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Compagnies aériennes d'Afrique

Les compagnies aériennes se sont multipliées en Afrique du fait de l'état des réseaux routiers et ferroviaires dans de nombreux pays du continent qui ne sont pas bien développés en raison de problèmes financiers, du terrain et des saisons des pluies. Ben R. Guttery, auteur de l'Encyclopedia of African Airlines, a déclaré: "Bien que la plupart des compagnies n'aient jamais été aussi grandes que celles européennes ou américaines, elles ont eu un impact énorme sur l'économie et la population"[1]. De nombreuses grandes compagnies aériennes africaines appartiennent en partie ou en totalité aux gouvernements nationaux[1]. Certaines compagnies africaines ont des compagnies européennes comme actionnaires principaux, comme KLM qui détient une participation de 7,8% dans Kenya Airways[2] et British Airways qui détient une part de 18% de Comair[3].

Historique

Après l'indépendance des pays africains, les gouvernements nationaux ont créé leurs propres compagnies aériennes[1]. De nombreux pays souhaitaient se doter de gros appareils comme les DC-10 et 747 même si la demande aérienne ne justifiait pas de tels appareils. Certaines compagnies aériennes, comme Air Afrique, étaient parrainées conjointement par plusieurs gouvernements. Certains transporteurs tels que Central African Airways, East African Airways et West African Airways, ont été créés durant la colonisation britannique d'une grande partie de l'Afrique[4]. L'essor de l'industrie des aéronefs, du transport aérien et l'apport de capitaux, souvent européens ont contribué a mettre en place de nouvelles compagnies africaines[5].

Propriété d'un gouvernement

Dans de nombreux cas, les compagnies aériennes européennes ont eu des influences coloniales sur les compagnies aériennes africaines, des problèmes se sont donc posés après que les administrateurs coloniaux aient quitté l'Afrique[1]. De nombreuses compagnies aériennes gouvernementales sont dirigées par des personnes nommées par le gouvernement, car de nombreuses compagnies font partie des structures de leurs gouvernements nationaux respectifs[6]. Selon Guttery, de nombreuses compagnies aériennes africaines ne sont donc pas bien gérées[4], conduisant certaines à subir de graves pertes, et ont été liquidées peu après dans certains cas[4].

De plus, les bénéfices vont souvent dans les fonds généraux de fonctionnement de leurs pays respectifs, tandis que de nombreux gouvernements ne fournissent pas suffisamment de capitaux à leurs compagnies aériennes[1]. En outre, de nombreux gouvernements font des compagnies aériennes des pôles d'investissements en emploi massif qui a grevé grandement la bonne gestion de ces compagnies..

Guttery a déclaré que même si la multiplicités des formes d'interventions des gouvernements africains dans la gestion des compagnies aériennes africaines "peuvent être considérées comme un obstacle sur un marché mondial axé sur l'économie", la participation du gouvernement est cruciale dans la pérennité de ces compagnies[4]. Les compagnies aériennes africaines s'appuient sur des lignes internationales rentables pour subventionner les lignes nationales moins rentables, dont beaucoup desservent de très petites communautés[4].

Flotte

Par rapport aux avions des autres régions du monde, les avions en Afrique ont tendance à être plus âgés. En 2010, 4,3% des avions dans le monde volaient en Afrique. Parmi les appareils plus anciens, 12% des volaient en Afrique. Alors que les avions plus anciens ont des prix bas, ils ont des taux de consommation de carburant et des coûts de maintenance plus élevés que les avions plus récents. Comme de nombreuses compagnies aériennes africaines ont de faibles cotes de crédit, l'Afrique a un faible niveau de contrats de location. 5% des avions loués dans le monde volent en Afrique[3].

Participation aux alliances

Les alliances de compagnies aériennes en Afrique ont tendance à inclure des accords de partage de code entre plusieurs compagnies aériennes dans un consortium. Relativement peu de compagnies aériennes africaines participent à des alliances avec des transporteurs non africains, car trop peu d'entre elles sont en capacité d'attirer des investissements en capital et ne sont donc pas en mesure de développer des réseaux attrayants pour les alliances de compagnies aériennes. Cependant, un certain nombre de compagnies nationales ont pu rejoindre les réseaux mondiaux d'alliances de compagnies aériennes: South African Airways est devenue membre de Star Alliance le 10 avril 2006. Kenya Airways est devenue membre associé de SkyTeam le 4 septembre 2007[3], et est devenue membre à part entière de SkyTeam en 2010[7] - [8]. Egyptair est devenue membre de Star Alliance en juillet 2008, tout comme Ethiopian Airlines en décembre 2011[9] - [10].Royal Air Maroc a rejoint Oneworld en avril 2020[11].

Sécurité

En 1998, l'Organisation de l'aviation civile internationale a classé l'Afrique et l'Amérique latine parmi les régions du monde avec les réseaux de transport aérien les moins sûrs. Le réseau africain de l'aviation civile a une infrastructure sous-développée. En 1998, les systèmes de contrôle du trafic aérien en Afrique n'étaient pas aussi développés que les systèmes ATC dans d'autres parties du monde[5]. De plus, par rapport aux grands aérodromes, les petits aérodromes sont moins susceptibles d'avoir des pistes à revêtement dur. Guttery a déclaré en 1998 que les principaux aéroports africains "sont pratiquement indiscernables de ceux des pays développés"[5], en ajoutant que "les problèmes de sécurité aéroportuaire continuent d'être un problème, mais qu'ils sont en cours de règlement"[5].

En 2005, environ 25% des accidents d'avion dans le monde étaient survenus en Afrique, tandis que les vols africains représentent 5% du trafic aérien mondial. Le Wall Street Journal a déclaré que "pendant des décennies, l'aviation africaine a souffert d'avions désuets, d'aéroports mal entretenus, d'équipements défectueux et de pilotes mal formés " qui a fait du ciel africain, le plus dangereux du monde"[12].

Notes et références

  1. Guttery, Ben R. Encyclopedia of African Airlines. McFarland & Company, 1 August 1998. 1. Retrieved from Google Books on 15 February 2012.
  2. Kenya Airways Annual Report 2018, https://corporate.kenya-airways.com/uploadedFiles/Content/Investor_Information/KQ_Annual_Report_for_43rd_Annual_General_Meeting.pdf
  3. Graham, Anne, Andreas Papatheodorou, and Peter Forsyth (editors). Aviation and Tourism: Implications for Leisure Travel. Ashgate Publishing, Ltd., 10 March 2010. 3. Retrieved from Google Books on 15 February 2012. (ISBN 1-4094-0232-0), (ISBN 978-1-4094-0232-9).
  4. Guttery, Ben R. Encyclopedia of African Airlines. McFarland & Company, 1 August 1998. 2. Retrieved from Google Books on 15 February 2012.
  5. Guttery, Ben R. Encyclopedia of African Airlines. McFarland & Company, 1 August 1998. 3. Retrieved from Google Books on 15 February 2012.
  6. Guttery, Ben R. Encyclopedia of African Airlines. McFarland & Company, 1 August 1998. 1-2. Retrieved from Google Books on 15 February 2012.
  7. « SkyTeam celebrates tenth anniversary » [archive du ], KLM, (consulté le )
  8. Aaron Karp, « SkyTeam eyes further expansion on 10th anniversary », Air Transport World, (lire en ligne, consulté le )
  9. "Ethiopian Airlines." Star Alliance. Retrieved on 15 February 2012.
  10. « EGYPTAIR », sur Star Alliance, Star Alliance (consulté le )
  11. « Royal Air Maroc est membre de l’alliance Oneworld », sur Air Journal, (consulté le )
  12. "« Nightmare in Nigeria: How Blunders and Neglect Stoked an African Air Tragedy », The Wall Street Journal, (lire en ligne [archive du ], consulté le ) - Available from ProQuest, document ID: 399047247 - "They and 48 others who perished were like many victims of African plane crashes: casualties of widespread neglect that makes this continent's skies the most dangerous in the world. Africa accounts for less than 5% of global airline traffic. It accounts for roughly 25% of crashes. For decades, African aviation has suffered from antiquated planes, crumbling airports, broken equipment and poorly trained pilots. The broadest reason for the dismal safety record is simply that governments haven't enforced minimal standards. Powerless, or in some cases dishonest, regulators allow ill-equipped carriers to fly with little regard for safety. Airports stay open without electricity or qualified air-traffic controllers. Emergency services lack equipment or disaster plans."
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