DĂ©bora Arango
DĂ©bora Arango PĂ©rez, nĂ©e le Ă MedellĂn et morte le Ă Envigado, est une artiste et aquarelliste colombienne.
Biographie
DĂ©bora Arango est nĂ©e le Ă MedellĂn, en Colombie, au sein d'une famille catholique de classe aisĂ©e. Elle est la huitième d'une douzaine de frères et sĹ“urs[1].
Pendant ses Ă©tudes Ă l'Ă©cole MarĂa Auxiliadora, un lycĂ©e catholique pour filles Ă MedellĂn (en 2017, cette Ă©cole commence aussi Ă accepter les hommes), elle rencontre sa professeure d'art, l'Italienne Maria Rabacci, qui encourage l'intĂ©rĂŞt et le talent de DĂ©bora Arango pour la peinture. Grâce au support de sa professeure, de sa mère Elvira Perez et Ă celui de son père Castor Arango, un commerçant d'esprit ouvert, DĂ©bora Arango s'immerge complètement dans l'art et dans sa carrière d'artiste. Ses Ă©tudes ont Ă©tĂ© suspendues pendant quelques mois lorsqu'elle a contractĂ© le paludisme. Ă€ cette pĂ©riode, Arango vit Ă la campagne en compagnie d'autres membres de sa famille, une expĂ©rience qui la marque et influence son Ĺ“uvre, car c'est lĂ , selon la sociologue Olga L. Gonzalez, que l'artiste a dĂ©veloppĂ© sa sensibilitĂ© en libertĂ©[2].
Après avoir terminĂ© le lycĂ©e, DĂ©bora Arango s'est inscrite Ă l'Instituto de Bellas Artes de MedellĂn (es), Ă©tablissement qu'elle a quittĂ© deux ans plus tard car elle considĂ©rait que l'enseignement y Ă©tait très conventionnel. Arango devient le disciple du peintre colombien Pedro Nel GĂłmez, expert dans la technique de la fresque, et en tant qu'Ă©lève, Arango expose pour la première fois en 1937. Plus tard, DĂ©bora Arango a voyagĂ© au Mexique pour Ă©tudier les muralistes, en Espagne pour Ă©tudier la cĂ©ramique et pour perfectionner sa connaissance de la figure humaine, connaissance qu'elle a acquise grâce aux livres d'un de ses frères qui Ă©tudiait la mĂ©decine. En 1955, lors de son sĂ©jour en Espagne, Ă une Ă©poque oĂą le franquisme Ă©tait dĂ©jĂ consolidĂ©, DĂ©bora a exposĂ© Ă l'Instituto de Cultura Hispánica de Madrid, mais ses Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© censurĂ©es et l'exposition a Ă©tĂ© fermĂ©e un jour après son ouverture. Cette situation l'a incitĂ©e Ă retourner Ă MedellĂn et, la mĂŞme annĂ©e, elle a exposĂ© ses Ĺ“uvres au Centro Colombo-Americano[3].
Arango a également voyagé en Autriche, aux États-Unis, en Angleterre, en France et en Écosse.
La censure subie par Débora Arango en Espagne n'était pas la seule, en fait sa carrière artistique a été pleine de censure et de rejet, et ce n'est que dans les années 1980 que cette artiste est devenue pertinente et visible dans l'histoire de l'art colombien. Le rejet dont Arango a fait l'objet de la part d'un secteur ultraconservateur et ultrareligieux de la société colombienne était dû aux thèmes qu'elle abordait dans ses aquarelles et ses dessins : la critique politique et les nus féminins. Ce dernier thème a suscité la plus grande controverse, car il s'agissait d'une femme peignant des nus féminins à une époque où les femmes devaient encore peindre des natures mortes ou des fleurs. Ses peintures n'idéalisaient pas les corps de ses sujets et étaient pleines de dénonciation sociale. Alors qu'elle était critiquée lors des expositions pour ses nus et pour sa "mauvaise" technique, ses collègues masculins qui travaillaient également sur des nus féminins ne recevaient que des éloges. Débora Arango est la première peintre colombienne à traiter le nu féminin, et elle le fait en dehors des canons de la peinture de femmes nues[2].
Malgré les obstacles rencontrés par Arango, elle a exposé dans divers endroits et a reçu plusieurs prix et distinctions.
Elle meurt le chez elle à l'âge de 98 ans[4].
Notes et références
- (en) Cynthia Tompkins et David William Foster, Notable Twentieth-century Latin American Women, Wesport, Greenwood Publishing Group, , 324 p. (ISBN 0313311129, lire en ligne), p. 22-25
- Gonzalez, Olga L., « Débora Arango, la lucidité (ou le regard d’une femme peintre en Colombie) », Penser les métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre avec Colette Guillaumin, Nicole-Claude Mathieu, Paola Tabet, féministes matérialistes.,‎ (lire en ligne)
- (es) Yepes, AndrĂ©s, La mujer que desnudĂł Colombia : DĂ©bora Arango, MedellĂn : Key Print Soluciones, , 58 p. (lire en ligne)
- (en) Juan Forero, « Débora Arango, 98, Painter Of Politically Charged Themes, Dies », The New York Times,‎ (lire en ligne)
- Vásquez, Gina M. The Female Body in the Works of Débora Arango and Ignacio Gómez Jaramillo: Colombian Modernism, Religion, and Politics, 1930s-1950s (ISBN 978-1-78204-091-0 et 978-1-283-83666-1) : https://academicworks.cuny.edu/hc_sas_etds/718/ (Anglais)
- DĂ©bora Arango : http://www.artnet.com/artists/d%C3%A9bora-arango/biography (Anglais)
- Museo de Arte Moderno de MedellĂn (MusĂ©e d'Art Moderne de MedellĂn ) https://www.elmamm.org/Colecci%C3%B3n/Colecciones?AutorID=28&Title=D%C3%A9bora%20Arango# (Espagnol)