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Datation par le lutécium-hafnium

La datation par le lutĂ©cium-hafnium est une mĂ©thode de datation radiomĂ©trique qui repose sur la radioactivitĂ© ÎČ− de l'isotope 176Lu vers 176Hf. La demi-vie de 176Lu est de 3,86 Ă— 109 ans (la constante de dĂ©sintĂ©gration associĂ©e est λ = 1,80 Ă— 10−9 a−1) ; la mĂ©thode peut donc ĂȘtre utilisĂ©e pour la dĂ©termination d'Ăąges de l'ordre du milliard d'annĂ©es. Son emploi pose cependant des difficultĂ©s d'ordre technique[1].

Principe

Exemples d'isochrones Lu-Hf obtenues pour la météorite Richardton (en)[2].

La désintégration du 176Lu en 176Hf[alpha 1] fournit un chronomÚtre permettant d'obtenir l'ùge d'un échantillon.

MĂ©thode isochrone

À un Ăąge donnĂ© et pour diffĂ©rents Ă©chantillons ayant la mĂȘme origine gĂ©ologique, on a la relation :

oĂč , et dĂ©signent respectivement la proportion mesurĂ©e expĂ©rimentalement de 176Hf par rapport au 177Hf (dont la quantitĂ© reste stable au cours du temps), celle de 176Lu, et la proportion initiale de 176Hf ; on y reconnait l'Ă©quation d'une droite dont le coefficient directeur a vaut et l'ordonnĂ©e Ă  l'origine b vaut (gĂ©nĂ©ralement appelĂ© « rapport initial Â»).

Par consĂ©quent si l'on arrive Ă  mesurer et dans diffĂ©rents Ă©chantillons qui se sont formĂ©s au mĂȘme moment avec une mĂȘme valeur initiale du rapport initial, par exemple diffĂ©rents minĂ©raux d'une mĂȘme roche, on peut grĂące Ă  une rĂ©gression linĂ©aire obtenir une Ă©quation de droite appelĂ©e isochrone, de coefficient directeur a et d'ordonnĂ©e Ă  l'origine b. L'Ăąge cherchĂ© est alors[1] :

.

Le rapport initial est également utile, pour discuter l'origine de la roche étudiée (sa pétrogenÚse).

Inconvénients de la méthode

  • La concentration en lutĂ©cium dans la plupart des roches est faible, gĂ©nĂ©ralement infĂ©rieure Ă  ppm, ce qui rend les mesures difficiles[1];
  • Le rapport varie peu suivant les diffĂ©rents Ă©chantillons, ce qui rend la rĂ©gression linĂ©aire peu prĂ©cise[1];
  • La spectromĂ©trie de masse de l'hafnium est difficile, ce qui rend dĂ©licate la mesure de [1].

La méthode lutécium-hafnium nécessite donc davantage de moyens technologiques que d'autres techniques comme la datation par le rubidium-strontium[1].

Applications

  • L'Ăąge des gneiss d'Amitsoq (ceb) a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  3,55 milliards d'annĂ©es grĂące Ă  une datation lutĂ©cium-hafnium, ce rĂ©sultat Ă©tant cohĂ©rent avec ceux obtenus sur ces mĂȘmes roches via les mĂ©thodes uranium-plomb et rubidium-strontium[1].

Bibliographie

  • Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.) et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8).
  • Philippe Vidal (prĂ©f. Jean Aubouin), GĂ©ochimie, Dunod, coll. « Sciences Sup », (1re Ă©d. 1994), 190 p., chap. 4 (« Isotopes radiogĂ©niques »)

Notes et références

Notes

  1. Une petite partie (environ %) des atomes de 176Lu se désintÚgrent en 176Yb par capture électronique, voir l'ouvrage du CEA cité en bibliographie.

Références

  1. Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.), Ted Rees et al. (prĂ©f. Jean Coulomb), MĂ©thodes de datation par les phĂ©nomĂšnes nuclĂ©aires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8), chap. 5 (« MĂ©thode lutĂ©tium hafnium »).
  2. (en) Vinciane Debaille, James Van Orman, Qing-Zhu Yin et Yuri Amelin, « The role of phosphates for the Lu–Hf chronology of meteorites », Earth and Planetary Science Letters, vol. 473,‎ , p. 52-61 (DOI 10.1016/j.epsl.2017.05.039).
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