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Coup de PĂ©kin

Le coup de PĂ©kin (挗äșŹæ”żć˜, BĕijÄ«ng ZhĂšngbiĂ n) survient le lorsque les troupes du seigneur de guerre chinois Feng Yuxiang, chargĂ©es de dĂ©fendre la ville, s'emparent de la capitale en trahissant le prĂ©sident Cao Kun, chef de la clique du Zhili, un rassemblement de seigneurs de guerre rivaux. Feng appelle lui-mĂȘme cette prise la « RĂ©volution de la capitale » (éŠ–éƒœé©ć‘œ, ShƏudĆ« GĂ©mĂŹng). Le coup se dĂ©roule Ă  un moment crucial de la seconde guerre Zhili-Fengtian et permet Ă  la clique du Fengtian pro-japonaise de vaincre celle du Zhili, traditionnellement dominante. L’évĂ©nement est suivi par une brĂšve pĂ©riode de libĂ©ralisation menĂ©e par Huang Fu, puis l'ancien gouvernement est remplacĂ© le par un gouvernement conservateur pro-japonais menĂ©e par Duan Qirui. Feng Yuxiang s'aliĂšne cependant de nombreux libĂ©raux chinois du gouvernement de PĂ©kin.

La prise de la ville est également connue pour avoir mis fin à l'isolement de l'ancien empereur Puyi qui vivait reclus dans la Cité interdite avec sa cour et dont il n'était plus sorti depuis 15 ans.

Contexte

En 1923, Cao Kun devient prĂ©sident en corrompant l'assemblĂ©e nationale. Sa clique de Zhili, dont les forces armĂ©es sont dirigĂ©es par Wu Peifu, s'Ă©tablit comme la force militaire dominante en Chine par une succession de victoires dĂ©cisives. Cependant, Cao ne se satisfait pas de n'ĂȘtre qu'un homme fort et dĂ©sire le prestige d'ĂȘtre officiellement appelĂ© « chef d'État ». AprĂšs avoir chassĂ© le prĂ©sident Li Yuanhong, il offre 5 000$ Ă  chaque membre du parlement qui voterait pour son Ă©lection. Il provoque ainsi une indignation publique considĂ©rable, mais obtient le poste de prĂ©sident, malgrĂ© des contre-pots-de-vin de Zhang Zuolin, Duan Qirui, et Sun Yat-sen pour ne pas voter pour lui. Commençant son mandat le jour du Double-Dix (en) (), il promulgue une nouvelle constitution mais manque par la suite Ă  ses devoirs de prĂ©sident en se concentrant principalement Ă  dĂ©faire les seigneurs de guerre rivaux.

Carte de la Chine en 1924

L'un de ses subordonnĂ©s, Feng Yuxiang, vaguement affiliĂ© au Zhili, devient mĂ©content de Cao et de Wu Peifu et sympathise pour la cause du Kuomintang de Sun Yat-sen Ă  Guangzhou, et le Japon lui accorde Ă©galement 1,5 million de yens (via le seigneur de guerre Zhang Zuolin) dans l'espoir qu'il accepte de renverser le gouvernement de Cao. Les Japonais dĂ©sirent la dĂ©faite du gouvernement du Zhili en raison de sa forte politique anti-japonaise[1]. En automne 1924, la clique du Zhili s'engage dans une guerre contre celle du Fengtian de Zhang Zuolin lors de la seconde guerre Zhili-Fengtian. Avec le trĂšs rĂ©putĂ© Wu Peifu Ă  la tĂȘte des armĂ©es du Zhili, la victoire est attendue. Si la clique du Fengtian est dĂ©truite, celle du Zhili pourra vaincre tous ses rivaux du Sud sans difficultĂ©s.

Le coup

Feng Yuxiang trahit ses alliés de la clique du Zhili en s'emparant subitement de Pékin dont il était chargé de la défense. Devenant temporairement un homme fort dans la chaos de cette période chinoise, il est définitivement vaincu 6 ans plus tard en 1930 et quitte la vie militaire.

Le , les troupes de défense de Pékin dirigées par Feng Yuxiang prennent le contrÎle des bùtiments clés du gouvernement, des infrastructures publiques, et des routes menant et partant de la ville. Cao Kun est placé en résidence surveillée et démis de son poste de président. AprÚs avoir reçu la nouvelle du coup, le seigneur de guerre du Shandong Zhang Zongchang, réputé pour sa brutalité et surnommé « mangeur de chiens », apporte son soutien à la clique du Fengtian, lui permettant d'atteindre une position militaire favorable[2]. Zhang Zuolin tire beaucoup d'avantages du coup, poursuit les armées du Zhili et remporte une victoire décisive à Tianjin.

Wu et ses forces restantes fuient vers le centre de la Chine oĂč ils rejoignent leur alliĂ© Sun Chuanfang. Tout le Nord de la Chine est alors divisĂ© entre la clique du Fengtian et Feng Yuxiang, dont les forces sont renommĂ©es Guominjun (« armĂ©e nationaliste »). Zhang Zuolin prend le contrĂŽle du prospĂšre Nord-Est tandis que Feng n'obtient que le pauvre Nord-Ouest.

AprĂšs le coup, Feng nomme Huang Fu comme prĂ©sident par intĂ©rim du gouvernement de PĂ©kin. Celui-ci initie plusieurs rĂ©formes dont l'expulsion de Puyi de la CitĂ© interdite et l'abolition du rĂŽle des Tours du tambour et de la cloche comme heure officielle de la Chine. Cependant, il refuse de garantir les privilĂšges des Ă©trangers et Zhang Zuolin devient mĂ©content de ses actions. Le seul principal accord entre Feng et Zhang est de dissoudre l'assemblĂ©e nationale corrompue et de crĂ©er un gouvernement provisoire avec les pro-japonais mais tout en conservant Duan Qirui Ă  sa tĂȘte.

Signification

Des plans de réunification nationale sont établis entre Feng, Zhang, Duan, et Sun Yat-sen. Ils n'aboutissent cependant pas et Sun meurt à Pékin en .

Feng et Zhang en viennent aux armes lorsque le général du Fengtian Guo Songling fait défection pour rejoindre le Guominjun le , et la guerre Anti-Fengtian commence. Six jours plus tard, Li Dazhao mÚne un soi-disant front uni pour renverser le gouvernement provisoire de Duan. Feng désire d'abord le soutenir mais change d'avis et préfÚre concentrer ses forces sur l'armée de Zhang. En résultat, le mouvement s'effondre.

Alors que la défaite de la puissante clique du Zhili permet le succÚs de l'Expédition du Nord par le parti nationaliste, sa plus grande conséquence est de permettre au Kuomintang de gagner du temps pour former l'armée nationale révolutionnaire. Si le coup de Pékin n'avait pas eu lieu, la clique du Zhili aurait surement vaincu le Kuomintang aprÚs avoir défait la clique du Fengtian. Feng réussit à conserver tous ses pouvoirs en s'alliant avec Tchang Kaï-chek durant l'Expédition du Nord, mais est plus tard désillusionné par la gouvernance de Tchang. Il se rebelle mais est défait durant la guerre des plaines centrales de 1930

Dans la culture populaire

Le coup est montré dans le film Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, bien qu'il soit mentionné par erreur que le président a fui la capitale alors qu'il a été en réalité placé en résidence surveillée.

Références

  1. Waldron, Arthur, From War to Nationalism: China's Turning Point, p. 196.
  2. Waldron, p. 184-185.
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