AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Description lagrangienne

En dynamique des fluides la description lagrangienne est l'une des deux techniques qui permettent de caractériser un écoulement. Elle consiste à suivre dans le temps les particules fluides[1] le long de leurs trajectoires : c'est une description intuitive de leur mouvement. Néanmoins la description eulérienne qui repose sur le champ des vitesses est souvent préférée.

La description lagrangienne est en revanche plus adaptée à la modélisation du comportement mécanique de solides déformables.

Principe

En représentation lagrangienne, la position M à l'instant t de la particule qui se trouvait en à l'instant 0 est donnée par une relation du type

.

Cela correspond à la description paramétrique de la trajectoire en coordonnées cartésiennes :

.

Dérivée particulaire

Cette méthode présente un inconvénient : le référentiel se déplace avec le fluide. Il est donc difficile de connaßtre l'état du fluide en un point donné de l'espace et du temps.

La représentation d'Euler définit à tout instant la valeur d'une grandeur (par exemple une composante de la vitesse) associée à un point fixe de l'écoulement. La variation de cette grandeur au cours du temps est alors décrite par une dérivée partielle parfois appelée dérivée eulérienne.

La représentation de Lagrange suit une particule dans son mouvement. La variation précédente est alors représentée par la dérivée particulaire ou dérivée totale ou dérivée lagrangienne. Elle tient compte non seulement de la variation locale du paramÚtre au cours du temps mais aussi de la variation de celui-ci liée au déplacement de la particule.

Le lien entre la description lagrangienne et la description eulérienne est démontré ici pour un mouvement à une dimension. Pendant l'intervalle de temps , une particule située en à l'instant s'est déplacée en . La variation de la grandeur s'écrit donc :

Remarquons que le rĂ©sultat obtenu peut ĂȘtre Ă©tabli Ă  l'aide d'un dĂ©veloppement de Taylor bi-dimensionnel Ă  l'ordre 1. Ici, est en fait une approximation du premier ordre de ce dĂ©veloppement de Taylor. En divisant par on obtient la dĂ©rivĂ©e particulaire qui s'Ă©crit avec comme notation la plus utilisĂ©e :

.

La formule se généralise à trois dimensions en introduisant le gradient de la grandeur :

.

L'opérateur est dénommé opérateur d'advection.

Lien entre la description lagrangienne et la description eulérienne

Soient les notations et dĂ©signant une mĂȘme propriĂ©tĂ© d'un fluide, exprimĂ©e dans une description lagrangienne ( ) ou eulĂ©rienne (). ConsidĂ©rons la particule , ayant pour coordonnĂ©e spatiale . On peut noter :

Dans le référentiel de la particule , la propriété dépend uniquement du temps. Ainsi, on peut contracter l'écriture pour obtenir une expression de qui soit spécifique à la particule :

Au temps , la particule possÚde la coordonnée spatiale . L'équivalence entre la description lagrangienne et eulérienne s'écrit alors de la maniÚre qui suit:

Naturellement, l'expression suivante peut alors ĂȘtre Ă©tablie :

Il est alors clair qu'un développement de Taylor permet d'établir le lien entre la dérivée particulaire d'ordre de et la dérivée temporelle de . Pour le membre de gauche, un développement limité donne :

Pour le membre de droite, un développement limité bidimensionnel donne :

En regroupant les termes de mĂȘme ordre, il vient d'abord pour l'ordre :

Et évidemment, avec désignant la dérivée totale d'ordre :

Il est intĂ©ressant de remarquer que la dĂ©rivĂ©e totale de correspond en fait Ă  la simple dĂ©rivĂ©e temporelle de . Cela peut en effet faciliter l'intĂ©gration d'Ă©quations aux dĂ©rivĂ©es partielles faisant intervenir la dĂ©rivĂ©e totale. Ainsi, la dĂ©rivĂ©e totale de peut ĂȘtre remplacĂ©e par la dĂ©rivĂ©e temporelle de . Une Ă©ventuelle intĂ©gration suppose bien sĂ»r d'ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en remplaçant par . Le rĂ©sultat peut ensuite ĂȘtre reconverti en remplaçant, Ă  l'inverse, par dans la solution Ă©ventuelle.

Pour le second ordre, on peut introduire la notion de dérivée totale d'ordre , notée et en posant :

Vient alors l'expression qui suit :

Remarques

Dans le cadre de cette description, et désignant la densité du fluide, désigne la densité du fluide qui, initialement (temps 0), était à la position et se trouve désormais (temps t) en ... mais cela peut bien sûr s'appliquer à n'importe quelle autre fonction décrivant une propriété locale du fluide.

Cette description donne une bonne idĂ©e de ce qui se passe dans le fluide, par exemple, si , alors on peut affirmer que le fluide s'Ă©tend (la densitĂ© de la particule fluide baisse). En particulier, on peut faire un bilan des forces s'appliquant Ă  la particule fluide que l'on suit, et appliquer la relation fondamentale de la dynamique en Ă©crivant que la somme des forces vaut la masse de la particule fluide multipliĂ©e par son accĂ©lĂ©ration, Ă©crite comme oĂč est la vitesse.

Notes et références

  1. éléments fluides assez petits pour autoriser l'utilisation des différentielles

Liens externes

Articles liés

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.