Culte de la personnalité de Che Guevara
Le culte de la personnalité de Che Guevara glorifie Che Guevara, un révolutionnaire marxiste qui s’est battu jusqu'à la mort pour ses idées.
Historique
Après la mort de Che Guevara, le à La Higuera en Bolivie, Fidel Castro développe son culte à Cuba[1]. Les écoliers cubains doivent, chaque matin, prêter serment : « Pionniers, pour le communisme, nous serons comme le Che »[2].
Éléments du culte
Hasta siempre
En 1965, deux ans avant la mort de Che, la chanson Hasta siempre de Carlos Puebla glorifie le Che et le place au centre de la RĂ©volution cubaine, alors que celui-ci abandonne ses fonctions gouvernementales et quitte Cuba[3].
Guerrillero Heroico
Le , Alberto Korda, photographie Che Guevara, lors d'un discours passionné de Fidel Castro au cimetière de Colon après l’explosion de la Coubre. Cette photo devient publique uniquement sept ans plus tard après la mort du Che en Bolivie[4]. L'artiste irlandais Jim Fitzpatrick, stylise le portrait, utilisant le visage de Che Guevara contrasté sur un fond uni de couleur. Cette représentation est alors utilisée par la publicité qui se sert de son image contestataire pour promouvoir une multitude de produits[5].
Monuments
Une reproduction monumentale stylisée de la photographie est placée sur le bâtiment du ministère de l’Intérieur Plaza de la Revolución à La Havane avec le slogan Hasta la victoria siempre.
Le mausolée de Che Guevara, érigé à partir de 1982, est dominé par une statue monumentale du Che.
Analyses
Les adversaires du Che critiquent cette idéalisation du militant politique. Ils rappellent qu’il est l’homme des exécutions sommaires dans la Forteresse de la Cabaña à La Havane en 1959. Che Guevara est aussi l'instigateur des camps de travail qui doivent créer l’Homme nouveau. Ces camps préfigurent la création à Cuba des Unités militaires d'aide à la production où sont enfermés les homosexuels, les religieux ou les opposants politiques[6]. Jacobo Machover considère que Che Guevara « avait le goût du sang des autres, on porte un culte à un assassin »[7].
Pour Christopher Hitchens, un écrivain favorable à la Révolution cubaine dans les années 1960 : « Le statut d'icône historique du Che a été assuré parce qu'il a échoué. Son histoire est une histoire de défaite et d'isolement, et c'est pourquoi il est si séduisant. Aurait-il vécu, et le mythe du Che serait mort depuis longtemps »[8].
Le réalisateur Tancrède Ramonet, considère qu’il ne s’agit pas d’un culte de la personnalité au sens premier du terme. En effet, « si le Che a accepté la mise en avant de son image, c’était pour promouvoir son idéal révolutionnaire »[9].
Références
- « Fidel Castro et Che Guevara, deux visions pour une même révolution », sur Le Monde,
- « Ce que signifie être comme le Che », sur Granma,
- Anna Breteau La playlist du Che Le Point, 9 octobre 2017
- Le « Guerrillero Heroico » : histoire de la photographie la plus diffusée au monde 8 octobre 2010
- Ernesto Che Guevara : une vie, un mythe 25 avril 2019
- Che Guevara, un héritage controversé RFI, 4 octobre 2017
- Che Guevara "avait le goût du sang des autres, on porte un culte à un assassin" RMC, 17 mars 2017
- Pascal Alain, « Il y a 40 ans, Ernesto Che Guevara trouvait la mort en Bolivie : Le Che est toujours bien vivant », sur Le Devoir,
- « Pour le Che, la guérilla devait avoir ses propres médias », sur L’Humanité,
Film documentaire
- « Che Guevara, la fabrique d'une icône », 2014, 53 minutes, réalisé par Jean-Hugues Berrou, produit par TS Productions et Public Sénat.