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Daniel PĂ©an (moto-cross)

Daniel Péan, né le au Gault-du-Perche (Loir-et-Cher), est un pilote français de moto-cross.

Daniel PĂ©an
Image illustrative de l’article Daniel Péan (moto-cross)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Gault-du-Perche (France)
Nationalité Français
Carrière professionnelle
Années d'activité 1974 - 1982
Équipe Maïco (1974-1979)
Montesa (1979)
Kawasaki (1979-1982)
Statistiques
Course Pole Vic. Pod.
Mondiaux 250 cm3 1
Palmarès
1er 2e 3e
France 250 cm3 3 3 1
Enduropale 1

Il est le premier français vainqueur d'un Grand Prix lors des Championnats du monde de motocross.

Biographie

DĂ©buts

Daniel PĂ©an n'a qu'une dizaine d'annĂ©es quand il commence Ă  se passionner pour la mĂ©canique et les jolies carrosseries au Gault-du-Perche[E 1]. Ă€ cette Ă©poque, il est surtout attirĂ© par les 24 Heures du Mans oĂą son père l'emmène chaque annĂ©e[E 1]. Le spectacle le fascine et il se rĂŞve Ă  devenir pilote automobile[E 1]. Dès que l'occasion se prĂ©sente, il ne rĂ©siste pas Ă  l'envie de conduire les vieilles voitures parquĂ©es dans le garage de son père, qui est mĂ©canicien, avec ses sĹ“urs[E 1]. Un jour, l'une d'elles le met au dĂ©fi de monter une moto[1] - [E 2]. Plus tard, Daniel hĂ©rite d'une 500 cm3 BSA de route qu'il transforme pour le cross et se fait une bosse de terre pour s'entraĂ®ner près de chez lui[E 2].

Vers quinze ans, Daniel PĂ©an dĂ©couvre un vrai circuit avec celui de Berchères-les-Pierres et bat des pilotes chevronnĂ©s locaux roulant pourtant en vraie moto de cross[E 2]. En 1971, il rejoint le Moto-Club de Brou et troque sa lourde BSA contre une 250 cm3 Husqvarna qu'il adore[1] - [E 2]. Les rĂ©sultats ne se font pas attendre : dès sa deuxième saison, il devient vice-champion de France juniors 1972[1] derrière Jean-Claude Bontemps, plus âgĂ© et international[E 2]. L'annĂ©e suivante, PĂ©an intègre l'Ă©quipe de France et ses retrouve propulsĂ© en championnat du monde 500 cm3[1], la catĂ©gorie reine, Ă  mĂŞme pas dix-neuf ans[E 2]. Lors du Grand Prix du Luxembourg, dernier de la saison, il dĂ©croche la cinquième place, meilleur rĂ©sultat de l'histoire pour un Français[2], qui laisse prĂ©sager un avenir dorĂ©[E 2]. Il n'oublie pas pour autant ses Ă©tudes et prĂ©pare un bac technique en tant qu'interne du lycĂ©e de Rechèvres Ă  Chartres[E 2]. Il le dĂ©croche alors qu'il est engagĂ© dans une compĂ©tition lointaine la veille du dĂ©but des Ă©preuves et doit rouler toute la nuit avec son père pour se prĂ©senter Ă  temps[E 2].

Meilleur français en 250 cm3 (1974-1978)

Ă€ partir de 1974, Daniel PĂ©an s'engage totalement dans le motocross et devient professionnel[E 2]. Il signe un contrat avec la marque allemande MaĂŻco et redescend en catĂ©gorie 250 cm3, moto qui lui convient mieux car se pilote plus facilement et vibre moins[E 2]. En 1975, il dĂ©croche son premier titre de champion de France[E 2]. Il rĂ©cidive en 1976 et, fait unique dans les annales, il rafle toutes les pole positions et toutes les manches du Championnat de France[E 2]. En parallèle, l'homme Ă  la MaĂŻco achève le Mondial en douzième position[E 2]. Brillant sur les cross internationaux, oĂą il lutte avec les meilleurs Ă©trangers, le Broutain s'adjuge l'une des classiques du motocross : l'Enduro du Touquet[1] - [E 2]. Les retombĂ©es mĂ©diatiques et financières sont immĂ©diates : une demi-page dans l'Équipe, un papier dans Paris Match et un contrat en or avec Total[1] - [E 3]. Ă€ cette Ă©poque, il gagne bien sa vie entre son contrat avec MaĂŻco, les primes de courses et autres publicitĂ©s, dont il est le premier Ă  reprĂ©senter des marques extĂ©rieures au sport mĂ©canique[E 3]. Au niveau international, Daniel marque des points Ă  presque tous les Grand-Prix[2]. Figurant pratiquement toute la saison dans le top 10 du Championnat du monde 250 cm3, il Ă©choue finalement Ă  la 12e place Ă  un petit point de la dixième place de ce Mondial, ce qui aurait constituĂ© une première dans l’histoire du motocross français[2].

En novembre 1976, Daniel Péan est victime d'un grave accident lors d'une course à Gaillefontaine[2] - [note 1] - [E 3]. Inconscient, il est transféré à l'hôpital de Rouen où il reste quinze jours dans le coma[3] - [E 3]. À son réveil, il ne reconnaît pas sa mère puis est sujet à des crises de boulimie qui lui font prendre vingt kilos[1] - [E 3]. Tout se remet progressivement en place dans son esprit, et il reprend les Grand Prix au début de l'année 1977[E 3]. Fin mai, il décide de s'aligner sur le cross inter à Tremblay, s'impose devant Joël Robert dans la boue bretonne et décide avec son père, qui s'occupe de sa mécanique, de partir pour le GP de Yougoslavie la semaine suivante, à Karlovac[3] - [E 3]. En première manche, le Percheron signe le holeshot[note 2] et mène la course pendant 25 minutes avant de céder face à Antonin Baborowski[E 3]. Dans la seconde, il s'accroche dans les roues des meilleures, après un nouveau holeshot[note 2] - [E 4], et obtient la cinquième place[E 3]. Sa régularité est récompensée : à l'addition des deux courses, et à la surprise générale, il remporte les Grand Prix et devient le premier Français à réaliser cette performance[3] - [1] - [E 5]. Pris au dépourvu, les organisateurs mettent une bonne vingtaine de minutes avant de trouver et diffuser La Marseillaise sur le podium[3] - [1] - [E 5].

Le 5 juin 1977 marque un sommet de la carrière de Daniel Péan[E 5]. Malgré un nouveau titre de champion de France en 1978 et une quatrième place au GP de France, les résultats se font plus irréguliers[E 5]. L'année suivante, Yamaha lui propose un contrat mais Péan décline et s'engage avec Montesa avant de rompre son contrat à la suite de contre-performances et soucis mécaniques[3] - [E 5]. De retour au guidon d'une Kawasaki standard, il se casse le bras et doit abandonner son titre national[3] - [E 5].

Deuxième période (1978-1984)

Après une année 1980 blanche[E 5], reparti en 1981 dans une structure à minima (toujours au guidon d’une 500 Kawasaki standard), devant assumer seul l’entretien de sa machine, le triple Champion français, bien qu’arrivé convalescent à l’ouverture du championnat de France, prouve qu’il faut compter avec lui[3]. Impressionnant la presse et les observateurs, il monte peu à peu en puissance dans ce championnat, au point d’être le seul à tenir la dragée haute à son vieux rival Jean-Jacques Bruno (ca) lors de épreuves de Brou et Iffendic[3]. Daniel achève ce championnat à une cinquième et retrouve sa place à l’échelle continentale, retrouvant les points au Grand-Prix de Belgique avec la 10e[3]. Sélectionné pour le prestigieux motocross des nations, il s’en faut d’un tour et d’une manœuvre douteuse du britannique Watson, pour que Daniel signe une performance exceptionnelle (8e) au sein d’un peloton qui se compose des pilotes les plus prestigieux quelle que soit la catégorie et le côté de l’Atlantique dans lesquels ils officient[3]. Ajoutant à ces performances une victoire au cross international d’Orly, une victoire au Trophée 875 et un podium lors de la prestigieuse Coupe des As, la fin de saison 1981 confirme le retour en forme de Péan[3].

En 1982, deux crevaisons sur la dernière épreuve, alors qu'il est à la lutte avec Jacky Vimond, le prive d'un quatrième sacre[E 5]. Lors du GP de France, il décroche la 3e place de la première manche mais crève à nouveau dans la seconde[E 5]. Une fracture du fémur en Nouvelle-Calédonie a raison de ses dernières ambitions au plus haut niveau[E 5].

Reconversion (depuis 1984)

En 1986, il passe un brevet d’État pour enseigner la moto lors de la première session en France[1]. Le président de Ligue de Lorraine le contacte pour s’occuper, à Metz, d’une école de pilotage destinée aux jeunes[1]. Il y enseigne tout en devenant formateur au sein de la Fédération Française de Motocyclisme[1]. Au Congrès 2010 de la FFM, Daniel Péan est particulièrement mis à l’honneur pour ses actions et son engagement exemplaires dans le sport moto en se voyant remettre la médaille d’or des mains du Président, Jacques Bolle, ancien pilote de vitesse[1].

Style de pilotage

Redoutable partant, à l'aise sur les parties techniques et surtout très au point physiquement, c'est lui qui imprime le rythme[E 2].

Palmarès

Championnat du monde 250 cm3

  • Vainqueur du GP de Yougoslavie en 1977

Championnat de France 250 cm3 (3)

  • Champion en 1975, 1976 et 1978
  • Vice-champion en 1974, 1977 et 1982
  • 3e en 1979

Enduro du Touquet (1)

  • Victoire en 1976

Statistiques

Statistiques par année de Daniel Péan[3] - [4]
AnnéeChampionnat de FranceChampionnat du mondeAutresMotoriste
1971250 cm3 Juniors : 12e
1972250 cm3 Juniors : 2e
1973500 cm3 : 5e500 cm3 : 26eMaĂŻco
1974250 cm3 : 2e500 cm3 : 26e
1975250 cm3 : 1er250 cm3 : 18e
1976250 cm3 : 1er250 cm3 : 12eEnduro du Touquet : 1er
1977250 cm3 : 2e250 cm3 : 16e
1978250 cm3 : 1er250 cm3 : 17e
1979250 cm3 : 3e250 cm3 : 34eMontesa
1980 ? ?
1981500 cm3 : 5e500 cm3 : 37ecross international d’Orly : 1er
Trophée 875 : 1er
Coupe des As : top 3
Kawasaki
1982250 cm3 : 2e250 cm3 : 24e

Notes et références

Notes

  1. Quelques instants après le départ, dans un rétrécissement au bout de la ligne droite, il chute lourdement et perd connaissance.
  2. Le holeshot est le fait d'obtenir le meilleur départ et être en première position au premier virage.

Ouvrage de référence

  • GĂ©rald MassĂ© et Romain LĂ©ger, Les exploits des sportifs d'Eure-et-Loir : 1965-2015, Dreux, Antipodes, , 336 p. (ISBN 978-2-9553628-0-8)

Autres références

  1. « Daniel Péan », sur perche-gouet.net, (consulté le )
  2. « Daniel Péan : histoire du premier pilote de motocross Français vainqueur en Grand Prix. Partie 1 », sur motocross-history.com, (consulté le )
  3. « Daniel Péan : histoire du premier pilote de motocross Français vainqueur en Grand Prix. Partie 2 », sur motocross-history.com, (consulté le )
  4. « Daniel Péan », sur memotocross.fr (consulté le )
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