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Diplolepis

Diplolepis est un genre d'insectes hyménoptères cynipidés qui provoquent la formation de galles sur les rosiers sauvages dont les églantiers sur l'ensemble de l'écozone holarctique. Diplolepis rosae est l'espèce type de ce genre.

Diplolepis
Description de cette image, également commentée ci-après
Galles des espèces européennes du genre Diplolepis. 1. Diplolepis rosae 2. Diplolepis mayri, 3 et 4. Diplolepis spinosissimae, 5a. Diplolepis nervosa, 5b. Diplolepis eglanteriae

Genre

Diplolepis
Geoffroy, 1762

Synonymes

  • Grisebachiella Lorentz[1]
  • Sonninia Rchb.[1]

Systématique

Femelle Diplolepis rosae, productrice du bédégar sur Rosa canina (Haute-Loire, France).

Comme l'ensemble de la famille des Cynipidae, les espèces de Diplolepis sont exclusivement phytophages. Comme la tribu Diplolepidini, elles induisent des galles exclusivement sur le genre Rosa et sont distribuées dans la région holarctique. La tribu Diplolepidini que forment Diplolepis et Liebelia est un groupe monophylétique caractérisé par une morphologie unique au sein des Cynipidae : la présence d'un sillon longitudinal sur la partie latérale du thorax nommée mésopleuron du mésosoma. Diplolepis et Liebelia se distinguent sur la base des caractères morphologiques suivants : chez Diplolepis, les antennes des femelles et des mâles sont de 12 à 15 segments et la cellule radiale de l'aile antérieure est fermée le long du bord ; tandis que chez Liebelia, les antennes sont de 16 segments et la cellule radiale de l'aile est ouverte[2] - [3].

Distribution

Le genre Diplolepis comprend six espèces européennes[4], dont certaines sont également présentes en Asie occidentale et au Maroc[2] ; huit espèces du Paléarctique oriental[5] et 31 espèces néarctiques[6].

Description

Diplolepis abei (Chine)
Quelques espèces de Diplolepis de Chine

Diplolepis est reprĂ©sentĂ© par des petites guĂŞpes mesurant de 3 Ă  6 mm de long colorĂ©es de l'orange complet au brun rougeâtre ou au noir[7]. Les larves sont sans pattes et de couleur crème avec une tĂŞte faiblement dĂ©finie. Il est morphologiquement caractĂ©risĂ© par une tĂŞte et un mĂ©sosoma noirs ou brun rougeâtre ; des antennes formĂ©es de 14 Ă  15 segments dans les deux sexes et ornĂ©es de flagellomères cylindriques relativement grands. Le pronotum est court dorsomĂ©dialement, la plaque pronotale Ă©tant peu prononcĂ©e, les sillons scutellaires faibles ou absents, le mĂ©sopleuron avec un sillon mĂ©sopleural large et crĂ©nelĂ©, le propodeum rugueux et les carènes propodales latĂ©rales gĂ©nĂ©ralement indistinctes ainsi que le creux mĂ©tanotal large et apicalement tronquĂ©. Les ailes antĂ©rieures sont, modĂ©rĂ©ment ou fortement, uniformĂ©ment ou partiellement, infusĂ©es, c'est-Ă -dire teintĂ©es d'un noir dĂ©lavĂ©. Leur bordure est munie de cils courts mais distincts. La cellule radiale est fermĂ©e le long du bord de l'aile. La veine 2r des ailes antĂ©rieures possède gĂ©nĂ©ralement un moignon de veine mĂ©diane proĂ©minent projetĂ© antĂ©rolatĂ©ralement[2] - [3].

Certaines espèces induisent des galles sur les feuilles, tandis que d'autres induisent des galles sur les tiges ou les pousses adventives. Selon l'espèce de guêpe, les galles peuvent être à une ou plusieurs chambres, et détachables ou intégrales. Les galles formées par une espèce donnée peuvent généralement être distinguées de celles d'autres espèces par la forme, la taille, l'emplacement et l'ornementation lisse ou épineuse de la galle, ainsi que par l'identité de la plante hôte. Cependant, la morphologie de la galle peut être modifiée par la présence d'espèces inquilines[7].

Biologie

Partie interne du bédégar montrant les loges où vivent et se nourrissent les larves de Diplolepis rosae.
Periclistus brandtii, espèce inquiline de Diplolepis rosae au sein du bédégar.

Toutes les espèces de Diplolepis pondent des Ĺ“ufs et forment des galles uniquement sur les espèces de rosiers sauvages (Rosa) auxquels elles sont intimement infĂ©odĂ©es. Elles sont gĂ©nĂ©ralement univoltines. La sortie des adultes des galles coĂŻncide avec la disponibilitĂ© des tissus de la plante hĂ´te nĂ©cessaires Ă  la ponte et Ă  la formation des galles ; cela peut ĂŞtre au printemps ou plus tard en Ă©tĂ© selon l'espèce. La durĂ©e de vie des adultes est de 5 Ă  12 jours, pendant lesquels ils s'accouplent et les femelles pondent leurs Ĺ“ufs. Les Ĺ“ufs sont attachĂ©s Ă  1 ou 2 cellules vĂ©gĂ©tales et la formation de galles commence avant l'Ă©closion des Ĺ“ufs. Les larves sont entièrement entourĂ©es de leurs galles peu de temps après avoir commencĂ© Ă  se nourrir dans laquelle elle vivent pendant l'Ă©tĂ© en se nourrissant de tissus galliques, et deviennent matures au dĂ©but de l'automne. Elles y hivernent sous la forme de prĂ©-nymphes et terminent leur nymphose au printemps. Les adultes se frayent un chemin hors des galles[7].

Les galles hébergent en plus des espèces inquilines qui l'envahissent et l'occupent sans parasiter la larve de l'espèce inductrice, bien que cette dernière meure souvent à cause de l'activité de l'inquiline. Les espèces du genre Periclistus sont les inquilines les plus communes trouvées dans les galles de Diplolepis et peuvent occuper plus de la moitié des loges. Les inductrices comme les inquilines sont les proies d'espèces de guêpes parasitoïdes des familles Eulophidae, Eurytomidae, Chalcididae, Pteromalidae, Torymidae, et Ichneumonidae[7].

Impact parasitaire

Les espèces de Diplolepis sont connues pour causer des galles principalement sur les rosiers sauvages. Des infections accidentelles sur Rosa rugosa cultivée et ses hybrides ont été signalées en Amérique du Nord, mais aucune des espèces de Diplolepis n'est devenue un ravageur sérieux des cultivars de rosiers[8].


  • Quelques galles produites par Diplolepis
  • Galle de Diplolepis rosae nommĂ©e « bĂ©dĂ©gar ».
    Galle de Diplolepis rosae nommée « bédégar ».
  • Aspect hivernal du bĂ©dĂ©gar.
    Aspect hivernal du bédégar.
  • Galle de Diplolepis bicolor.
    Galle de Diplolepis bicolor.
  • Galle de Diplolepis eglanteriae.
  • Galle de Diplolepis fructuum.
    Galle de Diplolepis fructuum.
  • Galle de Diplolepis ignota.
    Galle de Diplolepis ignota.
  • Galle de Diplolepis mayri.
  • Galle de Diplolepis nervosa.
    Galle de Diplolepis nervosa.
  • Galle de Diplolepis polita.
    Galle de Diplolepis polita.
  • Galle de Diplolepis spinosa.
    Galle de Diplolepis spinosa.
  • Galle de Diplolepis spinosissima.
    Galle de Diplolepis spinosissima.

Espèces rencontrées en Europe

Ensemble des espèces

Liste des espèces selon Ronquist et al. (2015)[3] et Zhu Qifan et al. (2021)[9] :

  • Diplolepis abei
  • Diplolepis arefacta
  • Diplolepis ashmeadi
  • Diplolepis bassetti
  • Diplolepis bicolor
  • Diplolepis californica
  • Diplolepis dichlocera
  • Diplolepis eglanteriae
  • Diplolepis flaviabdomenis
  • Diplolepis fructuum
  • Diplolepis fulgens
  • Diplolepis fusiformans
  • Diplolepis gracilis
  • Diplolepis hunanensis
  • Diplolepis ignota
  • Diplolepis inconspicuis
  • Diplolepis japonica
  • Diplolepis lens
  • Diplolepis mayri
  • Diplolepis minoriabdomenis
  • Diplolepis nebulosa
  • Diplolepis neglecta
  • Diplolepis nervosa
  • Diplolepis nigriceps
  • Diplolepis nitida
  • Diplolepis nodulosa
  • Diplolepis oregonensis
  • Diplolepis ostensackeni
  • Diplolepis polita
  • Diplolepis pustulatoides
  • Diplolepis radicum
  • Diplolepis radoszkowskii
  • Diplolepis rosae
  • Diplolepis rosaefolii
  • Diplolepis similis
  • Diplolepis spinosa
  • Diplolepis spinosissimae
  • Diplolepis terrigena
  • Diplolepis triforma
  • Diplolepis tuberculatrix
  • Diplolepis tumida
  • Diplolepis valtonyci
  • Diplolepis variabilis
  • Diplolepis variegata
  • Diplolepis verna
  • Diplolepis weldi

Notes et références

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 9 mai 2022
  2. (en) Melika G., « Gall Wasps of Ukraine. Cynipidae. », Vestnik zoologii, vol. 21 (supplement), no 1,‎ , p. 1–300
  3. (en) Ronquist F, Nieves-Aldrey JL, Buffington ML, Liu Z, Liljeblad J, Nylander JAA, « Phylogeny, Evolution and Classification of Gall Wasps », The Plot Thickens. PLoS ONE, vol. 10, no 5,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0123301)
  4. Fauna Europaea, consulté le 9 mai 2022
  5. (en) Wang YP, Guo R, Liu ZW, Chen XX, « Taxonomic study of the genus Diplolepis Geoffroy (Hymenoptera, Cynipidae, Diplolepidini) in China, with descriptions of three new species », Acta Zootaxonomica Sinica, vol. 38, no 2,‎ , p. 317–327
  6. (en) Shorthouse J.D., Ritchie A.J., « Description and biology of Diplolepis triforma, new species (Hymenoptera: Cynipidae) inducing galls on the stems of Rosa acicularis », The Canadian Entomologist, vol. 116, no 12,‎ , p. 1623–1636 (DOI 10.4039/Ent1161623-12)
  7. (en) Joseph D. Shorthouse, « Galls Induced by the Cynipid Wasps of the genus Diplolepis (Hymenoptera: Cynipidae) on the Roses of Canada's Grasslands », dans Arthropods of Canadian Grasslands, vol. 1 : Ecology and Interactions in Grassland Habitats, Biological Survey of Canada, (DOI 10.3752/9780968932148.CH12, lire en ligne), p. 251-179
  8. (en) Shorthouse J.D., « Galls induced by cynipid wasps of the genus Diplolepis (Cynipidae, Hymenoptera) on cultivated shrub roses in Canada. », Acta horticulturae, vol. 547,‎ , p. 91–92 (DOI 10.17660/ActaHortic.2001.547.10)
  9. Zhu Qifan et al., « A new species of Diplolepis Geoffroy (Hymenoptera: Cynipidae: Diplolepidini) from northeastern China », Zootaxa, vol. 4985, no 2,‎ , p. 219-234 (ISSN 1175-5334, DOI 10.11646/zootaxa.4985.2.5)

Liens externes

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