Conflit de Kargil
Le conflit de Kargil — aussi appelé la guerre des glaciers — est un conflit qui opposa l'Inde et le Pakistan en 1999.
Date |
– (2 mois et 23 jours) |
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Lieu | district de Kargil, Jammu-et-Cachemire |
Issue | Retraite de l'armée pakistanaise demandé par Chine |
Ved Prakash Malik (en) | Pervez Musharraf |
30 000 hommes | 5 000 hommes |
527 tués[1] 1 363 blessés 1 capturé 2 avions abattus 1 hélicoptère abattu | 453 tués[2] 665 blessés 8 capturés |
Il est déclenché après l'infiltration de soldats pakistanais et de combattants islamistes sur la partie indienne de la Ligne de contrôle (LOC).
Cette guerre est l'un des exemples les plus récents de guerre en montagne, ce qui a posé de graves problèmes logistiques pour les armées des deux camps. Elle est également à ce jour la seule guerre conventionnelle entre États nucléaires, avec le conflit frontalier sino-soviétique de 1969 : l'Inde a mené son premier essai nucléaire, Bouddha Souriant, en 1974 et le Pakistan a mené des essais souterrains intitulés Chagai-I en mai 1998.
Déroulement du conflit
Ce conflit a pour particularité d'être disputé à une très grande altitude, sur des hauteurs atteignant plus de cinq mille mètres et souvent dans des températures inférieures à 0 °C pouvant descendre jusqu’à −48 °C. Pour cela elle peut être comparée à une forme de guerre en milieu arctique.
En , des centaines de combattants islamistes soutenus par le Pakistan s'infiltrent et s'installent sur les hauteurs de Kargil puis contrôlent la route stratégique Srinagar-Leh, nom de code Opération Badr[3]. Prenant conscience du problème, l'Inde réagit et son armée lance une vaste offensive pour reprendre les zones investies.
Cette nouvelle guerre entre l'Inde et le Pakistan dure du 9 mai avec le déclenchement d'un bombardement d'artillerie pakistanais sur la route stratégique jusqu'au 12 juillet. L'état-major indien déplace cinq divisions d'infanterie, cinq brigades indépendantes, et 44 bataillons de la vallée du Cachemire au secteur de Kargil, soit un total de 200 000 soldats indiens. Cette accumulation de forces dépassant les prévisions pakistanaises s'est produite pendant les trois semaines entre la détection initiale de l'incursion et le lancement d'une contre-offensive conjointe majeure dans une stratégie de reconquête ayant pour nom de code Opération Vijay (qui signifie « victoire » en hindi) lancé le 26 mai et qui débute par une série de frappes aériennes[4].
Alors que les combattants au sol luttaient dans des conditions hostiles dans cette guerre en montagne, la destruction le 17 juin 1999 du grand dépôt d'approvisionnement pakistanais majeur à Muntho Dhalo dans le secteur de Batalik par les Mirage 2000 du 7e escadron de la force aérienne indienne est considéré par beaucoup comme le tournant du conflit. La destruction du quartier-général du bataillon pakistanais sur le Tiger Hill culminant à 5 307 m le 24 juin 1999 par deux Mirage 2000 employant les premières bombes guidées laser utilisées en opérations par l'Inde est un stimulant majeur pour le moral pour les forces terrestres indiennes[5]. Un MiG-21 indien est abattu par un missile FIM-92 Stinger et un MiG-27 indien est accidenté le 26 mai[6]. Un hélicoptère indien Mil Mi-17 a également été abattu par des missiles Stinger le 28 mai.
La Chine reste neutre et Bill Clinton appelle le les combattants pakistanais à se retirer.
Après ce désaveu de deux de ses alliés traditionnels, le Pakistan se retire de cette zone. Après quelques combats résiduels menés par des factions extrémistes, les combats cessent totalement le , l'Inde ayant repris le contrôle des positions stratégiques. L'anniversaire de cette victoire indienne est marqué chaque année sous le nom de Kargil Vijay Diwas (« fête de la victoire de Kargil »).
Bilan du conflit et conséquences
Le bilan humain est de 527 militaires indiens et 453 militaires pakistanais tués.
Le , un avion de patrouille maritime Br 1150 Atlantic de la marine pakistanaise est abattu par deux MiG-21 indiens, causant la mort de ses 16 membres d'équipage au-dessus d'un marais maritime à la frontière entre l'Inde et le Pakistan[7].
Les pertes de l’Inde sont lourdes : 363 blessés, un capturé (relâché plus tard), deux avions et un hélicoptère abattus. Elles sont deux fois plus lourdes que celles du Pakistan.
À la suite de ce conflit, le Pakistan débouche sur un coup d'État militaire au Pakistan le . L'armée renverse le gouvernement civil de Nawaz Sharif, qui est remplacé par le général Pervez Musharraf.
Articles connexes
Notes et références
- (en) « KARGIL WAR BRINGS INTO SHARP FOCUS INDIA’S COMMITMENT TO PEACE », Press Information Bureau (consulté le )
- (en) « Over 4,000 soldiers killed in Kargil: Sharif », The Hindu,
- (en) « Kargil: where defence met diplomacy », Daily Times,
- (en) Benjamin Lambeth, « Airpower at 18,000 », sur Fondation Carnegie pour la paix internationale, (consulté le )
- Philip Camp, « The Mirage 2000 in Kargil », sur bharat-rakshak, (consulté le )
- K Nachiketa, « Engine Flame Out! », sur bharat-rakshak, (consulté le )
- (en) « The Atlantique Shoot Down », sur bharat-rakshak, (consulté le )