Concile de Rimini
Le concile de Rimini est un synode qui s'est réuni entre le mois de mai 359 et le de cette même année dans la ville d'Ariminum (aujourd'hui Rimini), en Italie du Nord à la demande de l'empereur romain Constance II.
Concile de Rimini | ||||||||||
Informations générales | ||||||||||
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Convoqué par | Constance II | |||||||||
Sujets | Christologie | |||||||||
DĂ©but | ||||||||||
Fin | ||||||||||
Lieu | Rimini | |||||||||
Accepté par | Voté à l'unanimité par les évêques participants | |||||||||
Refusé par | Pape Libère, Hilaire de Poitiers, Jérôme de Stridon | |||||||||
Organisation et participation | ||||||||||
Nombre d'Ă©veques | 400 | |||||||||
Liste des conciles | ||||||||||
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Les évêques de Vienne et de Narbonne suivent leur chef, l'évêque d'Arles Saturnin à ce concile qui définit un dogme différent du Symbole de Nicée (dogme arien).
Contexte historique
En 358, l'empereur romain Constance II demande la tenue de deux conciles, l'un rassemblant les évêques occidentaux à Ariminum (l'actuelle Rimini) et l'autre rassemblant les évêques orientaux (prévu à Nicomédie mais qui s'est en fait tenu à Séleucie d'Isaurie), pour résoudre la controverse arienne sur la nature de la divinité de Jésus-Christ, qui divisait l'Église du IVe siècle[1].
Le synode
Le concile de Rimini s'ouvre en en présence de 400 évêques d'Occident. Dès l'ouverture du concile, les délégués de l'Orient présentent une formule de foi rédigée au préalable, compatible avec l'homéisme, qui soutient que le Fils est « semblable » au Père et non de « même substance » comme le défendait le symbole de Nicée.
Constance II enjoint les évêques à adopter le nouveau credo[2]. Les évêques d'Occident restent dans un premier temps fidèle au mot de « substance »[3]. Le le , le concile dépose les évêques illyriens Ursace de Singidunum et Valens de Mursa, envoyés par l'empereur[4] - [1]. Une délégation de 10 évêques menée par Restutus de Carthage se rend par la suite auprès de l'empereur afin d'exprimer les sentiments des évêques mais celle-ci est confinée à Niké par Constance, qui refuse de la recevoir.
Des théologiens ariens convainquent la délégation de capituler et d'adopter la nouvelle formule. De retour à Rimini, celle-ci participe à convaincre les autres évêques d'Occident de recevoir le nouveau credo[5]. Dans le même temps, le préfet du prétoire d'Italie, Taurus, est chargé par l'empereur de garder les évêques sur place et de faire pression sur eux pour les convaincre d'adopter la nouvelle formule de foi[6].
Pour réduire les derniers récalcitrants, Valens accepte de joindre des explications supplémentaires au credo. Au terme des délibérations, Misonius de Byzacène donne lecture de la nouvelle formule, qui est acceptée à l'unanimité le [7].
Conclusion du synode
La majorité des 400 évêques présent est fidèle au symbole de Nicée, mais signe un formulaire homéens sous la contrainte[8]. La victoire obtenue par les ariens est exploitée pour obtenir une même décision au concile de Séleucie. En 360, Constance II convoquent les évêques à Constantinople pour entériner le nouveau credo.
Le concile de Rimoini fut considéré comme une défaite pour le trinitarisme. Le pape Libérius de Rome, défenseur du concile de Nicée, rejette le nouveau credo peu après le concile[9]. Contemporain du concile, saint Jérôme écrit : « presque toutes les églises dans le monde entier sont souillées au nom de la paix et du monarque du fait de la collusion des ariens ». Hilaire de Poitiers, qui participe au concile de Séleucie, dénonce quant à lui la « tromperie » dont ont été victimes les évêques lors du concile de Rimini[10].
Évêques participants
400 évêques majoritairement partisans de l'homoiousisme participèrent au concile de Rimini, parmi lesquels les évêques africains partisans du credo de Nicée Restutus de Carthage et Misonius de Byzacène[11]. Du côté des partisans des ariens se trouvent notamment Ursacius de Singidunum, Valens de Mursa, Germinius de Sirmium et Gaius de Pannonie[1].
Références
- Gustave Bardy, « L'Occident et les documents de la controverse arienne », Revue des sciences religieuses, vol. 20, no 1,‎ , p. 28–63 (DOI 10.3406/rscir.1940.1811, lire en ligne, consulté le ).
- Maraval, Pierre. « Chapitre II. Le débat sur les rapports du Père et du Fils : la crise arienne », , Le christianisme de Constantin à la conquête arabe. sous la direction de Maraval Pierre. Presses Universitaires de France, 2005, pp. 313-348.
- André. Chastagnol et Cairn.info, L'empire chrétien (325-395), P.U.F, (ISBN 978-2-13-032125-5, 2-13-032125-9 et 978-2-13-080579-3, OCLC 1225126391, lire en ligne), p. 118
- Ralph Dekoninck, Janine Desmulliez, Myriam Watthée-Delmotte, Controverses et polémiques religieuses : antiquité-temps modernes, Paris, Éditions L'Harmattan, , 173 p. (ISBN 978-2-296-04415-9, présentation en ligne).
- Bruno Pottier. Un écrit apocryphe attribué à Jérôme : les donatistes, le pape Damase et les origines de la conférence de Carthage de 411. Xavier Dupuis; Valérie Fauvinet-Ranson; Christophe J. Goddard; Hervé Inglebert. L’automne de l’Afrique romaine. Hommages à Claude Lepelley, Hermann, 2021, 9791037005441. ffhalshs-03466360f
- Charles Pietri, « La politique de Constance II : un premier 'césaropapisme' ou l'imitatio constantini ? », Publications de l'École Française de Rome, vol. 234, no 1,‎ , p. 281–346 (lire en ligne, consulté le ).
- V. Ermoni, « La crise arienne », Revue Historique, vol. 101, no 1,‎ , p. 1–37 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Coffigny, Basile le Grand, Éditions de l'Atelier, , 172 p. (ISBN 978-2-7082-3122-1, présentation en ligne).
- (en) « Council of Ariminum | Description, History, & Facts | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
- R. Helm, Benoît Jeanjean et Bertrand Lançon, Saint Jérôme, chronique : Continuation de la chronique d'Eusèbe, années 326-378. Suivie de quatre études sur les chroniques et chonographies dans l'antiquité tardive (IVe-VIe siècles), (ISBN 978-2-7535-2583-2, 2-7535-2583-8 et 978-2-7535-0018-1, OCLC 949652891, lire en ligne).
- Georges Folliet, « L'épiscopat africain et la crise arienne au IVe siècle », Revue des études byzantines, vol. 24, no 1,‎ , p. 196–223 (DOI 10.3406/rebyz.1966.1372, lire en ligne, consulté le ).