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Comtesse Maritza

La Comtesse Maritza (en allemand Gräfin Mariza, est une opérette en trois actes du compositeur hongrois Emmerich Kálmán, sur un livret de Julius Brammer et Alfred Grünwald, d’après Le Roman d'un jeune homme pauvre d’Octave Feuillet. L'adaptation française est de Max Eddy et Jean Marietti. Sa première représentation a eu lieu à Vienne au Theater an der Wien, le 28 février 1924 et la création française, le 27 février 1930, au Théâtre municipal de Mulhouse.

Comtesse Maritza
Gräfin Mariza
Description de cette image, également commentée ci-après
Comtesse Maritza par la troupe des Matelots de la Dendre, Ath, le 13 mars 2010
Genre Opérette
Nbre d'actes 3
Musique Emmerich Kálmán
Livret Julius Brammer et Alfred GrĂĽnwald
Langue
originale
Allemand
Sources
littéraires
Le roman d’un jeune homme pauvre d’Octave Feuillet
Durée (approx.) 3h
Dates de
composition
1923-1924
Création 28 février 1924
Vienne au Theater an der Wien
Création
française
27 février 1930
au Théâtre municipal de Mulhouse

Versions successives

Adaptation française : Max Eddy et Jean Marietti 1930

Représentations notables

Création à Paris, Théâtre des Champs Elysées, le 7 mai 1931

Personnages

Airs

  • Acte I « Le bonheur est un rĂŞve merveilleux Â» (Manja) ; « Le regret parfois Â» (Tassilo) ; ChĹ“ur et entrĂ©e de Maritza ; « Ma p'tite sĹ“ur, mon frĂ©rot Â» (Tassilo, Lisa) ; « Un tout petit bout d'homme Â» (Zsupan, Maritza); « Joue, Tzigane, joue Â» (Tassilo)
  • Acte II : « Tout, tout, tout Â» (Duo Zsupan-Lisa) ; « O Maritza tout nous sĂ©pare Â» (Duo Tassilo-Maritza); « Dis oui, O mon amour Â» (Duo Tassilo-Maritza )
  • Acte III : « C'est pour un baiser Â» (Tassilo)

Différentes versions

La Comtesse Maritza peut être considéré comme un chef-d'œuvre de Kálmán, une des plus belles opérettes austro-hongroise avec Le Baron tzigane de Strauss. Elle est encore très appréciée de nos jours grâce à sa superbe partition. Tout en conservant le schéma des œuvres antérieures de Kálmán et des autres opérettes viennoises de l'époque, les duos romantiques, les numéros comiques secondaires, les mélodies des airs et l'éclat de la couleur instrumentale sont remarquables. Produites par et mettant en vedette le nouveau gestionnaire du Theater an der Wien, Hubert Marischka (comme Tassilo), avec Betty Fischer (comme la comtesse), le chanteur de variété Max Hansen (comme le baron Zsupán), Richard Waldemar et Hans Moser, la Comtesse Mariza connaît une première sensationnelle et des représentations sans interruption pendant plus d'un an. Un total de 396 représentations ont été données jusqu'en 1933.

Le Shubert theater de New York achète les droits amĂ©ricains et charge Harry B. Smith de l'adapter en anglais. La distribution de la première (18 septembre 1926) comprenait Yvonne d'Arle (Comtesse Maritza), Walter Woolf (Tassilo) et Odette Myrtil en tsigane Manja (un rĂ´le relativement peu important comprenant un air qu'elle accompagnait elle-mĂŞme au violon avant de le dĂ©truire). Vivian Hart et Harry K. Morton Ă©tait le couple secondaire, et George Hassell interprĂ©tait le rĂ´le du prince Populescu. La troupe comprenait une centaine de personnes. Quand Mlle d'Arle fit son entrĂ©e sur scène, accompagnĂ©e de deux chiens-loups de Russie, un pan du dĂ©cor s'est Ă©croulĂ©, tandis que Hope Hampton, qui avait Ă©tĂ© pressentie pour le rĂ´le, Ă©tait assise dans sa loge, et sans doute jubilait. Le critique J. Brooks Atkinson dĂ©clara: « Miss Myrtil est enjouĂ©e et pleine d'entrain, et elle joue du violon avec habiletĂ©. Mais le bris sans motif de cet instrument entraĂ®nera des frais gĂ©nĂ©raux plus importants que toutes les recettes Â». En effet, les Shubert avaient ordonnĂ© de prĂ©voir des violons pour trois mois tant ils Ă©taient confiants de la rĂ©ussite. Et du succès, il y en eut. Le public apprĂ©cia le très bel air de Tassilo chantĂ© Ă  Vienne par Hubert Marischka « Komm, Zigany Â», traduit en anglais par « Play Gypsies - Dance Gypsies Â» (en français l'air s'intitule « Joue, Tsigane ! Â»).

En France, l'opérette fut créée au théâtre de Mulhouse en 1930 et reprise à Paris au Théâtre des Champs Elysées, en mai 1931, avec Roger Bourdin (Tassilo) et Mary Lewis (la comtesse). Le chef d'orchestre était Anton Paulik du Theater an der Wien.

À Londres, la Comtesse Maritza ne fut créée qu'en 1938, avec un artiste célèbre à l'époque, Douglas Byng, en baron Zsupán, et John Garrick en Tassilo. Maria Losseff était la comtesse.

Versions cinématographiques

Il y eut au moins trois versions cinématographiques :

Argument

L'action se passe en Hongrie, au début du XXe siècle.

Acte I

Au château de la comtesse Maritza.

La comtesse Maritza vit en ville et elle a confiĂ© la gestion de son château Ă  son intendant - en fait le comte Tassilo Endrödy-Wittemburg, qui s'est fait engager sous le pseudonyme de Bela Torek. Tassilo, qui a perdu sa fortune Ă  cause d'un père noceur, espère, par son travail, gagner une dot pour sa sĹ“ur Lisa qui ignore tout de l'appauvrissement de la famille. Il aime plutĂ´t son service : il n'a jamais vu sa maĂ®tresse ; elle lui envoie les loyers. Les serviteurs et les paysans l'apprĂ©cient. Mais cette situation idyllique se termine : le prince Populescu, un vieux « Don Juan Â», arrive et annonce ses fiançailles avec la comtesse Maritza. Soudain, elle apparaĂ®t, magnifique, enjouĂ©e, mais aussi capricieuse. Elle dit vouloir cĂ©lĂ©brer son mariage avec le baron Koloman Zsupán, personnage qu'elle a en fait inventĂ© pour avoir la paix, se souvenant de l'opĂ©rette de Strauss, Le Baron tzigane. Elle annonce qu'il a Ă©tĂ© retardĂ© par quelques affaires, et que la fĂŞte des fiançailles se poursuivra sans lui. Mais alors, tout Ă  coup, il paraĂ®t ! Le vrai baron Zsupán (car il existe vraiment) a lu sa « bonne fortune Â» dans les journaux, et a dĂ©cidĂ© de venir au château de la comtesse. Il rencontre Maritza qui le prĂ©sente aux invitĂ©s. LĂ , ils surprennent Tassilio, exclu de la fĂŞte, qui chante un air tsigane qui lui rappelle son enfance. Maritza le supplie de chanter pour les invitĂ©s. Il refuse, et la comtesse, en colère, le congĂ©die. Finalement, ils se rĂ©concilient et il chante pour elle seule.

Acte II

Scène 1 : dans le parc du château de Maritza

La comtesse reçoit des visiteurs : Lisa, la sœur de Tassilo, qui ne sait pas qu'il est intendant du château et Zsupán, qui est venu rendre visite à sa «fiancée». Lisa et Zsupán s'aiment et celui-ci lui répète vingt fois qu'il n'aime pas Mariza et qu'il a rêvé de Lisa cette nuit. Tassilo est surpris et heureux de revoir sa sœur. Dans un duo, ils se souviennent de leur enfance.

Scène 2: Un salon chez Maritza

Un mois a passĂ©. Tassilo Ă©crit une lettre Ă  son ami, le comte Karl-Stephan Liebenberg, pour lui dire qu'il souffre beaucoup, mais que pour donner une dot Ă  Lisa, il est prĂŞt Ă  tout endurer. Maritza le surprend. Ensemble, ils chantent un duo oĂą ils s'avouent leur amour. Populescu raconte Ă  Maritza qu'il a vu son intendant dans le parc avec une jolie fille, et il montre la lettre inachevĂ©e de Tassilo qui parle d'une dot. Maritza ne sait pas que Tassilo a une sĹ“ur, et elle prend Lisa pour une intrigante, une « chasseuse de dots Â». Le final du deuxième acte est une scène dramatique oĂą Maritza humilie et insulte Tassilo, avant de le mettre Ă  la porte. Lisa vient, court vers son frère, et ils sortent ensemble. Maritza comprend qu'elle a fait une erreur.

Acte III

Le lendemain matin Zsupan donne rendez-vous à Lisa dans le parc. Ils chantent ensemble. Tassilo apprend alors qu'il vient de recevoir un grand héritage d'une vieille tante qui a fait preuve au bon moment de générosité en rachetant les propriétés du père prodigue. Tassilo pourra reprendre son rang de gentilhomme et épouser la belle Maritza. Quant à Lisa et Zsupan, ils convoleront en justes noces.

Représentations récentes

Bibliographie

  • (en) Richard Traubner, Operetta, A theatrical history, Routledge, London et New York, 2003, (ISBN 0-415-96641-8)
  • (fr) Forian Bruyas, Histoire de l'opĂ©rette en France. 1855-1965, Emannuel Vite, Lyon, 1974,
  • (fr) Jacques Rouchousse, L'opĂ©rette, Que sais-je ? PUF, Paris, 1999, (ISBN 2 13 050073 0)
  • (fr) Jacques Paul, Notices du programme de La Comtesse Maritza, Ath, Les Matelots de la Dendre, 2010
  • (fr) Max Eddy et Jean Maretti, livret en français de La Comtesse Maritza, Ed. Max Eschig, Paris, 1930

Références

Liens externes

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