Constant Detré
Constant Detré (Szilárd Eduard Diettmann) né à Budapest (alors partie de l'Empire austro-hongrois) le , et mort le à Garnat-sur-Engièvre, un village du centre de la France (département de l’Allier) est un artiste peintre, dessinateur, aquarelliste et pastelliste hongrois naturalisé français.
Naissance | |
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Décès |
(à 54 ans) Garnat-sur-Engièvre |
Nom dans la langue maternelle |
Szilárd Eduard Diettmann |
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Il a quitté définitivement sa Hongrie natale dans des circonstances assez obscures à la suite de la répression contre le gouvernement de Béla Kun de 1919. Il s’installe à Paris (1920-1940) où il côtoie les artistes de l’École de Paris ainsi que les artistes de Montparnasse, dont plusieurs venaient d’Europe centrale, émigrés comme lui, tel son ami Pascin.
Biographie
Constant Detré naît le à Budapest[1].
Par manque de données détaillées, la biographie de l’artiste est difficile à reconstituer, certains documents généalogiques officiels nous confirment que ses ancêtres étaient à des degrés divers artistes d’Europe centrale. Son arrière- grand-père Clemens Dittmann (d’origine germanique) est sculpteur qui vient de Vienne à Budapest au cours du XIXe siècle, où il a travaillé sur plusieurs bâtiments importants[2]. Son grand-père Eduard Diettmann (Dittmann) était aussi sculpteur, il a épousé une Hongroise[3]. Le père de Constant Detré, Eduard Diettmann [4] étant mécanicien en machine à vapeur, n’avait apparemment pas la fibre artistique[5].
DĂ©buts artistiques
Constant Detré étudie la peinture à Munich avec Simon Hollósy[6], l’un des plus grands artistes hongrois du XIXe siècle, celui-ci a organisé des sessions d’études dans les Carpates pour les élèves de l’école privée de peinture qu’il avait fondée dans la capitale bavaroise en 1886[7].
Carrière
Constant Detré se rend à Paris en 1914, avant de revenir en Hongrie, mais la quitte à nouveau, peut–être en raison de la répression anti-communiste brutale lancée par Miklós Horthy (d’après un ami parisien, Detré aurait participé au gouvernement de Béla Kun en tant que « conseiller artistique » bien qu’aucun document officiel ne confirme cette hypothèse). En 1919 Detré retourne à Munich et devient metteur en scène dans une troupe de pantomime. Il s’installe à Paris en 1925 pour l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Il y rencontre Henri Matisse, Raoul Dufy, Tsugouharu Foujita, Moïse Kisling, Kiki de Montparnasse (qu’il a représentée à plusieurs reprises) ainsi que Pascin [8]. Son premier mariage avec une hongroise Marie Mirkovsky [9] s’est terminé par un divorce sans enfant. Le , il a épousé Claire Carnat, une jeune artiste française de talent (conceptrice de marionnettes). Il se fera naturaliser citoyen français peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale, le . Detré a travaillé comme professeur à l'Académie Julian. Il y enseignait, le dessin, l’art de la mode, la composition, l’harmonie des couleurs, l’histoire et l’art du Théâtre, les costumes, les décors[10]. Ses dessins à l’encre (« Misères » et Marchands de Canon) représentent sa réaction indignée contre toutes formes d’injustice. Il illustre des livres (Thérèse Raquin de Zola). Comme Toulouse-Lautrec il est attiré par les Maisons closes. En témoignent ses dessins et pastels dit « Dessins à la Lanterne » reflétant bien l’atmosphère parisienne des années 1920-1930 à Paris.
Constant Detré est surtout pastelliste, et sur ce plan, il a atteint un niveau de style et d’achèvement tout à fait remarquable, par la richesse des teintes, la profusion des sujets, la virtuosité du trait. Il a son style à lui qui se manifeste principalement par le choix de ses personnages, représentés dans des situations de tous les jours, attablés, ou assis, allongés dans l’herbe, debout mais toujours décontractés, voire alanguis. Parfois il se peint comme un voyeur, regardant de l’intérieur de sa toile ses modèles sans méfiance, de sorte que nous nous sentons attirés dans son monde comme si nous étions ses complices. Dans les années 1960, un certain nombre de ses œuvres ont été vendues aux enchères publiques à l’Hôtel Drouot à Paris, de sorte que ses œuvres continuent de ravir les collectionneurs privés tant en Europe qu’ailleurs[11] - [12] - [13].
Sa fille unique, Marie-Claire, par piété filiale, et indignée par la méconnaissance qu'a non seulement le grand public, mais aussi les experts, de cet artiste, a entrepris de raviver sa mémoire, par le biais d'un site détaillé (voir lien ci-dessous), et par un livre consacré à son père, qui réunit presque toute la documentation en sa possession[14].
Notes et références
- (en) « Detre, or Roland », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
- Église catholique de Budapest-Ferencvà ros. Palais de Karoly : l’un des plus importants bâtiments classiques du 5e arrondissement de Budapest, édifié en 1822. L’amphithéâtre du Théâtre National (1837).
- Une particularité de la famille Diettmann était que les hommes étaient protestants évangélistes (luthériens), tandis que les femmes étaient catholiques : pour chaque mariage une dérogation a été nécessaire afin de procéder à la cérémonie de mariage à l’église évangélique de la place Deà k à Budapest.
- La lettre E apparait Ă cette Ă©poque dans le nom de famille Diettmann sur les documents officiels.
- Constant Detré, Vie (http://www.cdetre.com/crbst_14.html).
- (en), (fr)Contant Detré, a life devoted to art.
- Maurice Henrion, trésorier de la Critique Etrangère de France.
- Maitre Pajot, Commissaire -Priseur, Fontainebleau, vente catalogue le dimanche 16 avril 1961.
- Première femme de Detré, Marie Mirkovsky aurait été danseuse à Budapest.
- Constant Detré Académie Julian à Paris (http://www.cdetre.com/crbst_17.html).
- Constant Detré, catalogues de ventes publiques et autres documents de 1961 et 1962(OCLC 231870228).
- (OCLC 231872371).
- Bibliothèque Kandinsky.
- Constant Detré, Artiste Peintre Pastelliste par Marie-Claire Diettmann-Coutan, sa fille, (ISBN 9782957172108), (BNF 46547559).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) MutualArt
- Site officiel