Dassa-Zoumé
Dassa-Zoumé , également appelée Igbo Idaasha ou simplement Idaasha, est une commune et une ville du Centre-Sud du Bénin, préfecture du département des Collines depuis le [2].
Dassa-Zoumé | |
Vue de Dassa depuis la colline de Kamaté. | |
Administration | |
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Pays | BĂ©nin |
Département | Collines (préfecture) |
Maire | Oscar Minankpon DJIGBENOUDE |
DĂ©mographie | |
Population | 112 122 hab. (2013[1]) |
Densité | 66 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 7° 45âČ 00âł nord, 2° 11âČ 00âł est |
Superficie | 171 100 ha = 1 711 km2 |
Divers | |
Langue(s) | Français, Idaasha |
Localisation | |
GĂ©ographie
Relief
La commune présente un relief trÚs accidenté, constitué par une série de collines dénudées, de forme variée, dont la dénivellation moyenne est de 200 m. Son point culminant (465 m) se situe au niveau du village Tangbé sur le chaßnon granitique[3]. Les affleurement rocheux sont parfois couverts de végétation, mais peu propices aux cultures[3].
Végétation
Sur le territoire de lal commune, la pĂ©nĂ©plaine est couverte par une savane arborĂ©e et arbustive, coupĂ©e de forĂȘts dĂ©cidues ou semi-dĂ©cidues et quelques forĂȘts galeries le long des cours d'eau[3].
Parmi les arbres, les principales espĂšces recensĂ©es sont : Adansonia digitata (baobab), Parkia biglobosa (nĂ©rĂ©), Anogeissus leiocarpus (bouleau d'Afrique), Daniellia oliveri (copalier africain), Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus (santal), Vitex doniana. Les arbustes sont surtout Nauclea latifolia (pĂȘcher de guinĂ©e), Newbouldia laevis (hysope africaine), Afzelia africana (haricot acajou). Les graminĂ©es les plus communes sont Panicum maximum (herbe de GuinĂ©e) et Pennisetum polystachion (herbe Ă Ă©lĂ©phant[3]).
Population
Lors du recensement de 2013 (RGPH-4), la commune comptait 112 122 habitants[1]. La langue locale la plus parlée est la langue idaasha.
Histoire
Les fondateurs de la ville de Dassa seraient venus d'Igba au NigĂ©ria vers le XIIe siĂšcle. IgbĂł ĂdĂ ĂĄshĂ encore appelĂ©e Dassa-ZoumĂ© ou Idaasha est une ville hĂ©tĂ©roclite fondĂ©e au XIIe siĂšcle aprĂšs le dĂ©clin du royaume d'Oyo. Ă cette Ă©poque, une vague migratoire des Æma Jagu conduite par le prince OlĂĄdĂ©gbĂČ a rejoint les premiers Yorubas qui vivaient dĂ©jĂ aux pieds des collines bien avant la naissance de JĂ©sus Christ. EparpillĂ©s dans lâimmense forĂȘt, ils nâarrivaient pas Ă sâidentifier. GrĂące Ă son armĂ©e, Ă sa politique de dĂ©veloppement et Ă son sens Ă©levĂ© dâorganisation, le prince OlĂĄdĂ©gbĂČ a su concilier les premiers Yorubas avec les siens. Cette entente a dĂ©bouchĂ© sur la fondation dâun royaume. Le royaume d'IgbĂł ĂdĂ ĂĄshĂ fut donc fondĂ© par le prince OlĂĄdĂ©gbĂČ devenu roi sous le nom fort de Jagu OlĂłfin (1385-1425). Le royaume d'Igbo Idaasha est aujourd'hui dirigĂ©e par les fils de cette mĂȘme lignĂ©e royale.
Deux thĂšses sont utilisĂ©es pour justifier le nom IgbĂł ĂdĂ ĂĄshĂ devenu plus tard par dĂ©formation Dassa-ZoumĂ© ou Dassa aprĂšs la colonisation. Certains disent que le royaume des Æma Jagu tire son essence du nom de la fille du souverain OlĂłfin nĂ©e Ă leur arrivĂ©e aux pieds des collines et qui sâappellerait DaĂŻssa devenue reine vers 1425 de notre Ăšre. Dâautres, par dĂ©composition, soutiennent que le nom « Idaasha » vient de Orisha qui signifierait Dieu et « Ida » qui est synonyme de CrĂ©ature et « Igbo » est Ă©gal Ă forĂȘt. En conclusion, « IgbĂł ĂdĂ ĂĄshà » dĂ©signerait la crĂ©ature de Dieu dans la forĂȘt. DâaprĂšs les souvenirs de lâancien maire de Dassa centre, Gustave Zomahoun, la seconde thĂšse est la plus plausible Ă©tant donnĂ© que DaĂŻssa, dont le nom aurait Ă©tĂ© attribuĂ© au royaume en signe de reconnaissance Ă Dieu, a rĂ©gnĂ© en 1425. Ce qui voudra dire quâelle est nĂ©e au NigĂ©ria et non aux pieds des Collines comme le pensent certains. « IgbĂł ĂdĂ ĂĄshà » dĂ©signe lâensemble du royaume qui sâĂ©tend de ĂjĂș (le fleuve Zou) jusquâĂ OfĂ© vers le fleuve OuĂ©mĂ©. Cependant, « IgbĂł ĂdĂ ĂĄshà » symbolise le pĂ©rimĂštre urbain, la capitale mĂȘme du royaume encerclĂ© par une muraille[4]. De nos jours, le palais du royaume dâIgbĂł ĂdĂ ĂĄshĂ est occupĂ© par sa majestĂ© le roi Jagu ĂfĂČmĂĄ ou Jagu ÆÌgbĂĄkĂČtĂĄn II, le 26e monarque. On peut lui rendre visite a Igbakoku.
Administration
LimitĂ©e au Nord par GbĂČmĂŹnĂ GlazouĂ©, au Sud par CovĂš, Zagnanado et Jija, Ă lâOuest par la ville de Savalou et Ă lâEst par ShabÉÌ (SavĂš) et KĂ©tu (KĂ©tou), la commune de Dassa-ZoumĂ© fait partie des six que compte le dĂ©partement des Collines et compte dix arrondissements [4]: Dassa I, Dassa II, AkĂČfojĂșlĂ©, GbĂ fo, KÉÌrĂš, ĂkpÉÌnyĂŹn, ĂlÉÌma (LĂšma), KpanwĂyan (Paouignan), SĂČkĂČlĂłgbĂČ (Soclogbo), et Ătere (TrĂ©)Ì.
Leur ensemble fait quinze quartiers et 63 villages dont ĂgĂČhĂČ, ĂtangbĂ©, ĂkĂšemĂ©rĂ©, ĂrĂkÉÌtÉÌ, ĂtĂ kĂš, AyĂšwĂ -ĂnĂșdĂ© (on le dĂ©signait Godogossoun); OdĂČ-OshÉÌrÉÌ; ĂrĂČkĂłwarĂ; ĂtĂ gĂ, ĂkpĂ kpadĂĄ, ĂgbĂ kosĂĄrĂ©, ĂgĂ mbĂ , KĂČjĂ shĂĄn, Tini (anciennement appelĂ© Agbanso/Klugo); ĂrĂČkĂłyĂ (anciennement connu sous le nom Zankumando), ĂlÉÌma, ArĂgbĂłkotĂł, ĂgĂșdĂĄko; ĂfĂŹta; NĂ mĂč, ArĂłbasĂĄ, ĂjĂ kĂĄ, KĂšrĂš, ĂdĂ hĂČ, MĂČjĂŹ, ĂgĂ ngĂ n; KpĂĄkpĂĄ-ĂgbĂ gĂșlÉÌ, ĂkĂșrĂș, BĂĄnigbĂ©, AkĂČfojĂșlĂ©, BÉÌtÉÌkĂčkĂč, AyĂ©dĂ©, ĂmĂčjĂ , ĂlĂșlÉÌ, YĂ wĂĄ, BĂ kÉÌma, AyĂ©tĂč (anciennement connu sous le nom HouĂ©klĂ©).
Lâactuel conseil communal de dix-neuf conseillers est dirigĂ© par le maire Nicaise KĂČshĂ mĂ Fagnon, natif de la ville.
Ăconomie
- Jour du Marché
- Inauguration d'un petit tracteur destiné à la riziculture.
Lâagriculture et le commerce (marchĂ© de Dassa) sont les principales activitĂ©s quâexercent les populations.
Santé et éducation
Dassa-Zoumé accueille trois collÚges d'enseignement général.
Culture et patrimoine
- Place Ăgbakokou
Religion
Igbo Idaasha est une ville Ă forte tolĂ©rance religieuse. Bien que la religion catholique soit dominante Ă 49 %, les autres religions ne sont pas absentes : musulmans (5,2 %), protestants (16,2 %), traditionnelle (20,5 %), autres (9,1 %). La grotte Notre-Dame d'Arigbo rassemble chaque annĂ©e Ă la mi-aoĂ»t, plusieurs dizaines de milliers de pĂšlerins catholiques venus des quatre coins du BĂ©nin et des pays voisins, et mĂȘme d'Europe. C'est un moment de communion, de brassage, mais aussi de fluides Ă©changes commerciaux.
La ville est le siĂšge d'un Ă©vĂȘchĂ© catholique, crĂ©Ă© le .
Personnalités liées à la ville
- François Sourou Okioh, cinéaste et entrepreneur de renom
- Zomahoun Idossou Rufin (en), ancien Conseiller Spécial du Président Thomas Yayi Boni chargé des affaires économiques en Asie et en Océanie; Ambassadeur du Bénin prÚs le Japon depuis décembre 2011
Notes et références
- INSAE, Effectifs de la population des villages et quartiers de ville du Bénin, (RGPH-4, 2013), février 2016, p. 33
- Site officiel Communiqué du conseil des Ministres du mercredi 22 juin 2016
- Monographie de la commune de Dassa-Zoumé, avril 2006, p. 4-6
- « Destination Bénin : Dassa-Zoumé, pays Idaascha, au sommet des 41 collines de la cité des Omondjagou. », sur Gouvernement de la République du Bénin (consulté le )
- « Benin traditional polities », sur www.rulers.org (consulté le )
- FraternitĂ©, « DĂ©cĂšs du Roi de Dassa : Un garant de la tradition sâen est allĂ© - FraternitĂ© », sur www.fraternitebj.info (consultĂ© le )
Annexes
Bibliographie
- Jean Bonfils, La mission catholique en RĂ©publique du BĂ©nin. Des origines Ă 1945, Karthala, 1999, 276 p. (ISBN 2-86537-919-1)
- Propriétés fonciÚres dans la sous-préfecture de Dassa-Zoumé, Porto-Novo, Bénin, 1993?
Articles connexes
- Festival des arts et culture idaasha (FACI)
- Idaasha (peuple)
Lien externe
- [PDF] Monographie de la commune de Dassa-Zoumé, Yénakpondji J. Capo-Chichi, avril 2006, 36 p.