĂ©ration (15 m de long sur m de large et 0,50 m d'Ă©paisseur) de l'ustrinum a livrĂ© quelques Ă©lĂ©ments de matĂ©riel archĂ©ologique du mĂŞme type que ceux recueillis dans l'Ă©difice voisin : une pendeloque en cristal, une perle en tonnelet identique Ă  celles en serpentine retrouvĂ©es dans le dolmen, un fragment de dĂ©fense de sanglier, une armature de flèche et plusieurs Ă©clats de silex et tessons de cĂ©ramique. L'utilisation de cet ustrinum s'est poursuivie jusqu'Ă  l'Ă‚ge du fer comme l'attestent un fragment de torsade (en bronze ou en cuivre) et des fragments de cĂ©ramique grise Ă©galement recueillis sur place[3].

Notes et références

  1. Roudil et BĂ©rard 1981
  2. BĂ©rard 1954
  3. Séance du 22 décembre 1955 de la Société Préhistorique Française

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Georges BĂ©rard, « Dolmen de la Bouissière, com. de Cabasse (Var) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique de France, vol. tome 51, nos 5-6,‎ , p. 281-288 (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • « SĂ©ance du 22 dĂ©cembre 1955 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique de France, vol. tome 52, nos 11-12,‎ , p. 666 (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Odile Roudil et GĂ©rard BĂ©rard, Les SĂ©pultures mĂ©galithiques du Var, Éditions du C.N.R.S, , 222 p. (ISBN 978-2-222-02921-2), p. 12-23 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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