Critères de Fried
Les critères de Fried sont une liste de 5 critères utilisés en gériatrie pour définir le syndrome de fragilité du sujet âgé[1]. Ils reposent sur les travaux publiés en 2001 de Linda Fried, gériatre et épidémiologiste américaine[2] - [3].
En plus de leur utilisation en pratique clinique, ils sont également utilisés comme critère de recrutement en recherche clinique[4].
Critères
Les critères sont basés sur des données phénotypiques objectives et subjectives[5] :
- perte de poids involontaire de plus de 4,5 kg ou de plus de 5 % en 1 an ;
- asthénie ressentie par le patient selon une échelle d'autoévaluation ;
- baisse de la vitesse de marche sur 4 mètres (seuil de 0,8 m/s) ;
- perte de force musculaire (grip test selon la taille et l'IMC) ;
- sédentarité mesurée selon un seuil de dépense énergétique[6].
Classification
Les sujets âgés sont dits « robustes » s'il ne présentent aucun critère et « fragiles » s'ils en présentent au moins trois. Les sujets n'entrant dans aucune de ces deux catégories sont qualifiés de « pré-fragiles »[3].
Implications
Il a été montré que les sujets considérés comme fragiles selon ces critères avaient un risque d'hospitalisation et de décès à 3 ans augmenté par rapport aux autres personnes[7].
Limites
Les critères phénotypiques de Fried n'envisagent la fragilité que selon des critères physiques[8]. L'échelle de Rockwood qui intègre une approche multidimensionnelle peut être utilisée de manière complémentaire[9].
La nécessité de pratiquer les tests de façon standardisée (vitesse de marche, mesure de la force de préhension) peut également être un obstacle à son utilisation en routine en médecine ambulatoire[5].
Notes et références
- Jacques Boddaert et Collège national des enseignants de gériatrie, Gériatrie, dl 2018 (ISBN 978-2-294-76064-8 et 2-294-76064-6, OCLC 1066739869, lire en ligne)
- (en) « Linda Fried | Columbia Public Health », sur www.publichealth.columbia.edu (consulté le )
- (en) Linda P. Fried, Catherine M. Tangen, Jeremy Walston et Anne B. Newman, « Frailty in Older AdultsEvidence for a Phenotype », The Journals of Gerontology: Series A, vol. 56, no 3,‎ , M146–M157 (ISSN 1079-5006, DOI 10.1093/gerona/56.3.M146, lire en ligne, consulté le )
- M. Drey, K. Pfeifer, C. C. Sieber et J. M. Bauer, « The Fried frailty criteria as inclusion criteria for a randomized controlled trial: personal experience and literature review », Gerontology, vol. 57, no 1,‎ , p. 11–18 (ISSN 1423-0003, PMID 20407227, DOI 10.1159/000313433, lire en ligne, consulté le )
- Haute autorité de santé, « Comment repérer la fragilité en soins ambulatoires ? » [PDF], sur has-sante.fr, (consulté en )
- Matthieu Coulongeat, Marine Pambet, Philippe Chassagne et Jean-Bernard Gauvain, « Le concept de fragilité chez la personne âgée : implications pour le rhumatologue », Revue du Rhumatisme Monographies, rhumatologie du sujet âgé, vol. 86, no 3,‎ , p. 164–171 (ISSN 1878-6227, DOI 10.1016/j.monrhu.2019.01.005, lire en ligne, consulté le )
- Howard Bergman, François Béland, Sathya Karunananthan et Silvia Hummel, « Développement d'un cadre de travail pour comprendre et étudier la fragilité », Gérontologie et société, vol. 27 / n° 109, no 2,‎ , p. 15 (ISSN 0151-0193 et 2101-0218, DOI 10.3917/gs.109.0015, lire en ligne, consulté le )
- Hervé Michel, « La notion de fragilité des personnes âgées : apports, limites et enjeux d'une démarche préventive », Retraite et société, vol. n° 62, no 1,‎ , p. 174–181 (ISSN 1167-4687, DOI 10.3917/rs.062.0174, lire en ligne, consulté le )
- Kenneth Rockwood, Xiaowei Song, Chris MacKnight et Howard Bergman, « A global clinical measure of fitness and frailty in elderly people », CMAJ : Canadian Medical Association Journal, vol. 173, no 5,‎ , p. 489–495 (ISSN 0820-3946, PMID 16129869, PMCID 1188185, DOI 10.1503/cmaj.050051, lire en ligne, consulté le )