Dames en blanc
Les Dames en blanc (en espagnol : Damas de Blanco) sont un mouvement d'opposition Ă Cuba rĂ©unissant des Ă©pouses et membres des parents de dissidents emprisonnĂ©s par le gouvernement de Fidel Castro. Les femmes protestent contre ces emprisonnements en assistant Ă la messe chaque dimanche vĂȘtues d'une robe blanche, puis en marchant en silence dans les rues habillĂ©es de blanc. La couleur blanche est choisie pour symboliser la paix. Le mouvement a reçu le prix Sakharov remis par le Parlement europĂ©en en 2005.
Dames en blanc | |
Laura Pollan | |
Devise : « Libertad, libertad, libertad ! » | |
Situation | |
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Création | 2003 |
Domaine | Libération des dissidents cubains |
Dirigeant | Laura PollĂĄn |
Dirigeant | Berta Soler |
Présentation
Les Dames en blanc se sont organisĂ©es en 2003 aprĂšs l'arrestation de 75 dissidents lors du printemps noir cubain. Ce sont des femmes proches des Cubains arrĂȘtĂ©s et dĂ©clarĂ©s prisonniers dâopinion par Amnesty International. Les Dames en blanc manifestent pacifiquement, vĂȘtues de blanc, un glaĂŻeul Ă la main, dans la cinquiĂšme avenue et devant une Ă©glise de Miramar, le quartier des ambassades de la capitale cubaine[1] mais aussi dans dâautres villes du pays[2]. Elles terminent leur marche par une priĂšre, puis lancent un cri « Libertad, libertad, libertad ! »[3].
Lauréates du prix Sakharov en 2005, elles ne sont pas autorisées à le recevoir. Ce n'est qu'en 2013 qu'elles peuvent se déplacer en Europe et le recevoir des mains de Martin Schulz[4]. Pour les membres de l'association : « Ce prix est un bouclier qui protÚge notre combat pacifique, et nous voulons en remercier le Parlement européen. Nous avons commencé à nous battre pour la liberté de 75 hommes, puis pour celle de tous les prisonniers politiques et pour les droits de l'homme. »[5].
En 2009, Amnesty International mentionne l'intervention des autoritĂ©s cubaines pour empĂȘcher les membres des Dames en blanc de manifester pacifiquement : « Les autoritĂ©s cubaines doivent mettre un terme aux manĆuvres de harcĂšlement incessantes visant des militants essayant d'exercer pacifiquement leur droit Ă la libertĂ© d'expression et d'association »[6].
En mars 2010, une quarantaine de militantes défilent et crient « Viva Zapata! », du nom du prisonnier Orlando Zapata décédé le 23 février des suites d'une grÚve de la faim de 80 jours. La mÚre de Zapata, Reina Luisa Tamayo, était présente[7].
En 2011, Laura Pollån, leader des Dames en blanc, est décédée des suites d'une infection respiratoire [8]. Berta Soler lui succÚde[2].
Berta Soler annonce que le 18 dĂ©cembre au moins 20 maisons et le siĂšge des Dames en blanc ont Ă©tĂ© isolĂ©s pour empĂȘcher toutes sorties. Cette rĂ©pression est concomitante aux premiĂšres manifestations des opposants aprĂšs la mort de Fidel Castro[9].
Hebe de Bonafini, prĂ©sidente de lâassociation des MĂšres de la Place de Mai auxquelles sont souvent comparĂ©es les dames en blancs par la presse internationale, s'oppose au contraire Ă toute analogie et explique ĂȘtre « en total dĂ©saccord avec leurs propos ».
En 2015, des journalistes de 14ymedio sont empĂȘchĂ©s de couvrir une manifestation des Dames en blanc[10].
En mars 2016, lors de la visite de Barack Obama Ă Cuba, le rĂ©gime cubain arrĂȘte plus de 50 membres des Dames en blanc. Berta Soler dĂ©clare alors « Il est trĂšs important que nous agissions afin que le prĂ©sident Obama sache qu'il y a des femmes ici qui luttent pour la libertĂ© des prisonniers politiques. Il doit savoir que nous sommes rĂ©primĂ©es simplement pour l'exercice de notre droit de nous exprimer et de manifester de maniĂšre non-violente »[11].
En 2017, Les Dames en Blanc mettent en garde contre un plan du gouvernement cubain visant Ă dissoudre le groupe[12]. En septembre 2019, lâUnion patriotique de Cuba, coordonnĂ© Ă Cuba par JosĂ© Daniel Ferrer, appelle Ă soutenir Les Dames en Blanc [13].
En 2020, les Dames en blanc soutiennent le Mouvement San Isidro qui conteste notamment le dĂ©cret 349 jugĂ© liberticide. Celui-ci oblige les artistes Ă solliciter lâautorisation prĂ©alable du ministĂšre de la Culture avant de se produire dans les espaces publics ou privĂ©s. Le dĂ©cret 349 prĂ©voit aussi l'interdiction de vendre des livres dont la teneur est « prĂ©judiciable Ă l'Ă©thique et aux valeurs culturelles » de Cuba[14] - [15].
Lors des manifestations de juillet 2021 les Dames en blanc annonce l'arrestation de Berta Soler qui dirige le groupe[16].
Membres
- Miriam Leiva est une journaliste indépendante et activiste des Droits de l'Homme, elle a cofondé le groupe en 2003[17]. Elle est l'épouse du dissident Oscar Espinosa Chepe emprisonné de mars 2003 à novembre 2004.
- Mirian Reyes dont le fils a dĂ» s'exiler aux Ătats-Unis aprĂšs avoir Ă©tĂ© en prison. Elle est sans-abri depuis qu'un cyclone a dĂ©truit sa maison dans la partie orientale de Cuba[3].
- Niurka Luque Ălvarez a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e le 17 mars 2012 avec 17 autres Dames en blanc, elle reste 7 mois en prison avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ©e en octobre 2012 dans l'attente de son procĂšs. Par contre Sonia Garro Alfonso and et son mari RamĂłn Alejandro Muñoz restent en prison[18].
- Niurkis, une jeune femme de la Havane, dont le mari Lamberto Hernandez Plana est en prison (en 2012) elle survit en vendant des bonbons[3]
Références
- Le combat des "Dames en blanc" se poursuit Ă Cuba L'Express, 19 avril 2010
- Berta Soler, une voix dissidente sur la visite dâObama Ă Cuba L'Opinion, 22 mars 2016
- A La Havane, les Dames en Blanc retrouvent espoir avec la visite du pape La Vie, 26 mars 2012
- En direct: les Dames en Blanc de Cuba enfin libres de recevoir le Prix Sakharov 23 avril 2013
- Dames en Blanc: "Le Prix Sakharov est un bouclier pour notre lutte pacifique" 24 avril 2013
- Manifestations perturbées à Cuba Amnesty international, 2009
- Cuba: des dissidents commémorent le «Printemps noir»
- Cuba : mort de Laura Pollan, leader des «Dames en blanc» Le Figaro, 15 octobre 2010
- Cuba: premiÚres manifestations d'opposants bloquées depuis la mort de Castro La Presse, décembre 2016
- Josefina Salomon, « Six faits à connaßtre sur la censure à Cuba », Amnesty International,
- Principaux groupes de dissidence et opposants politiques cubains Office français de protection des réfugiés et apatrides, 21 avril 2016
- Las Damas de Blanco alertan de un plan del Gobierno cubano para disolver el grupo
- Appels Ă des manifestations pacifistes
- Cuba. Protestation dâartistes avec le soutien de la dissidence. Ouest France, 21 novembre 2020.
- A Cuba, les artistes dissidents se barricadent. Libération, 26 novembre 2020.
- Cuba: plus de 100 personnes en détention. Le Figaro, 14 juillet 2021.
- Miriam Leiva Huffpost
- Un membre des Dames en blanc libéré d'une prison cubaine Amnesty international, 11 octobre 2012