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Couvent des Dominicains de Collioure

Le couvent des dominicains de Collioure est un ancien couvent de dominicains situé sur la commune de Collioure.

Couvent des dominicains de Collioure
Ancienne Ă©glise du couvent
Ancienne Ă©glise du couvent
Présentation
Type Couvent
DĂ©but de la construction 1290
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1928, mur, arcatures)
Logo monument historique Inscrit MH (2008, Eglise, vestiges du couvent)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Ville Collioure
CoordonnĂ©es 42° 31′ 24″ nord, 3° 05′ 15″ est
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Couvent des dominicains de Collioure
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Couvent des dominicains de Collioure

Historique

Ce couvent fut fondĂ© en 1290 Ă  la suite de la requĂŞte du roi Jacques II de Majorque qui souhaitait voir s’établir des religieux dominicains dans la ville de Collioure[1]. Grâce Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© d’un riche et pieux bourgeois issu d’une prestigieuse famille de la ville, Guillaume Puig d’Orfila, un terrain et des bâtiments extra-muros situĂ©s Ă  200 m Ă  peine des remparts de la ville, furent mis Ă  la disposition des frères PrĂŞcheurs. Pierre Missa et Jacques de Arulio furent respectivement les premiers prieur et lecteur de ce couvent. Les bâtiments furent rapidement amĂ©nagĂ©s d’une manière plus appropriĂ©e Ă  la vie conventuelle. Bien qu’aucun document ne fasse Ă©tat de la construction du complexe, de nombreux dons attestĂ©s par des archives [2]favorisèrent l’essor de la communautĂ© religieuse et donnèrent probablement une impulsion particulièrement vive Ă  la progression des travaux.

Situé à l’extrémité de la plage du Port d’Avall, ce couvent s’imposait ainsi entre la montagne et la mer. Cette situation explique notamment que l’église ne soit pas orientée.

Protection

Le mur de l'ancien cloître à droite de l'entrée de l'ancienne église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [3].

La porte, les deux arcatures de la façade et les fragments anciens encastrés dans cette façade font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [4].

L'ancienne église des Dominicains ainsi que les vestiges du couvent des Dominicains, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [4].

  • Façade de l'Ă©glise
    Façade de l'église
  • Clocher
    Clocher

L’église

Cette église a été consacrée en 1457[5] Cette consécration ne fut certainement pas la première. Elle eut lieu à la suite d'importantes restaurations rendues nécessaires par l'occupation du couvent par l’armée aragonaise en 1344 lors de la guerre fratricide qui opposa les rois aragonais et majorquais, et peut-être à la suite de dégradations causées par le tremblement de terre qui a frappé le Roussillon en 1428. Cette église aurait donc été construite au XIVe siècle dès les origines de ce couvent [6].
Elle revĂŞt la forme d’une structure Ă  nef unique sans transept ni bas-cĂ´tĂ©s soit une Ă©glise de type gothique mĂ©ridional, forme architecturale prĂ©dominante dans la rĂ©gion. La nef mesure environ 42 m de long et 14 m de large. Cet important vaisseau Ă©tait nĂ©cessaire aux religieux pour rassembler les foules et annoncer la Bonne Parole. Cette nef est Ă©paulĂ©e par des contreforts extĂ©rieurs qui ne remplissent aucun rĂ´le structurel. Six chapelles latĂ©rales furent installĂ©es entre ces contreforts Ă  diffĂ©rentes Ă©poques. Seulement cinq d’entre elles subsistent actuellement. Elles revĂŞtent des proportions diverses et sont voĂ»tĂ©es d’ogives. Deux petites chapelles ont Ă©tĂ© construites de part et d’autre de la dernière travĂ©e. Peu profondes, l’une est voĂ»tĂ©e d’ogives tandis que l’autre a reçu un traitement en berceau. La nef, quant Ă  elle, a reçu un couvrement en charpente reposant sur des arcs diaphragmes en pierre. Le chĹ“ur de cette Ă©glise prĂ©sente aujourd’hui la forme d’un chevet plat. Ces proportions ne correspondent certainement pas Ă  celle des origines. Le chevet devait ĂŞtre polygonal Ă  cinq ou sept pans et devait ĂŞtre voĂ»tĂ© d’ogives comme le prescrivaient les Constitutions[7] de l’Ordre de saint Dominique. Cette hypothèse se voit confirmĂ©e par les traces d’arrachements ainsi que du grand arc de dĂ©charge aujourd’hui visibles Ă  l’extĂ©rieur de l’édifice.
L’extérieur de l’église présente un appareil régulier. La façade principale, tournée vers la ville, est ornée par un grand portail à arc brisé composé de larges claveaux de marbre blanc veiné de gris et d’une double archivolte. Ce portail a été classé aux Monuments Historiques par décret le tout comme les deux arcatures situées à gauche de celui-ci[8]. Ces deux enfeus signalaient à l’origine la présence de sépultures. Réservés aux familles aisées, les blasons situés au-dessus n’ont malheureusement jamais été identifiés. Sur la paroi septentrionale de cet édifice, installé entre deux contreforts, a été édifié un clocher. Aujourd’hui, il se présente couvert d’une petite coupole en briques à quatre pans.
L’examen interne de l’édifice est rendu difficile par les aménagements de la cave coopérative vinicole « Le Dominicain » [9]. La charpente apparente d’origine laisse néanmoins entrevoir un décor peint.

  • Vue intĂ©rieure de l'une des chapelles
    Vue intérieure de l'une des chapelles
  • Culot de la voĂ»te d'une chapelle
    Culot de la voûte d'une chapelle
  • Sculpture d'une chapelle
    Sculpture d'une chapelle
  • Voutes et charpente de l'Ă©glise
    Voutes et charpente de l'Ă©glise

Le cloître

Vestiges du cloître remontés dans le jardin du musée Pams

Comme beaucoup d’autres dans la région, le cloître de l’ancien couvent des Dominicains de Collioure fut victime de l’elginisme. Aucun document antérieur à la Révolution française ne donne de description de ce cloître[10]. Son existence est attestée par un certain nombre de vestiges architecturaux aujourd’hui remontés et exposés dans les jardins du musée Pams de la ville de Collioure[11]. Dans son état complet, ce cloître se présentait sous la forme d’un quadrilatère irrégulier. Son plan a pu être reconstitué par le service départemental de l’architecture des Pyrénées-Orientales[12].Les arcades en arc brisé conservées se découpent en trois lobes. Une arcade se compose de quatre colonnes. Les corbeilles des chapiteaux sont essentiellement ornées de feuillages. On peut également observer quelques visages humains et des représentations d’animaux.

Les bâtiments conventuels

Blocs de marbres provenant du couvent en réemplois dans des constructions des alentours

Au Nord de l’église conventuelle, se trouve aujourd’hui un ensemble de maisons. À l’origine, se trouvaient les bâtiments conventuels de ce couvent. Certaines de ces maisons ont été construites ex nihilo tandis que d’autres se sont simplement appuyées sur le bâti ancien. On y distingue des éléments de remploi comme des colonnettes, un pilier d’angle en marbre ou un arc diagonal en briques, un puits ou encore des pierres gravées. Cet ensemble est actuellement difficilement recomposable [13].

Depuis 1926, le couvent sert de cellier aux vignerons de Collioure.

Annexes

Notes et références

  1. Cortade, E., Le monastère des Dominicains de Collioure, 1290-1791, n°122, Conflent, 1983, p.4
  2. Cortade E., Ibid., p. 6
  3. « Ancienne église et ancien couvent des Dominicains », notice no PA00104001, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Notice no PA00104001, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Cortade E., Ibid., p. 16
  6. Mallet, G., Les cloîtres démontés de Perpignan et du Roussillon (XIIè-XIVè siècle), coll. "Perpignan, Archives, Histoires", VI, Perpignan, 2000, p.143
  7. Cortade E., Ibid., p. 43
  8. Mallet G., Ibid., p. 145
  9. www.dominicain.com
  10. Rohault de Fleury, G., 1903, s.-p.
  11. www.collioure.com/art.htm Collioure.com, section Art
  12. Mallet G., Ibid., p. 144
  13. Cortade E., Ibid., p. 47

Articles connexes

Liens externes

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