Comté de Dabo
Le comté de Dabo (anciennement appelé comté de Dagsbourg[1], en allemand : Grafschaft Dagsburg) est un ancien État du Saint-Empire romain germanique. Fondé vers l'an mil sous le règne des Étichonides, ce comté était sous la domination de la famille de Linange à partir de 1241, jusqu'à son rattachement à la République française en 1793.
(de) Grafschaft Dagsburg
Statut |
Comté - État du Saint-Empire |
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Capitale | Dabo |
Langue(s) | Allemand, francique rhénan, alémanique, français (lorrain) |
Religion | Catholicisme, minorité protestante |
Entités précédentes :
L'État tire son nom du château de Dabo dans le massif des Vosges, le siège ancestral des comtes.
Composition
Les hameaux et villages qui ont dépendu du bailliage seigneurial de Dabo étaient[2] : La Hoube, Schaeferhof, Hommert, Harreberg, Walscheid, Abreschviller, Voyer, ainsi que diverses métairies et usines.
Le village d'Engenthal et le monastère d'Obersteigen dans la vallée de la Mossig (Bas-Rhin), en ont également fait partie.
Histoire
Le premier comte connu est Louis de Dagsbourg qui vécu au Xe siècle. Père de Heilwige de Dabo et grand-père du pape Léon IX, il est notamment à l'origine de l'abbaye de Hesse et du prieuré de Saint-Quirin[3].
Le siège ancestral de Dabo entra en possession de Hugues IV, comte de Nordgau et d'Eguisheim, lors de son mariage avec Heilwige de Dabo vers l'an mil. Issu de la dynastie franque des Étichonides, Hugues est devenu l'ancêtre des comtes de Dabo. À la mort de Hugues VII de Dabo, en 1089, la lignée des comtes du Nordgau s'éteignit et leur terres furent partagées entre les ducs de Lorraine et les évêques de Strasbourg[1]. Le patrimoine de Dabo passe au frère cadet de Hugues VII, Albert Ier, jusqu'alors comte de Moha. En 1171, le petit-fils d'Albert, Hugues X de Dabo, est également devenu comte palatin de Metz en Lorraine.
Après l'extinction des Étichonides, à la mort sans postérité de Gertrude de Dabo en 1225, une partie du comté fut partagée entre les évêques de Metz, le duc de Lorraine, le margrave de Bade et l'évêque de Strasbourg. Les comtes de Linange, proches du troisième époux de Gertrude, Simon, possédèrent le reste[4]. Après une résistance initiale de l'évêque de Strasbourg, Frédéric III de Linange reçut le fief de Dabo des mains de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen en 1241.
Le comté fut possession des comtes de Linange du XIIIe siècle jusqu'en 1680, par la suite le château et le comté furent réunis à l'Alsace[4].
Le traité de Ryswick de 1697 rendit le comté aux Linange-Dabo. Ceux-ci le gardèrent jusqu'en 1793.
En 1789, les comtes de Linange qui possédaient Dabo n'avaient de commun avec l'Alsace que le fait d'y être seigneurs des villages de Hohengott et Weyersheim[5].
En 1801, le traité de Lunéville en assura la possession à la France et il fut rattaché au département de la Meurthe.
L'ancien comté de Dabo se trouvait dans la partie de la Meurthe qui fut cédée à l'Empire allemand en 1871.
Il redevient français après la Première Guerre mondiale au sein du nouveau département de la Moselle puis est annexé par le Troisième Reich entre 1940 et 1944 (comme l'ensemble de l'Alsace-Moselle).
Notes et références
- Louis Dufour de Longuerue - Description historique et géographique de la France ancienne et moderne (1722)
- Henri Lepage - Dictionnaire topographique du département de la Meurthe (1862)
- (de) Frank LEGL, Studien zur Geschichte der Grafen von Dagsburg-Egisheim, Sarrebruck, SaarbrĂĽcker Druckerei und Verlag,
- E. Grosse - Dictionnaire statistique du DĂ©partement de la Meurthe (1836)
- Revue d'Alsace année 1925, page 207
Voir aussi
Bibliographie
- Charles-Joseph Pariset, Monographie d'une famille de bûcheron usager de l'ancien comté de Dabo, 1884 (BNF 41672205)