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Dérive des pesticides

La dérive des pesticides est l'ensemble des phénomènes qui accompagnent l'application des produits phytosanitaires et qui contribuent à ce qu'une proportion variable de ces derniers se perd dans l'environnement sans atteindre les plantes ciblées. Le phénomène principal est la « dérive de pulvérisation » dans lequel une partie du produit est emportées hors de la zone ciblée (fossé ou cours d'eau éventuellement) ou la quitte avant d'atteindre le sol (pour alors polluer l'air). De manière connexe, un phénomène de déperdition dans le sol intervient souvent également, les produits étant entraînés par les eaux de ruissellement notamment[1].

Processus de pollution environnementale par les pesticides.
Exemple de dérive (exodérive) sous l'effet d'un vent transverse ; Après le traitement du champ, certaines zones auront été sous-traitées et d'autres auront reçu plus que la dose prévue

De nombreux facteurs déterminent ou modulent la dérive : facteurs d'ordre environnementaux (comme les conditions météorologiques : vent, pluie, humidité relative, etc.) ou technique (réglage du matériel de pulvérisation, nature de la substance active qui peut être sujette à un séchage ou une cristallisation trop rapide (avant d'être collé à la feuille ou au sol) et/ou à une volatilisation ultérieure).

Elle a des conséquences sur au moins trois plans[1] - [2]. : 1) économique (moindre efficacité des traitements, perte de produit et donc gaspillage d'argent), 2) environnemental avec une pollution accrue de l'environnement et notamment de l'eau, de l'air et des sols, avec des effets écotoxicologiques induits), et 3) santé publique

Types de dérives

Toutes choses égales par ailleurs, la dérive est fortement liée au mode de pulvérisation (taille des gouttes, puissance du jet qui déterminent la plus ou moins grande légèreté de la brumisation de pesticide) et à la distance entre le pulvérisateur et le sol (le cas extrême étant celui de l'avion). Dans le cas de pulvérisation en ultra-bas volume (UBV), l'entraînement par le vent apporte une aide efficace à la diffusion des gouttelettes sur une vaste zone.

Himel en 1974 distingue l'« exodérive » (le transfert de pulvérisation hors de la zone cible) de l'« endodérive » où la substance active contenue dans les gouttelettes tombe dans la zone cible, mais sans atteindre sa cible biologique.
L'endodérive est plus importante sur le plan volumétrique, et donc source d'une plus grande contamination de l'environnement (par exemple, pollution des eaux souterraines)[3].

Précautions à prendre

Dans le cas de traitements localisés par pulvérisation de pesticides à large spectre, l'entraînement par le vent doit être minimisé. Des efforts considérables ont été réalisés pour quantifier et maîtriser les dérives de pulvérisation provenant de buses hydrauliques[4].

L'incorporation rapide de certains pesticides dans le sol peut réduire ou prévenir la volatilisation.

Volatilisation des herbicides

La volatilisation est due à l'évaporation ou la sublimation des herbicides volatils. Elle est déterminée par la Constante de Henry propre à chaque produit.

L'effet attendu des produits chimiques est perdu à l'endroit prévu pour l'application s'il s'est transformé en vapeur ou nanoparticules (qui se comportent comme un gaz), et il peut advenir ailleurs et plus tard sous l'effet du vent et d'une redéposition (via la pluie, la rosée, la brume) et ainsi affecter d'autres plantes ou organismes, qui n'étaient pas destinées à être traitées, provoquant des dégâts collatéraux.

Les herbicides ont une sensibilité variable à la volatilisation (liés à leur constante de Henry).

Le vent, la température et l'humidité affectent aussi le taux de volatilisation, l'humidité tendant à la réduire. le 2,4-D et le dicamba sont des produits chimiques couramment utilisés comme herbicides qui sont connus pour être sujets à la volatilisation[5], mais il en existe beaucoup d'autres[6].

L'application des herbicides plus tard dans la saison, pour protéger les plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides, augmente le risque de volatilisation du fait que la température est plus élevée et l'incorporation dans le sol impraticable[5].

Notes et références

  1. (en) « Introduction to Pesticide Drift », sur Reducing Pesticide Drift, Environmental Protection Agency (consulté le ).
  2. (en) « Community Guide to Recognizing and Reporting Pesticide Problems », California Department of Pesticide Regulation (DPR) (consulté le ).
  3. (en) « Dropdata home page », International Pesticide Application Research Centre (IPARC).
  4. (en) A.J. Hewitt, « Spray drift: impact of requirements to protect the environnement », Crop Protection, vol. 19, , p. 623-627 (résumé).
  5. (en) Andrew Pollack, « Dow Corn, Resistant to a Weed Killer, Runs Into Opposition », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Fabian Menalled et William E. Dyer, « Getting the Most from Soil-Applied Herbicides », Université d'État du Montana (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) C.M. Himel, « Analytical methodology in ULV », dans Pesticide application by ULV methods, British Crop Protection Council, coll. « Monographs n° 11, », , 292 p. (ISBN 9780901436344), p. 112-119.
  • (en) Graham Matthews, Pesticides : Health, Safety and the Environment, John Wiley & Sons, , 248 p. (ISBN 978-1-4051-7298-1, lire en ligne).
  • (en) Spray Drift Management : Principles, Strategies and Supporting Information, Csiro Publishing, coll. « numéro 82 de Primary Industries Report Series (PISC) report, Standing Committee on Agriculture and Resource Management (SCARM) Series », , 71 p. (ISBN 978-0-643-06835-3, lire en ligne).

Liens externes

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