Cuprate supraconducteur
Les cuprates supraconducteurs sont des supraconducteurs à haute température constitués de couches d'oxyde de cuivre (CuO2) alternant avec des couches de réservoirs de charge (CR), qui sont des oxydes d'autres métaux.
Histoire
L'intĂ©rĂȘt pour les cuprates a fortement augmentĂ© en 1986 avec la dĂ©couverte de la supraconductivitĂ© Ă haute tempĂ©rature dans l'oxyde mixte de baryum, de cuivre et de lanthane. La tempĂ©rature critique (Tc) pour ce matĂ©riau Ă©tait de 35 K, bien au-dessus du prĂ©cĂ©dent record de 23 K[1]. Des milliers de publications couvrent la supraconductivitĂ© des cuprates entre 1986 et 2001[2], et Bednorz et MĂŒller ont reçu le prix Nobel de physique un an seulement aprĂšs leur dĂ©couverte[3].
Ă partir de 1986, de nombreux cuprates supraconducteurs ont Ă©tĂ© identifiĂ©s et peuvent ĂȘtre classĂ©s en trois groupes sur un diagramme de phase tempĂ©rature critique en fonction de la teneur en trous d'oxygĂšne et de la teneur en trous de cuivre :
- lanthane, baryum- (LB-CO), Tc = 35 K ;
- yttrium, baryum- (YB-CO), Tc = 60 K ;
- Ă base de Bi, Tl, Hg :
- bismuth, strontium, calcium- (BiSC-CO), Tc = 95 K,
- thallium, baryum, calcium- (TBC-CO), Tc = 125 K[4],
- mercure, baryum, calcium- (HgBC-CO) 1993, avec Tc = 135 K, actuellement la température critique de cuprate la plus élevée[5] - [6].
Structure
Les cuprates supraconducteurs contiennent gĂ©nĂ©ralement des oxydes de cuivre dans les Ă©tats d'oxydation 3+ et 2+. Par exemple, YBa2Cu3O7 est dĂ©crit comme Y3+(Ba2+)2(Cu3+)(Cu2+)2(O2â)7.
Tous les cuprates supraconducteurs sont des matĂ©riaux en couches ayant une structure complexe dĂ©crite comme un super-rĂ©seau de couches de CuO2 supraconductrices sĂ©parĂ©es par des couches d'espacement, oĂč la dĂ©formation entre les diffĂ©rentes couches et les dopants dans les espaceurs induit une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© complexe qui, dans le scĂ©nario des super-bandes, est intrinsĂšque aux hautes tempĂ©ratures de supraconductivitĂ©.
Applications
Les supraconducteurs BSCCO ont dĂ©jĂ des applications Ă grande Ă©chelle. Par exemple, des dizaines de kilomĂštres de cĂąbles supraconducteurs BSCCO-2223 Ă 77 K sont utilisĂ©s dans les conducteurs du Grand collisionneur de hadrons du CERN[7] (mais les bobines de champ principal utilisent des supraconducteurs mĂ©talliques Ă plus basse tempĂ©rature, principalement Ă base de niobium â Ă©tain).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Cuprate superconductor » (voir la liste des auteurs).
- (en) J. G. Bednorz et K. A. Mueller, « Possible high TC superconductivity in the Ba-La-Cu-O system », Z. Phys. B, vol. 64, no 2,â , p. 189â193 (DOI 10.1007/BF01303701, Bibcode 1986ZPhyB..64..189B)
- (en) Mark Buchanan, « Mind the pseudogap », Nature, vol. 409, no 6816,â , p. 8â11 (PMID 11343081, DOI 10.1038/35051238)
- (en) Nobel prize autobiography, sur nobelprize.org.
- (en) Sheng et Hermann A. M., « Bulk superconductivity at 120 K in the TlâCa/BaâCuâO system », Nature, vol. 332, no 6160,â , p. 138â139 (DOI 10.1038/332138a0, Bibcode 1988Natur.332..138S)
- (en) Schilling, Cantoni, Guo et Ott, « Superconductivity above 130 K in the HgâBaâCaâCuâO system », Nature, vol. 363, no 6424,â , p. 56â58 (DOI 10.1038/363056a0, Bibcode 1993Natur.363...56S)
- (en) Lee, « From high temperature superconductivity to quantum spin liquid: progress in strong correlation physics », Reports on Progress in Physics, vol. 71,â , p. 012501 (DOI 10.1088/0034-4885/71/1/012501, Bibcode 2008RPPh...71a2501L, arXiv 0708.2115)
- (en) Amalia Ballarino, « HTS materials for LHC current leads », CERN,â (lire en ligne)
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Rybicki, D., Jurkutat, M., Reichardt, S. et al., Perspective on the phase diagram of cuprate high-temperature supraconductors [PDF], Nat. Commun., 7, no 11413, 2016, DOI 10.1038/ncomms11413.