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CoopCycle

CoopCycle est une fédération de coopératives de cyclologistique proposant un logiciel en libre-accÚs, dont l'usage commercial est réservé aux coopératives, ainsi qu'une mutualisation de moyens à destination des livreurs à vélo et commerçants.

CoopCycle
Logo de CoopCycle
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire, Cyclologistique
SiĂšge
Pays
Organisation
Fondateur
Alexandre Segura (d)
Site web

Histoire

GenĂšse du projet

L'origine de CoopCycle remonte à 2016 lorsqu'Alexandre Segura développe une plateforme pour les coopératives de coursiers. Celle-ci est d'abord placée sous licence Coopyleft[1] qui restreint son usage aux coopératives, propriété de leurs travailleurs.

TrĂšs vite le projet intĂ©resse d’autres bĂ©nĂ©voles. L’association CoopCycle, qui se donne pour but de construire une alternative aux plateformes de la FoodTech, est crĂ©Ă©e en septembre 2017. Le constat est que les initiatives locales qui commencent Ă  fleurir pourraient bĂ©nĂ©ficier d’une mutualisation des moyens, pour Ă©conomiser sur les fonctions supports et gagner en visibilitĂ©[2].

Le projet bénéficie d'un effet médiatique à cette période en raison des mouvements sociaux liés aux conditions de travail sur les plateformes durant le mois d'août[3]⁣, en raison de l'alternative qu'il constitue.

Les premiers contacts sont noués en France et en Belgique, puis en Espagne et en Allemagne. CoopCycle est dÚs ses débuts un projet à dimension internationale[4].

La structuration de la fédération

DĂ©but 2018, la coopĂ©rative Molenbike sera la premiĂšre Ă  utiliser le logiciel CoopCycle, en production, pour la gestion de tournĂ©e Ă  Bruxelles. L'usage du logiciel se rĂ©pand alors dans le rĂ©seau[5]. La licence du logiciel est Ă©galement rĂ©Ă©crite par un groupe de travail dĂ©diĂ© afin de crĂ©er « une licence autorisant l’étude, la modification, la copie et la redistribution Ă  tous, mais rĂ©servant l’usage commercial de ces libertĂ©s aux seuls acteur.rice.s des communs poursuivant un but autre que le partage des bĂ©nĂ©fices. »[6]

En , Ă  Caen, les coopĂ©ratives membres du rĂ©seau CoopCycle, se donnent l’objectif commun de crĂ©er une fĂ©dĂ©ration de coopĂ©ratives de livraison Ă  vĂ©lo. Une Ă©bauche d'un systĂšme de financement basĂ© sur le principe de la cotisation et des services Ă  mettre en place est dessinĂ©e.

En , Ă  Bruxelles, il est dĂ©cidĂ© de tester un mode d'organisation pour le premier semestre de 2020. Ce modĂšle est dĂ©fini lors d'ateliers thĂ©matiques[7]. Celui-ci sera entĂ©rinĂ© par une sĂ©rie de votes avec l’aide de l’application Loomio en .

La fédération grandit avec de nouveaux membres dans plusieurs villes de France et d'Europe, mais aussi au Mexique, au Canada et en Australie. Un documentaire sur le site d'information Mediapart retrace l'aventure de plusieurs collectifs membres de CoopCycle[8]. Le projet est également documenté en Angleterre par la chaine YouTube Lowimpact TV[9].

L'association CoopCycle (constituée des militants porteurs du projet) et la fédération coopérative CoopCycle (constituée en SCIC avec un comité de direction composé de livreurs et de livreuses) deviennent en 2022 deux structures différentes[10].

La maison des coursiers

Dans le 18ᔉ arrondissement de Paris, la maison des coursiers est un projet portĂ© par l'association CoopCycle et soutenu par la mairie de Paris. Il vise Ă  fournir un lieu de repos, d'Ă©coute et d'Ă©change pour les livreurs de la capitale. Une permanence est assurĂ©e pour leur permettre d'amĂ©liorer leur statut, se restaurer et intĂ©grer la dĂ©marche de la fĂ©dĂ©ration de CoopCycle afin de se constituer en collectif[11].

Projet politique

L'initiative est construite autour d'un projet politique alternatif à celui de l'ubérisation par la reprise en main par les livreurs de leurs outils de production. Le modÚle de CoopCycle a été étudié comme cas d'usage de plateforme coopérative dans le rapport d'étude There Are Platforms as Alternatives publié en mars 2022[12]. La notion politique occupe une place importante dans le projet, car elle est au fondement de la démarche de l'association. DÚs ses débuts, le collectif cherche à penser l'alternative aux plateformes comme un projet radical dans lequel le mode de production du logiciel, la gouvernance et le modÚle de financement reposent sur d'autres logiques[13]. C'est la raison pour laquelle Kevin Poperl, vice-président de l'association, a pu qualifier le projet, dans une formule paradoxale et humoristique, de « start-up anarcho-communiste »[14].

La licence

Le logiciel CoopCycle est protĂ©gĂ© par une licence dite “à discrimination” qui conditionne l'octroi des libertĂ©s classiques du logiciel libre (usage, Ă©tude, modification et redistribution) aux respects de certains critĂšres. L'usage commercial du logiciel est restreint aux seules structures respectant les critĂšres de l'Ă©conomie sociale et solidaire. Hormis l'article 3 qui prĂ©voit cette discrimination, la licence reprend les dispositions de la GNU Affero General Public License[15].

La fédération est la premiÚre contributrice au développement du code source et met également à disposition le logiciel à ses membres qui le désirent.

Organisation

Le projet CoopCycle favorise l'Ă©mergence d’un commun informationnel, mais cherche surtout Ă  permettre le dĂ©veloppement et la pĂ©rennisation d’une alternative Ă©conomique de livraison qui soit respectueuse des droits sociaux des livreurs et livreuses. Pour garantir cela, la fĂ©dĂ©ration CoopCycle s'organise de maniĂšre dĂ©mocratique, elle est la propriĂ©tĂ© des collectifs qui la composent. Au-delĂ  de l'adhĂ©sion Ă  une charte de valeur, ces collectifs sont impliquĂ©s dans un mode de gouvernance : un collectif possĂšde une voix dans les diffĂ©rents processus de dĂ©cision, ceux-ci se font Ă  distance via le logiciel Loomio, mais surtout lors de rencontres annuelles.

ModĂšle de financement

L'objectif de la fĂ©dĂ©ration est la mutualisation de moyens pour permettre Ă  des collectifs d’accĂ©der Ă  des ressources pour se dĂ©velopper.

Le modÚle de financement par cotisation est calculé à partir de la valeur ajoutée produite par les collectifs. Cette cotisation vient financer des postes de travail permanents, de coordination, de communication, de développement informatique, etc. mais aussi des missions temporaires exécutées par des membres de la fédération.

Le logiciel

Le logiciel est mis à disposition par la fédération selon un systÚme d'instance, chaque collectif possédant la sienne et pouvant la configurer comme il le souhaite. Il est accessible dans une version de démonstration permettant de tester les fonctionnalités. Il est divisé en deux parties :

  1. Une partie e-commerce qui permet la gestion de boutique en ligne pour des commerçants et restaurateurs, avec un tunnel de paiement permettant à des consommateurs la réservation de paniers repas et de divers articles livrés par la coopérative locale ;
  2. Une partie métier cyclologistique qui permet de gérer toute la chaßne de valeur : commande, dispatch, facturation, stock, etc.

Une application mobile permet aux livreurs et livreuses d'effectuer la livraison.

Le projet est disponible sur GitHub et possÚde une communauté de contributeurs actifs.

Notes et références

  1. « CoopCycle - Le logiciel », sur coopcycle.org (consulté le )
  2. Dan Israel, « CoopCycle, concurrent rĂȘvĂ© de Deliveroo » AccĂšs limitĂ©, sur Mediapart, (consultĂ© le )
  3. Jeanne Laudren et Mathilde Guyenot, « «Deliveroo, t'es foutu, les livreurs sont dans la rue» : à Paris, des «forçats du bitume» en colÚre » AccÚs libre, sur Libération, (consulté le )
  4. Claire Legros et Damien Leloup, « CoopCycle veut concurrencer Foodora et Deliveroo avec une licence libre » AccÚs limité, sur Le Monde, (consulté le )
  5. « CoopCycle : un logiciel libre comme alternative à Deliveroo et UberEats », sur La Tribune, 2018-11-29cet11:17:00+0100 (consulté le )
  6. Coopcycle, « CoopCycle : une licence pour valoriser le travail des communs » AccÚs libre, sur Mediapart (consulté le )
  7. « Ces ateliers ont Ă©tĂ© documentĂ© par la structure OĂč sont les dragons »
  8. Black & Brown, « Livreurs à vélo, courant alternatif » AccÚs libre, sur Mediapart, (consulté le )
  9. « CoopCycle Federation: a bicycle courier co-op in every town » (consulté le )
  10. « Rencontre avec CoopCycle, fĂ©dĂ©ration de coopĂ©ratives de livreur-se-s Ă  vĂ©lo : le monde d’aprĂšs roule dĂ©jĂ  », sur Les eurodĂ©putĂ©s Europe Écologie au Parlement europĂ©en, (consultĂ© le )
  11. Delphine Perez, « VIDÉO. Maison des coursiers : les livreurs ont «enfin un lieu pour se reposer » » AccĂšs libre, sur Le Parisien, (consultĂ© le )
  12. There Are Platforms as Alternatives - Entreprises plateformes, plateformes collaboratives et communs numériques (Rapport d'étude) (lire en ligne), p. 61
  13. KĂ©vin Poperl (Économiste et vice-prĂ©sident de l'association CoopCycle), « CoopCycle, retour vers le futur », Études digitales - n° 8. Les plateformes,‎ (lire en ligne)
  14. Benoßt Borrits, « « Nous sommes une start-up anarcho-communiste » : Coopcycle auto-organise les coursiers à vélo » AccÚs libre, sur Basta !, (consulté le )
  15. « fr:license:about [CoopCycle] », sur wiki.coopcycle.org (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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