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Croix de Bewcastle

La croix de Bewcastle est une haute croix typique de l'art insulaire, Ă©rigĂ©e par les Anglo-Saxons dans le cimetière de l’église Saint-Cuthbert de Bewcastle, village aujourd’hui britannique situĂ© non loin de Carlisle, dans le comtĂ© de Cumbria en Angleterre. Elle date probablement du VIIe ou du dĂ©but du VIIIe siècle, et prĂ©sente des bas-reliefs et des inscriptions en alphabet runique. La tĂŞte de la croix manque ; elle mesure en l’état 4,4 mètres de haut, pour une section de 56 cm Ă— 54 cm Ă  la base.

Croix de Bewcastle
Image illustrative de l’article Croix de Bewcastle
Photographie en vue sud-ouest
Présentation
Nom local Bewcastle Cross
Culte Christianisme
Type Haute croix
Début de la construction VIIe siècle
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Comté Cumbria
Village Bewcastle
CoordonnĂ©es 55° 03′ 49″ nord, 2° 40′ 55″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Cumbria
(Voir situation sur carte : Cumbria)
Croix de Bewcastle
GĂ©olocalisation sur la carte : Angleterre
(Voir situation sur carte : Angleterre)
Croix de Bewcastle

Historique

La croix est similaire sur beaucoup de points à la croix de Ruthwell, bien que les inscriptions soient plus simples et semblent avoir une fonction mémoriale. Elles sont à elles deux les monuments anglo-saxons les plus élaborés conservés, et sont souvent étudiées ensemble.

La datation des deux est controversée. Éamonn Ó Carragaáin écrit en 2007 que « même s’il y a encore de vives discussions à propos de la datation de ces monuments, il y a un consensus de plus en plus important en faveur de la première moitié du VIIIe siècle : c’est alors l’« âge de Bède » (mort en 735) ou la génération après sa mort[1]. »

La croix est peut-être le travail d’une équipe de maçons et sculpteurs amenés par Benoît Biscop — futur saint — en l’an 670 pour élargir l’abbaye de Monkwearmouth-Jarrow, à cette époque l’un des principaux centres de culture du royaume de Northumbrie[2].

Motifs et figures

Les quatre côtés de la croix sont sculptés. La face ouest présente les trois seules scènes, ainsi que la plus longue inscription runique ; celle à l’opposé présente uniquement des enroulements de vigne autour de figures animales. Les deux autres faces sont divisées entre entrelacs de vignes, des nœuds géométrisés, etc. parfois séparés d’inscriptions runiques.

La plus grande scène est un Christ marchant sur les bêtes ; elle est située sous une représentation de Jean le Baptiste. Tout en bas de la face ouest, sous la plus grande inscription runique, se trouve représenté un fauconnier, figure controversée ; c’est peut-être l’apôtre Jean avec son aigle dans une représentation inhabituelle, peut-être issu d’une mauvaise compréhension d’une figure syrienne de Jean avec une lampe à huile[3].

La face sud possède également le plus ancien cadran canonial britannique conservé[4] ; il indique les quatre divisions de la journée de travail (du lever au coucher du Soleil) à l’époque médiévale.

  • Photographie de la face est
    Photographie de la face est[5]
  • Figures du haut de la face ouest
    Figures du haut de la face ouest[5]
  • Le Fauconnier, bas de la face ouest
    Le Fauconnier, bas de la face ouest[5]
  • Croquis en vue nord-ouest
    Croquis en vue nord-ouest[5]

Inscriptions runiques

Inscriptions runiques[5]

On trouve dans l’inscription le nom « Cyneburh ». C’était un nom assez commun à l’époque, porté entre autres par la femme d’Alhfrith de Deira (†~664), roi de Northumbrie.

La face nord contient des runes difficilement déchiffrables, mais qui réfèrent peut-être entre autres à Wulfhere de Mercie († 675), roi de Mercie.

L’inscription sur la face ouest se déchiffre :

This slender pillar Hwætred, Wæthgar, and Alwfwold set up in memory of Alefrid, a king and son of Oswy. Pray for them, their sins, their souls. (anglais contemporain)
Cette colonne élancée, Hwætred, Wæthgar et Alwfwold l'ont érigée en mémoire d’Alefrid, un roi et fils de Oswy. Priez pour eux, leurs péchés, leurs âmes.

Parlant d’Ecgfrith, fils d’Oswiu et frère d’Alefrid, qui est monté sur le trône en 670, l’inscription de la face sud se lit :

In the first year (of the reign) of Egfrid, king of this kingdom [Northumbria]. (anglais contemporain)
Dans la première année [du règne] d’Egfrid, roi de ce royaume [la Northumbrie].

Informations externes

Bibliographie

  • (en) Éamonn Ă“ Carragaáin, « Christian Inculturation in Eighth-Century Northumbria : The Bewcastle and Ruthwell Crosses », Colloquium, Yale Institute of Sacred Music, vol. 4,‎ (lire en ligne)
  • (en) R. I. Page, « William Nicolson, F.R.S., and the Runes of the Bewcastle Cross », Notes and Records of the Royal Society of London, vol. 14,‎ , p. 184–190
  • (en) Meyer Schapiro, Selected Papers, vol. 3 : Late Antique, Early Christian and Mediaeval Art, Londres, Chatto & Windus, , 414 p. (ISBN 0-7011-2514-4)
  • (en) Nikolaus Pevsner, Cumberland & Westmorland, Yale University Press, coll. « The buildings of England », (1re Ă©d. 1967), 340 p. (ISBN 978-0-300-09590-6)
  • (en) David M. Wilson, Anglo-Saxon Art : From The Seventh Century To The Norman Conquest, Thames and Hudson,

Sources et traductions

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bewcastle Cross » (voir la liste des auteurs).
  1. Voyez Ó Carragaáin 2007, écran 1 : « although there is lively discussion about the dates of these monuments, there is a growing consensus that both are to be dated to the first half of the eighth century: as it were, to the “Age of Bede” (who died in 735) or to the generation after his death ».
  2. C’est l’avis de Meyer Schapiro, reflété par le site de la ville.
  3. C’est l’explication donnée par le site de la ville.
  4. Voyez Ó Carragaáin 2007, écran 1.
  5. (en) Albert S. Cook, The Date of the Ruthwell and Bewcastle Crosses, Yale University Press,

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