Accueil🇫🇷Chercher

Contrat collectif

Un contrat collectif est un contrat d’assurance de personnes passé entre un organisme assureur et une entreprise. Il est collectif car les clauses du dit contrat concernent tout ou partie du personnel employé par l’entreprise. Le contrat collectif organise la protection sociale complémentaire du salarié, à savoir la retraite complémentaire, la couverture en cas de maladie, d’incapacité de travail, de décès, l'épargne salariale[1].

L'adhésion au contrat collectif peut être obligatoire ou facultative pour les salariés de l'entreprise.

Acte fondateur du contrat collectif

Le contrat collectif peut résulter d’un accord de branche ou d’entreprise, d’un référendum ou d’une décision unilatérale de l’employeur.

  • L’accord de branche ou d’entreprise (voir accords collectifs en France) est un acte juridique issu d'une nĂ©gociation entre partenaires sociaux rĂ©alisĂ©e au niveau d’une branche professionnelle ou d’une entreprise. L’accord porte sur une partie spĂ©cifique de la vie de l’entreprise et de ses salariĂ©s. Son objet est plus succinct que la convention collective professionnelle. Il peut notamment porter sur la prĂ©voyance ou la complĂ©mentaire santĂ©.
  • Le rĂ©fĂ©rendum est la consultation directe du personnel. Il est organisĂ© par l’entreprise de la mĂŞme manière que les opĂ©rations Ă©lectorales classiques (cf Ă©lections dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel) en matière de dĂ©lai et d’affichage. Le vote est Ă  bulletin secret. Les votants se prononcent sur un projet Ă©crit, ayant recueilli l’avis du ComitĂ© d’entreprise. Le projet doit ĂŞtre diffusĂ© Ă  l’ensemble du personnel et ĂŞtre extrĂŞmement prĂ©cis dans la description de la nature et du niveau des prestations, des cotisations, etc. Pour ĂŞtre adoptĂ©, le rĂ©fĂ©rendum doit ĂŞtre ratifiĂ© par la majoritĂ© des salariĂ©s concernĂ©s.
  • La dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur

Lorsque l’employeur décide, unilatéralement, de mettre en place un contrat collectif, il doit en informer par écrit tous les salariés concernés. Une liste d’émargement peut être constituée. La décision doit être rédigée de façon aussi complète qu’un accord collectif ou qu’un accord acté par référendum.

RĂ©siliation du contrat individuel

  • L'adhĂ©sion au contrat collectif obligatoire de l'entreprise permet de rĂ©silier le contrat individuel d'assurance santĂ©.
  • Il faut adresser une lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception, avec un justificatif prouvant que vous devez adhĂ©rer Ă  un contrat santĂ© collectif, dès la date du dĂ©but de votre contrat Ă  l'opĂ©rateur qui gère votre contrat individuel.
  • Votre contrat individuel prend fin Ă  la date d'adhĂ©sion au contrat collectif obligatoire.

Maintien du contrat collectif en cas de licenciement

Les salariés licenciés peuvent, sous certaines conditions, continuer à bénéficier des garanties santé et prévoyance du contrat collectif de l’entreprise dans le cadre du dispositif dit de "portabilité des droits". Ce mécanisme, créé par l’article 14 de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) du 11 janvier 2008 et modifié par un autre Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013, acquiert une valeur légale par la loi du 14 juin 2013. Il est désormais codifié à l'article L.911-8 du Code de la Sécurité sociale.

Personnes concernées
  • les salariĂ©s affiliĂ©s au rĂ©gime de prĂ©voyance et/ ou de santĂ© au moment de la rupture du contrat de travail ;
  • leurs ayants droit garantis par le contrat collectif au moment de la rupture du contrat de travail, ainsi que ceux dĂ©clarĂ©s pendant la pĂ©riode de maintien ;
  • la cessation du contrat de travail ne doit pas ĂŞtre consĂ©cutive Ă  une faute lourde;
  • la cessation du contrat de travail doit ouvrir droit Ă  prise en charge par le rĂ©gime d'assurance chĂ´mage.

Durée de la portabilité

Le maintien des garanties est applicable à compter de la date de cessation du contrat de travail et pendant une durée égale à la période d'indemnisation du chômage, dans la limite de la durée du dernier contrat de travail ou, le cas échéant, des derniers contrats de travail lorsqu'ils sont consécutifs chez le même employeur. Cette durée est appréciée en mois, le cas échéant arrondie au nombre supérieur, sans pouvoir excéder douze mois (article L.911-8 Code de la sécurité sociale).

Éléments du contrat

Apparaissent dans le contrat[2] les mêmes éléments que ceux prévus dans l'acte fondateur, à savoir :

  • dĂ©finition de la ou des catĂ©gories de salariĂ©s affiliĂ©s Ă  la ou aux couvertures ;
  • fixation du taux de cotisation ou dĂ©termination de son montant ;
  • rĂ©partition de la prise en charge de la cotisation entre la part employeur et la part salariale ;
  • indication du ou des risques couverts ;
  • pour chaque garantie, dĂ©termination du mode de calcul des prestations et des conditions d’ouverture de droits ;
  • indication claire de toute limitation de garantie : pĂ©riodes de franchises, exclusions, etc. ;
  • date Ă  partir de laquelle les salariĂ©s bĂ©nĂ©ficient des garanties ;
  • modalitĂ©s de revalorisation des prestations (indemnitĂ©s journalières, rentes d’invaliditĂ©, de conjoint ou d’éducation) ;
  • indication des conditions et modalitĂ©s de maintien Ă  titre individuel des garanties[3];
  • indication ou non de maintiens individuels de garanties en cas de rĂ©siliation ou de non-renouvellement du contrat[4] voir la loi du 31 dĂ©cembre 1989, dite loi Evin – article 5);
  • modalitĂ©s selon lesquelles les prestations continuent d’être servies pour les risques rĂ©alisĂ©s avant que l’accord ou la dĂ©cision unilatĂ©rale ait cessĂ© de produire effet.

Les exonérations fiscales et sociales

Le contrat collectif, lorsque l'adhésion des salariés (et le cas échéant de ses ayants droit) est obligatoire, bénéficie sous conditions d’une exonération de cotisations sociales pour l’employeur et d’une déductibilité fiscale pour le salarié.

Les conditions sont les suivantes :

  • le contrat a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par un accord collectif ou conventionnel, un accord d’entreprise, un rĂ©fĂ©rendum ou une dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur ;
  • il est collectif et obligatoire ;
  • l’employeur participe effectivement au paiement des cotisations ;
  • les prestations sont versĂ©es par un organisme assureur visĂ© par l'article 1 de la loi no 89-1009 du 31 dĂ©cembre 1989, c'est-Ă -dire une institution de prĂ©voyance, une mutuelle ou une sociĂ©tĂ© d’assurance ;
  • les prestations sont complĂ©mentaires Ă  celles de la SĂ©curitĂ© sociale (maladie, incapacitĂ© de travail, invaliditĂ©, dĂ©cès, dĂ©pendance, retraite);
  • lorsque le contrat a pour objet le remboursement complĂ©mentaires de frais de soins de santĂ©, il doit respecter les critères du contrat responsable.

Les exonérations fiscales et sociales sont plafonnées.

Elles sont différentes selon qu'il s'agit d'un contrat couvrant la prévoyance et la santé (maladie, incapacité de travail, invalidité, décès, dépendance) ou un contrat de retraite supplémentaire.

Prévoyance/santé

Exonération de l’employeur

La contribution de l’employeur est exonérée jusqu’à 6 % du plafond de la Sécurité Sociale (PASS) pour chaque salarié, plus 1,5 % de la rémunération annuelle brute de celui-ci ; le total ne pouvant dépasser 12 % du PASS. En revanche, la contribution de l’employeur est soumise à la CSG, à la CRDS et à une taxe additionnelle de 8 % pour les entreprises de plus de 9 salariés.

Déduction fiscale pour le salarié

La part salariale de la cotisation est déductible du revenu imposable du salarié dans la limite de 7 % du PASS plus 3 % de la rémunération brute annuelle ; le total du montant déductible ne pouvant excéder 24 % du PASS.

Cas particulier de la santé

Ces conditions sont appliquées au contrat complémentaire santé à condition qu'il respecte les conditions du contrat responsable (cf complémentaire santé).

Rapport Cour des comptes 2011

Un rapport publié en septembre 2011[5] par la Cour des comptes estime que les aides sociales et fiscales aux complémentaires santé sont coûteuses. il vise particulièrement les contrats collectifs d’entreprise.

Les employeurs et les salariés bénéficient de 4,3 Mds d’euros d’aides par an (exemptions de contributions sociales, exonération d’impôt sur le revenu et réduction de taxes).

  • La gĂ©nĂ©ralisation de la complĂ©mentaire santĂ©

L'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l'emploi et des parcours professionnels des salariés prévoit la généralisation du droit à la complémentaire santé et à la prévoyance avant le 1er janvier 2016 (articles 1 et 2).

Depuis la loi du 14 juin 2013, cette obligation a valeur légale (article L.911-7 du code de la sécurité sociale).

L'employeur devra prendre en charge au minimum 50 % de la cotisation.

Retraite supplémentaire

Exonération de l’employeur

La cotisation de l'employeur est exonérée à hauteur du montant le plus élevé des deux limites :

  • 5 % du PASS
  • 5 % de la rĂ©munĂ©ration annuelle brute dans la limite de 5 PASS

L'employeur s'acquitte un forfait sociale de 20 % sur sa part de cotisation.

Déduction fiscale du salarié

La cotisation salariale est déductible du revenu imposable du salarié dans la limite de 8 % du PASS et ne peut excéder 8 PASS

L'ensemble des cotisations (patronale + salariale) est soumis Ă  la CSG et Ă  la CRDS.

La gestion du contrat

  • Elle est confiĂ©e soit Ă  un organisme assureur (institution de prĂ©voyance, mutuelle ou sociĂ©tĂ© d’assurances), soit Ă  un organisme spĂ©cialisĂ© (appelĂ© centre de gestion ou gestionnaire dĂ©lĂ©guĂ©).
  • Dans l’accord et/ou la dĂ©cision unilatĂ©rale, il est en gĂ©nĂ©ral prĂ©cisĂ© les critères de choix de l’organisme assureur ainsi que la pĂ©riodicitĂ© de rĂ©vision de l’accord et du contrat qui en rĂ©sulte.

le contrôle des opérateurs

  • Depuis mars 2010, les activitĂ©s des trois familles d'assureurs sont contrĂ´lĂ©es par un organisme spĂ©cifique, l'AutoritĂ© de contrĂ´le prudentiel (et de rĂ©solutionACP), R issu de la fusion de la Commission bancaire et de l'AutoritĂ© de contrĂ´le des assurances et des mutuelles (ACAM).

Notes et références

  1. Article L141-1 du code des Assurances
  2. http://www.ctip.asso.fr/bib_res/pages/514C_0.pdf
  3. loi du 31 décembre 1989, dite loi Evin – article 4
  4. loi du 31 décembre 1989, dite loi Evin – article 5
  5. « Les aides publiques au financement de la couverture maladie complémentaire - Rapport de la Cour des Comtpes », sur Leparticulier.figaro.fr,

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.