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Constant Lievens

Constant Lievens, né le à Moorslede (Belgique) et décédé le à Louvain (Belgique), est un prêtre jésuite belge (flamand), missionnaire auprès des peuples aborigènes d'Inde centrale (Ouraons, Mundaris, Kharias). Il est considéré aujourd’hui comme l’apôtre du Chota Nâgpur (région du grand plateau d'Inde centrale).

Moorslede est le 'village de Lievens'
Constant Lievens
Le père Constant Lievens, apôtre du Chota Nagpur
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  37 ans)
Louvain Drapeau de la Belgique Belgique
Nationalité
belge
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Activité
Autres informations
Ordre religieux
Plaque commémorative

Biographie

Jeunesse et formation

Né à Moorslede dans une famille nombreuse (six sœurs et quatre frères) d’agriculteurs flamands, Constant Lievens étudia les lettres et la philosophie au séminaire de Roulers (1870-1877) avant de faire une première année de théologie au grand séminaire de Bruges. Son désir de devenir missionnaire le fit alors entrer dans la Compagnie de Jésus (1878). Dès la fin de son noviciat, il fut envoyé en Inde où il termina sa formation théologique à Asansol (au Bengale). Il fut ordonné prêtre à Calcutta (Inde) le , par Mgr. Paul Goethals.

Lievens au petit séminaire (N°VI sur la photo)

Travail Missionnaire

L’Inde centrale (le plateau du Chota Nâgpur) s’ouvrait alors au travail missionnaire et le Père Lievens y fut envoyĂ© en 1885. Après une pĂ©riode d’adaptation et d’étude de la langue Munda il s’installa dans une hutte Ă  Torpa (aujourd’hui dans le diocèse de Khunti) Ă  60 km au sud de Ranchi, capitale actuelle de l’État de Jharkhand. Ă€ partir de Torpa devint le centre de ses activitĂ©s. Ce qu’il dĂ©couvrit Ă©tait une situation de travail forcĂ©, d’endettement grave et de spoliation agraire systĂ©matique.

Il comprit que parler du Christ et de l’évangile passait d’abord par le rétablissement des Mundaris dans leurs droits fonciers et dignité humaine. Il étudia le droit coutumier et se mit à défendre en justice les droits de ceux dont on avait volé les terres. En particulier il fit accepter par les magistrats anglais que le droit coutumier - non-écrit - devait être pris en considération lorsqu’il s’agissait de déterminer les droits de propriétés des peuples tribaux de la région.

Ses succès auprès des tribunaux lui acquit le cĹ“ur des Mundaris qui reconnurent en lui un sauveur: ils se convertirent en masse au catholicisme. Une vaste mouvement de conversion s’était mis en route: si en 1886 le nombre de chrĂ©tiens dans la rĂ©gion n’était que de 2 700, deux ans plus tard, en 1888, il s’y trouvait environ 15 000 baptisĂ©s et 40 000 catĂ©chumènes. MalgrĂ© le soutien et l'appui logistique de son supĂ©rieur religieux, le père Sylvain Grosjean, Lievens fut rapidement dĂ©bordĂ© par les demandes d’aide en justice comme par le travail d’évangĂ©lisation qui s’ensuivait. D’autres missionnaires furent envoyĂ©s pour le seconder.

Pierre-mémorial érigée à Torpa (coutume munda)

Ses origines paysannes lui firent comprendre sans difficultĂ© combien l’attachement Ă  la terre Ă©tait un facteur important de dignitĂ© et d’identitĂ© pour les populations tribales de la rĂ©gion, en particulier les Mundaris, les Ouraons et les Kharias. NommĂ© directeur de la mission, il rĂ©sida alors Ă  Ranchi (1888-1892), chef lieu du district Ă  partir duquel il Ă©tait plus facile d’organiser le travail missionnaire de justice sociale et de scolarisation, ainsi que les autres services liĂ©s Ă  l’évangĂ©lisation. Les chrĂ©tiens Ă©taient alors au nombre de 73 000.

Maladie et Fin

Malade de la tuberculose il fit un sĂ©jour dans les montagnes, Ă  Darjeeling (fin 1891), mais l’urgence du travail - et d'inquiĂ©tantes rumeurs d’apostasie - le firent rentrer au Chota Nâgpur oĂą il se dĂ©pensa Ă  nouveau sans compter dans la rĂ©gion de Barway (1892): il y baptisa 12 000 personnes en quelques mois.

Une rechute grave le contraignit à arrêter définitivement. Ses supérieurs le renvoyèrent en Belgique pour se refaire une santé. Ce fut en vain: malgré les soins reçus la situation se dégrada et le Père Lievens rendit l’âme le , à Louvain.

Souvenir et vénération

Le sarcophage du père Lievens, dans la cathédrale Sainte-Marie de Ranchi
  • Ă€ Moorslede, son village natal, comme Ă  Torpa, qui fut au centre de son action, une statue Ă©questre du Père Lievens rappelle le vĂ©nĂ©rĂ© apĂ´tre du Chota Nâgpur.
  • L'Ă©glise paroissiale de Moorslede abrite dans le transept gauche une exposition Lievens.

Écrits

  • Brieven van C. Lievens, Moorslede, 1994.

Bibliographie

  • Victor van Tricht, Le père Lievens, Namur, Impr. P. Godenne, 1895, 278p. Première biographie du père Lievens, publiĂ©e deux ans après sa mort. RĂ©Ă©ditĂ©e en 2014.
  • A. Marlier: Pater Lievens' geĂŻllustreerde levensschets, Leuven, 1931.
  • F.J. Bowen: Fr. C. Lievens, the apostle of Chotanagpur, Londres, 1936.
  • A Marlier: Een JezuĂŻet-missionaris, Bruxelles, 1956.
  • L. Monbaliu: C.Lievens, de ridder van Chotanagpur, Roeselaere, 1983.
  • Lucien Clarysse: Father Constant Lievens S.J., Ranchi, 1984.
  • Peter Tete: C. Lievens and the Catholic Church of Chotanagpur, Ranchi, 1993.

Voir aussi

Liens externes

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