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Les consommations intermédiaires (CI) sont l'ensemble des biens et services (généralement achetés à d'autres entreprises), qui sont détruits ou transformés lors du processus de production ou incorporés au produit[1]. Elles sont très souvent nécessaires à la production.
C'est ainsi qu'une entreprise produisant du mobilier aura besoin de bois (matière première incorporée dans le produit) mais aussi d'électricité pour assurer le fonctionnement des machines (dépenses d'énergie détruite au moment de la production) et des services comptables qui disparaîtront également. La valeur ajoutée de l'entreprise sera ainsi égale à la valeur de sa production moins la valeur de ses consommations intermédiaires.
Il ne faut pas confondre les consommations intermédiaires avec les biens intermédiaires.
Sommaire
Consommations intermédiaires et valeur ajoutée
On établit généralement la relation :
Valeur ajoutée d'une entreprise = Valeur de production — Consommations intermédiaires
VA (valeur anticipée) = PI — CI x CA DT /(Fx=PI)
Le montant de la valeur ajoutée, "richesse économique produite", dépend ainsi non seulement de la définition et de la valorisation de la production, mais aussi de celles des CI.
Définition opérationnelle des consommations intermédiaires en comptabilité nationale
La comptabilité nationale fixe un certain nombre d'équerres pour définir précisément les CI et les distinguer des autres opérations[2]. Par exemple :
- Les consommations des activités auxiliaires à la production (achat, vente, comptabilité, gardiennage, transport, sécurité, etc.) sont incluses dans les CI de cette production.
- La consommation de biens environnementaux ne faisant pas l’objet de transaction est exclue.
Consommations intermédiaires et rémunération des salariés
- Sont inclus dans les CI les biens et services fournis par l’employeur que les employés doivent utiliser dans le cadre de leur travail : outils, vêtements, chaussures de travail pas ou peu utilisés en dehors du travail, douches, transport et hôtel en cas de voyage professionnel, logement de chantier, etc. Sont exclus les biens et services « utilisés par les employés quand ils le veulent, pour leur propre satisfaction » : vêtements, chaussures et même uniformes portés en dehors du travail, voiture de fonction non utilisée exclusivement pour raisons professionnelles. Ils font (ou devraient faire) partie de la rémunération des salariés.
Consommations intermédiaires et consommation de capital fixe
- Une règle pratique consiste à inclure dans consommations intermédiaires les biens qui durent moins d'un an, par opposition à l'investissement (formation brute de capital fixe) qui représente l'achat de biens d'équipement durables (plus d'un an). Mais le petit outillage est inclus, même s’il dure plus d’un an.
- L’usure des actifs fixes (machines, équipements), est exclue des CI ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe
- Si les CI excluent les acquisitions de biens d’équipement, elles incluent leur location (équipements, bureaux, terrains, etc.).
- Les logiciels achetés ou produits pour compte propre sont exclus des CI.
- Les dépenses en munitions sont clairement des CI de la production des services de défense ou de police. Les tanks, canons et autres porte-avions, sont, par contre, des investissements productifs[3]. En fait, des règles complexes ont été mises au point – par exemple, les achats d’armes de l’armée sont des CI, mais les achats d’armes ou de camions blindés de la police sont des investissements.
Consommations intermédiaires et recherche et développement
- Les dépenses de recherche et développement (R&D) peuvent être considérées à juste titre comme une forme d’investissement. Elles répondent d’ailleurs mal à la définition des CI donnée plus haut. Enfin, la R&D n’est pas une activité auxiliaire de la production. Pourtant, pour des raisons pratiques, les dépenses de R&D sont le plus souvent incluses dans les CI (avec des exceptions).
Importance des « détails » de la définition
- Ces détails (parmi d'autres) de la définition opérationnelle des CI affectent leur estimation et donc le montant de la valeur ajoutée, ainsi que l’assiette de certains impôts et taxes. Dans certains secteurs, ils peuvent même avoir un effet sensible sur les données sur la rémunération des salariés et donc sur le partage de la valeur ajoutée ou les données sur le pouvoir d’achat des ménages. Les règles appliquées peuvent aussi affecter la comparabilité internationale des données.
Notes et références
- Insee Définition de consommation intermédiaire
- CEC, IMF, OECD, UN & World Bank (1993). “System of National Accounts 1993”. Brussels/Luxembourg, New York, Paris, Washington 1993, xlix + 711 pp. (pp.143-147). Commission européenne (1996). « Système européen des comptes. SEC 1995 » Eurostat, 1996 xx + 383 pp. (Consommation intermédiaire) ; site de l'Insee.
- Conventions éminemment sujettes à débat...