Cyrtarachninae
Les Cyrtarachninae sont une sous-famille d'Araneidae réunissant aujourd'hui deux tribus : les Cyrtarachnini et les Mastophorini, cette derniÚre incluant les fameuses «Araignées à bolas» (araignées chassant leurs proies en faisant tournoyer un fil de soie lesté par des «perles» visqueuses).
Distribution géographique
Leur rĂ©partition est mondiale, du continent amĂ©ricain Ă l'Australie et l'ExtrĂȘme Orient, en passant par l'Afrique et mĂȘme l'Europe oĂč une espĂšce, Cyrtarachne ixoides (ixodoides), les reprĂ©sente en France[1] - [2].
Anatomie externe
Chez la plupart des espĂšces de Cyrtarachninae, lâabdomen des femelles adultes est proportionnellement plus large que le cĂ©phalothorax quâil tend Ă recouvrir en le dissimulant plus ou moins et peut ĂȘtre trĂšs Ă©talĂ© dans le sens transversal (Pasilobus) (fig.1,D). Sa forme globale et son ornementation, motifs et fond de couleurs vives, peuvent simuler certains insectes, par exemple des coccinelles (Paraplectana coccinella, Paraplectana tsushimensis)(Fig.1,C). Il peut Ă©galement ĂȘtre pourvu de tubercules ou verrucositĂ©s de tailles, formes, coloris variĂ©s (Pasilobus bufoninus, Cyrtarachne inaequalis, C.bufo, Poecilopachys australasia) (Fig.1,B,E). Le prosoma ou cĂ©phalothorax peut Ă©galement prĂ©senter des excroissances en tubercules ou cornes (Mastophora), ces derniĂšres pouvant simuler une rangĂ©e d'Ă©pines (Cladomelea debeeri) (Fig.2).
Cette morphologie particuliĂšre peut favoriser le mimĂ©tisme de l'araignĂ©e avec son environnement (mimĂ©tisme batĂ©sien), en Ă©tant par exemple associĂ© Ă une couleur dâensemble jaune-verdĂątre fondant l'araignĂ©e dans la vĂ©gĂ©tation (Taczanowskia)(Fig.1,G), ou en permettant une ressemblance (rare) avec des insectes (Fig.1,C), avec des dĂ©bris vĂ©gĂ©taux ou des excrĂ©ments dâoiseaux tombĂ©s sur la vĂ©gĂ©tation (Celaenia, Mastophora extraordinaria: «Bird-dropping spiders» des anglo-saxons)(Fig.1,H), ou encore avec la coquille de mollusques terrestres (Cyrtarachne conica, Cyrtarachne inaequalis, Cyrtarachne bufo)(Fig.1,B).
Par ailleurs, la morphologie gĂ©nĂ©rale et la coloration peuvent prĂȘter Ă confusion avec les Gasteracanthes, comme dans le cas dâAranoethra cambridgei dont le jaune Ă©clatant (Fig.1,L) rappelle celui de Gasteracantha remifera. Emerit[1]a dâailleurs tentĂ© un rapprochement phylogĂ©nique audacieux entre les Cyrtarachninae, surtout mĂąles immatures de Cyrtarachne "ixodoides", et les GastĂ©racanthes, lien basĂ© sur la sigillotaxie (plaques chitinisĂ©es) de lâabdomen et ses tubercules.
Les mùles, du moins chez les Mastophorini, sont sensiblement plus petits que les femelles (Fig.3). Il existe donc alors un dimorphisme sexuel volumétrique marqué comme chez les Argiopes et les Néphila.
Industrie séricigÚne: les toiles et les modes de capture des proies
Les araignĂ©es de la sous-famille des Cyrtarachninae construisent des toiles dâune extraordinaire diversitĂ© structurale (Stowe,1986)[3] opposant les deux tribus constitutives de la sous-famille. Dans le cadre de cette industrie sĂ©ricigĂšne entre le tissage de cocons ovigĂšres globuleux (Mastophora, Celaenia)(Fig.4) ou fusiformes (Cyrtarachne ixoides, Dicrostichus magnificus)(Fig.5).
Selon une premiÚre hypothÚse (Robinson & Robinson, 1975[4]; Eberhard1980[5]), les toiles auraient évolué par réduction progressive en trois étapes qui se sont succédé au fil du temps: le type à fils en pont («spanning-thread webs» des anglo-saxons), le type en triangle, le type à bolas et, en fin de compte, la disparition pure et simple de tout édifice soyeux (Scharff & Coddington, 1997)[6].
Elle a été infirmée plus récemment par l'étude de phylogénie moléculaire ardue de Tanikawa et al. (2014)[7], puis celle de Scharff et al. (2020)[8].
Tribu des Cyrtarachnini
Les genres Cyrtarachne, Pasilobus, Poecilopachys et Paraplectana tissent des toiles orbiculaires trĂšs modifiĂ©es car pourvues dâun petit nombre de radii et de fils visqueux largement espacĂ©s Ă disposition non spiralĂ©e, nommĂ©s en anglais âspanning-threadsâ, soit âfils en pontâ, (Clyne, 1973[9]; Chigira,1978[10]; Robinson, 1980[11]; Shinkai, 1992). Leur construction « laborieuse » a Ă©tĂ© dĂ©crite en dĂ©tails par Stowe (1986)[3], dâaprĂšs diffĂ©rents auteurs dont sâinspirent Ă©galement les dessins joints.
La toile des Cyrtarachne exotiques se compose dâune charpente de forme variable, en triangle ou en polygone plus complexe, de radii divergeant Ă partir dâun moyeu subcentral et de fils en pont pouvant former des cercles complets au travers des secteurs (Fig.6).
Elle peut atteindre 1 m de diamĂštre.
La toile de notre espĂšce indigĂšne Cyrtarachne ixoides Ă©tudiĂ©e en dĂ©tail par Olin (2013) dans les Landes se rencontre souvent entre deux buissons ou herbes hautes, Ă une hauteur de 1 Ă 2 m, plus rarement jusquâĂ 3 ou 4 m dans un arbre. Cet Ă©difice, mieux visible quand il est emperlĂ© de rosĂ©e matinale, se compose dâune charpente en cadre rectangulaire, sâattachant typiquement Ă quatre supports, et dâun ensemble de 8 Ă 10 radii convergeant vers un moyeu (Fig.7,8)
renforcĂ© de soie plus dense et, dans les secteurs, de fils en pont trĂšs gluants, sans disposition spiralĂ©e. Ces fils de capture forment, de profil, des arceaux sous la toile lorsquâils sont rattachĂ©s Ă deux rayons successifs par leurs extrĂ©mitĂ©s ou pendent verticalement, lorsque lâune de ces derniĂšres sâest rompue, spontanĂ©ment ou sous lâimpact dâune proie volante (Fig.7).
La toile de Pasilobus, longue dâenviron 50 cm, a une charpente triangulaire, un moyeu totalement excentrĂ© Ă lâapex, un unique radius axial et, de ce fait, seulement deux secteurs traversĂ©s par quelques fils en pont (Fig.8). Lâ AraignĂ©e Pasilobus sp., Ă©tudiĂ©e en Nouvelle GuinĂ©e (Morobe District) par les Robinson (Robinson & Robinson, 1975)[12], construit cet Ă©difice de nuit sur les arbustes et les petits arbres. Plus ou moins horizontal, cet Ă©difice a une charpente triangulaire divisĂ©e en deux moitiĂ©s par un fil mĂ©dian tendu de lâangle apical au milieu de la base, ainsi divisĂ©e. De ce fil axial pendent de 4 Ă 11 paires de fils en âpontâ largement espacĂ©s. Seuls constituants adhĂ©sifs de la toile, ils sont visqueux dans une partie seulement de leur longueur, solidement fixĂ©s au seul niveau de leur jonction avec le fil mĂ©dian mais, en revanche, sont facilement rompus Ă leur insertion sur le fil de charpente latĂ©ral ("lowâshear joint"). La toile de Paraplectana, telle que P. tsushimensis (Chigira,1978), dâun diamĂštre moyen de 70 cm, a une charpente plus ou moins incomplĂšte, un moyeu trĂšs excentrĂ©, 4 Ă 7 radii et des fils en pont dans les secteurs plus ou moins ouverts quâils dĂ©limitent (Fig.9).
La toile de Poecilopachys australasia (Clyne,1973), dâenviron 80 cm de diamĂštre, montre Ă©galement une charpente triangulaire, mais il sây inscrit une Ă©bauche dâorbe Ă moyeu excentrique, 7 Ă 12 radii, une dizaine de secteurs et jusquâĂ un maximum de 13 fils en pont dans ces derniers (Fig.10).
Lorsquâun insecte vient Ă heurter un fil en pont de ces toiles, lâune des extrĂ©mitĂ©s de ce fil, dite «joint de cisaillement» (âlow-shear jointâ) se libĂšre du radius, tandis que lâautre lui reste fermement attachĂ©e (Cyrtarachne Arita, 1963; Poecilopachys Clyne, 1973; Paraplectana Chigira, 1978; Pasilobus Robinson, 1980; Cyrtarachne Shinkai, 1992)(Fig.8). Cette caractĂ©ristique diffĂ©rencie nettement les fils en pont des spires de toiles orbiculaires habituelles qui sont attachĂ©s fermement aux radii et ne sâen dĂ©tachent point par rupture. Le caractĂšre gluant du fil en pont est liĂ© aux gouttelettes visqueuses qui y sont fixĂ©es et retiennent la proie jusquâĂ ce que lâ araignĂ©e la hale vers elle (Fig.4).
Dans le cas de Pasilobus, lorsquâun Insecte heurte un «pont» en volant(Fig. 8), ce dernier se rompt et pend au-dessous de la toile, attachant ainsi au fil mĂ©dian la proie qui continue Ă voler en tournoyant et finit par sâimmobiliser. LâaraignĂ©e se prĂ©cipite vers lâattache le long du fil axial, hale le fil en âpontâ et mord enfin lâ insecte engluĂ© sur ce dernier (Robinson)[4].
Tribu des Mastophorini : araignées à bolas
Apparemment bien diffĂ©rente est lâindustrie sĂ©ricigĂšne des genres Mastophora (AmĂ©rique), Cladomelea et Acantharachne (Afrique), Ordgarius ou Dicrostichus (Australie) dont la toile captrice est rĂ©duite Ă un « bola », fil terminĂ© ou garni par une ou plusieurs masses visqueuses alors superposĂ©es que lâaraignĂ©e femelle fait tourner au bout de lâune de ses pattes lorsque sâapproche, de nuit, une proie volante (Eberhard, 1980[5]; Shinkai and Shinkai, 2002[13]; Blackledge et al., 2011[14]). Chacun de ces genres diffĂšre des autres par sa tactique de manipulation du bola, tenu avec une patte qui le projette vers la proie parvenue Ă portĂ©e : patte I chez Mastophora et Agatostichus, patte II chez Dicrostichus (Longman1922 ; Mac.Keown,1952) avec tournoiement Ă l'approche de la victime et patte III chez Cladomelea oĂč la rotation est permanente (Akerman, 1923).
Tribu des Mastophorini : araignées sans bolas
A lâextrĂȘme, les araignĂ©es femelles de deux autres genres de la mĂȘme tribu, Celaenia et Taczanowskia (AmĂ©rique) ne tissent aucun piĂšge et capturent directement avec leurs pattes Ă©tendues (McKeown, 1952; Eberhard, 1981; Forster and Forster, 1999).
Points communs
Suspension de la proie
En fait, bien que les structures des piÚges diffÚrent grandement, il existe des similitudes frappantes entre une proie suspendue à un fil en pont rompu et ballant et celle qui a été prise à la « volée » avec un bola.
Adhésivité
LâadhĂ©sivitĂ© des gouttelettes de fils en pont et du globule de bola est extrĂȘme. Cependant, chez Cyrtarachne, elle dĂ©croĂźtrait en quelques heures jusquâĂ devenir nulle (Cartan et Miyashita, 2000)[15], sauf dans des conditions de forte humiditĂ© oĂč elle reste Ă©levĂ©e (Baba et al., 2014)[16]. Il en serait de mĂȘme pour les âĂ©normesâ globules de bolas qui diminuent trĂšs sensiblement de taille en seulement 90 minutes (Eberhard, 1980)[5], rĂ©duction dâadhĂ©sivitĂ© non observĂ©e dans les toiles orbiculaires des autres Araneidae.
Attraction des proies par mimétisme chimique agressif phéromonal
Les âBolas spidersâ ont un autre caractĂšre unique dans le fait que leurs femelles adultes attirent exclusivement des LĂ©pidoptĂšres nocturnes, tous mĂąles, en Ă©mettant une substance chimique volatile vĂ©hiculĂ©e par lâair (Stowe et al., 1987;Yeargan, 1994)[17] - [18] selon un mĂ©canisme connu comme mimĂ©tisme sexuel phĂ©romonal. En revanche, les mĂąles et les juvĂ©niles nâattirent pas des LĂ©pidoptĂšres mais des DiptĂšres Psychodidae, Ă©galement mĂąles (Yeargan and Quate,1996,1997)[19] - [20].
A lâextrĂȘme, les AraignĂ©es femelles de deux autres genres de la mĂȘme sous-famille, Celaenia et Taczanowskia (AmĂ©rique) ne tissent aucun piĂšge et capturent directement leurs proies, toujours des LĂ©pidoptĂšres nocturnes mĂąles (Stowe, 1986)[3], avec leurs pattes Ă©tendues (McKeown, 1952; Eberhard, 1981; Forster and Forster, 1999). Ici encore, un mimĂ©tisme chimique agressif phĂ©romonal doit ĂȘtre utilisĂ© par ces AraignĂ©es, dâautant plus que, lorsquâelles sont jeunes, leurs proies consistent aussi en Psychodidae (Forster and Forster, 1999).
Support anatomique
La structure ou, à l'inverse, l'absence de piÚge, et l'attraction des proies trouvent une explication logique révélée par la seule histologie de l'opisthosoma, débité en coupes sériées (C.H) respectivement dans les glandes séricigÚnes et dans l'existence d'un organe particulier remarquable, le tissu folliculaire endocrinoïde abdominal (Fig.12,13), tel que Lopez l'a décrit pour la premiÚre fois chez les Mastophora.[21]
Il l'a retrouvé ensuite, toujours par étude histologique chez Celaenia, membre des Mastophorini (Fig.14), et Poecilopachys, une représentante des Cyrtarachnini (Fig.15)[22].
Le mĂȘme auteur (1998) a montrĂ© que les glandes Ă soie agrĂ©gĂ©es sont absentes lorsque l'araignĂ©e Mastophorine Celaenia qui ne construit aucune toile et n'Ă©labore pas de glue. L'absence de cette catĂ©gorie de glandes sĂ©ricigĂšne est d'ailleurs une caractĂ©ristique d'autres Araneidae (Cyrtophora, Mecynogea)[23] dont la toile de capture est dĂ©pourvue de tout matĂ©riel gluant dans son orbe modifiĂ©e.
En revanche, les agrégées sont particuliÚrement bien développées dans les genres (Mastophora,Poecilopachys) qui produisent quantité de matériel gluant (Fig.12,13,15).
Histoire phylogénétique
Elle est ardue et a débuté avec le travail original de Simon (1892)[24].
Les Cyrtarachninae constituent un groupe sous-familial dâaraignĂ©es dans la famille des Araneidae (araignĂ©es dites «à toile orbiculaire»). Ce groupe a Ă©tĂ© traitĂ© de diffĂ©rentes maniĂšres, au prix de remaniements oiseux.
Il est apparu initialement sous le nom de Cyrtarachneae (Simon, 1892)[24] incluant 5 genres, Ă savoir Paraplectana, Aranoethra, Pasilobus, Cyrtarachne et Poecilopachys. En cette occasion, Simon crĂ©a aussi le groupe des Glyptocranieae, incluant les genres Agatostichus (reconnu encore par Gertsch en 1955 mais aujourdâhui rattachĂ© Ă Mastophora), Glyptocranium (traitĂ© de mĂȘme), Cladomelea et Ordgarius (ex Dicrostichus)(Eberhard,1982). De mĂȘme, il plaça deux genres, Celaenia and Taczanowskia dans le groupe des Celaenieae. Les trois groupes ainsi crĂ©Ă©s, Cyrtarachneae, Mastophoreae, Celaenieae, furent traitĂ©s comme des tribus, Ă savoir les Cyrtarachnini, Mastophorini and Celaeniini.
Les dĂ©nominations ont ensuite variĂ©, la plus large, celle des Cyrtarachninae sensu lato (s.l.), renfermait les trois groupes originaux de Simon[24], y compris, bien quâĂ priori incongrues dans cette place, les araignĂ©es Ă bolas (tribu des Mastophoreae de Mello-LeitĂŁo,1931)[25]. Emerit (1978) considĂ©ra Ă tort les deux premiers Excavata comme des sous-familles, les Cyrtarachninae et les Mastophorinae. Plus tard, Eberhard (1980, 1982)[5] - [26]dans des Ă©tudes comportementales montra que les trois groupes de Simon partageaient bien des caractĂ©ristiques communes et pouvaient ĂȘtre rĂ©unis.
Plus récemment (1997), une analyse phylogénétique de la famille des Araneidae a été publiée par Scharff & Coddington[6]. Ces auteurs ont inclus les divers genres de deux des groupes de Simon, Cyrtarachneae et Mastophoreae, les considérant comme monophylétiques, donc étroitement apparentés («sisters») et les combinant dans la sous-famille des Cyrtarachninae, en excluant toutefois la totalité des Celaenieae. Ils soulignent que la sous-famille a une biologie assez cohérente, une tendance marquée à la réduction de la toile et une évolution compensatrice du mimétisme chimique agressif.
Plus prĂšs de nous encore, Tanikawa et al. (2014)[7] par une Ă©tude de phylogĂ©nie moleculaire ardue, puis Scharff & a. (2020)[8] ont infirmĂ© cette conception qui ne sâaccorde pas avec les relations Ă©volutives dĂ©duites antĂ©rieurement. Dâune part, les AraignĂ©es Ă toiles triangulaires (Pasilobus) doivent rester incluses dans le groupe confectionnant des â spanning-thread webs », sous lâĂ©tiquette de « clade C ». Dâautre part, les espĂšces utilisant des bolas et celles qui ne construisent aucun piĂšge forment un groupe monophylĂ©tique complĂštement sĂ©parĂ© du prĂ©cĂ©dent en tant que « clade B » descendant dâun ancĂȘtre commun (Tanikawa et al.).
Il se pourrait enfin que, selon une conception de A.Lopez, à confirmer ou non par des recherches histologiques ultérieures, seules valables en ce genre de détection, il existe un lien anatomique original (synapomorphie), caractÚre dérivé, entre tous les représentants des Cyrtarachninae: l'existence d'un tissu endocrinoïde abdominal, démontrée dans deux genres de Mastophorini (Mastophora, Celaenia)(Fig.14) et jusqu'ici un seul (Poecilopachys) chez les Cyrtarachnini (Fig.15) à explorer globalement sur le plan de l'anatomie interne.
Biogéographie
La richesse en araignées à bolas est la plus élevée dans le Nouveau Monde, avec 51 espÚces de Mastophora, incluant Agatostichus, contre une seule espÚce connue de Cyrtarachne.
En Afrique, les araignées à bolas ne sont représentées que par les genres Cladomelea et Acantharachne.
En Asie sensu lato, il nây aurait en revanche que 11 espĂšces du genre australien Ordgarius ou Dicrostichus contrastant avec la richesse en « "spanning-thread web spiders» connues seulement (Platnick, 2014) dans cette partie du monde. Parmi elles, 43 espĂšces de Cyrtarachne.
Cela suggĂšre une origine amĂ©ricaine du clade Ă bolas ou sans toile, et une origine asiatique du clade Ă fils en pont («spanning threads»). La diversification de lâancĂȘtre commun en ces deux clades peut ĂȘtre survenue en association avec leur division gĂ©ographique.
Les détails de la phylogéographie restent à préciser.
Bibliographie
Eberhard, WG,1980 - The natural history and behavior of the bolas spider Mastophora dizzydeani sp. n. (Araneidae). Psyche 87, p.143â169.
Eberhard, WG., 1981 - Notes on the natural history of Tackzanowskia sp. (Araneae: Araneidae). Bull Br Arachnol Soc., 5, p.189â204
Lopez,A.avec M.K.Stowe et J.C.Bonaric, 1985 - Anatomie interne de lâ «AraignĂ©e Ă bolas» nord-amĂ©ricaine Mastophora cornigera (Hentz, 185o) (Araneae: Araneidae) aprĂšs sa sortie du cocon. Pub.Scient.accĂ©lĂ©rĂ©es (RĂ©my Chauvin ed.), n° 8, p. 1â9.
Lopez,A.avec L. Juberthie-Jupeau et M.K.Stowe, 1986 â Lâappareil sĂ©ricigĂšne de Kaira alba (Hentz). Mem.Soc.roy. belge dâEntomologie, 33, p. 119-128.
Lopez,A., 1998.- Lâorigine des odeurs attractives de Papillons et de DiptĂšres mĂąles chez certaines AraignĂ©es exotiques (genres Kaira, Mastophora et Celaenia: Araneidae): une approche histologique. Bull. Soc.Et.Sci.nat. BĂ©ziers, 17, 58, p.9-24.
Simon,E.,1892 - Histoire naturelle des araignées, (2nd ed.), Roret, Paris, 1, p.876-895.
Shinkai, A. & E Shinkai, 2002 - The natural history, bolas construction,and hunting behavior of the bolas spider, Ordgarius sexspinosus (Thorell) (Araneae: Araneidae). Acta Arachnol 51, p. 149â154
Tanikawa,A, Shinkai,A., & T. Miyashita, 2014 - Molecular Phylogeny of Moth-Specialized Spider Sub-Family Cyrtarachninae, which Includes Bolas Spiders. Zoological Science 31(11), p.716-720.
Robinson M.H. & B.Robinson 1975 - Evolution beyond the orb web: The web of the areneid spider Pasilobus sp., its structure, operation and construction. Zool J Linn Soc 56, p. 301â314.
Stowe, M.,1986 - Prey specialization in Araneidae. In âSpiders âWebs, Behaviour, and Evolutionâ Ed by WA Shear. Stanford Univ Press, Stanford, p. 101â132
Clyne,D.,1973 - Notes on the web of Poecylopachys australasia (Griffith & Pidgeon)(Araneida : Argiopidae). Aust.Entomol.Mag.,I, p.23-29.
Robinson, MH.,1980 - The ecology and behavior of tropical spiders.Proc. Int .Arachnol. Congr., 8, p.13â32.
Chigira,Y. (1978) A note of the web of Paraplectana tsushimensis.Atypus, 72, p.19â24
Notes & références
- Emerit, M., « Cyrtarachne ixodoides, une araignĂ©e rare du Midi de la France : la pointe de pĂ©nĂ©tration dâune sous-famille tropicale. », Revue arachnologique sĂ©rie 1, 1, p. 23-31.,â
- Odin, G.S., « DĂ©tection de toiles de Theridula sp. (Araneae, Theridiidae) et Cyrtarachne ixoides (Araneae, Araneidae), prĂšs de Dax (Landes). », Revue arachnologique, sĂ©rie 2, n° 4, juin 2017, p. 46-53.,â
- (en) Stowe, M., « Prey specialization in Araneidae. », In âSpiders âWebs, Behaviour, and Evolutionâ Ed by WA Shear. Stanford Univ Press, Stanford, p. 101â132,â
- (en) Robinson M.H. & B.Robinson, « Evolution beyond the orb web: The web of the areneid spider Pasilobus sp., its structure, operation and construction. », Zool J Linn Soc 56, p. 301â314.,â
- (en) Eberhard, WG., « The natural history and behavior of the bolas spider Mastophora dizzydeani sp. n. (Araneidae). », Psyche 87, p.143â169.,â
- (en) Scharff, N. & J.A. Coddington, « A phylogenetic analysis of the orb-weaving spider family Araneidae (Arachnida, Araneae). », Zool. J.Linn. Soc., 120, p. 355â434.,â
- (ja) Tanikawa,A, Shinkai,A., & T. Miyashita, « Molecular Phylogeny of Moth-Specialized Spider Sub-Family Cyrtarachninae, which Includes Bolas Spiders. », Zoological Science 31(11), p.716-720.,â
- (en) Scharff, N., Coddington, J.A., Blackledge, Todd, A., Agnarsson, I., Volker, W.,SzƱts, T., Cheryl, Y. & Dimitrov Dimitar, « Phylogeny of the orbâweaving spider family Araneidae (Araneae: Araneoidea), », Cladistics, 36, p.1â21.,â
- (en) Clyne,D., « Notes on the web of Poecylopachys australasia (Griffith & Pidgeon)(Araneida : Argiopidae). », Aust.Entomol.Mag.,I, p.23-29.,â
- (ja) Chigira,Y., « A note of the web of Paraplectana tsushimensis. », Atypus, 72, p.19â24,â
- (en) Robinson, MH., « The ecology and behavior of tropical spiders.Proc. Int .Arachnol. Congr., 8, p.13â32. », Proc. Int .Arachnol. Congr., 8, p.13â32.,â
- (en) Robinson M.H. & B.Robinson, « Evolution beyond the orb web: The web of the areneid spider Pasilobus sp., its structure, operation and construction. », Zool J Linn Soc 56, p. 301â314,â
- (ja) Shinkai, A. & E. Shinkai, « The natural history, bolas construction,and hunting behavior of the bolas spider, Ordgarius sexspinosus (Thorell) (Araneae: Araneidae). », Acta Arachnol 51, p. 149â154,â
- (en) Blackledge, TA, Kuntner, & M. Agnarsson, « The Form and Function of Spider Orb Webs: Evolution from Silk to Ecosystems. », In Casas, J. (ed.) Advances in Insect Physiology, Vol. 41, Academic Press, Burlington, p.175â262,â
- (en) Cartan, CK & T.Miyashita, « Extraordinary web and silk properties of Cyrtarachne (Araneae, Araneidae): a possible link between orb-webs and bolas. », Biol J Linn Soc 71, p.219â235.,â
- (en) Baba, YG, Kusahara, M, Maezono, Y & T. Miyashita, « Adjustment of web-building initiation to high humidity: a constraint by humidity-dependent thread stickiness in the spider Cyrtarachne. », Naturwissenschaften 101, p. 587â593,â
- (en) Stowe M, Tumlinson JH. & RR.Heath, « Chemical mimicry: Bolas spiders emit components of moth prey species sex pheromones. », Science 236, p.964â967.,â
- (en) Yeargan KV., « Biology of bolas spiders. », Annu. Rev. Entmol., 39, p. 81â99.,â
- (en) Yeargan KV. & L.W.Quate, « Juvenile bolas spiders attract psychodid flies. », Oecologia, 106, p. 266â271.,â
- (en) Yeargan K. V. & L.W. Quate, « Adult male bolas spiders retain juvenile hunting tactics. », Oecologia, 112, 4, p. 572-576.,â
- Lopez,A., M.K.Stowe et J.C.Bonaric, « Anatomie interne de lâ «AraignĂ©e Ă bolas» nord-amĂ©ricaine Mastophora cornigera (Hentz, 185o) (Araneae: Araneidae) aprĂšs sa sortie du cocon. », Pub.Scient.accĂ©lĂ©rĂ©es (RĂ©my Chauvin ed.), n° 8, p. 1â9.,â
- Lopez,A., « Lâorigine des odeurs attractives de Papillons et de DiptĂšres mĂąles chez certaines AraignĂ©es exotiques (genres Kaira, Mastophora et Celaenia: Araneidae): une approche histologique. », Bull. Soc.Et.Sci.nat. BĂ©ziers, 17, 58, p.9-24.,â
- Lopez,A. & J. Kovoor, « Anatomie et histologie des glandes sĂ©ricigĂšnes des Cyrtophora (Araneae, Araneidae) : affinitĂ©s et corrĂ©lations avec la structure et la composition de la toile. », Revue Arachnologique, vol. 4, p. 1-21.,â
- Simon,E., « Histoire naturelle des araignĂ©es », Histoire naturelle des araignĂ©es(2nd ed.), Roret, Paris, 1, p.876-895.,â
- (pt) Mello-LeitĂŁo, CF de, « Contribuicao ao estudo da tribu Mastophoreas. », Anais da Academia Brasileira de CiĂȘncias . 3, p. 65â74,â
- (en) Eberhard ,WG., « Notes on the natural history of Tackzanowskia sp. (Araneae: Araneidae). », Bull Br Arachnol Soc., 5, p.189â204,â