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Communauté d'Oneida

La communautĂ© d'Oneida est une communautĂ© utopique fondĂ©e en 1848 par John Humphrey Noyes Ă  Oneida dans l'État de New-York. C'est l'une des seules communautĂ©s du XIXe siècle Ă  avoir expĂ©rimentĂ© la mise en commun de la propriĂ©tĂ© et de la vie affective et sexuelle. Elle repose sur trois principes fondamentaux : le « mariage Ă  plusieurs Â» (Complex Marriage), la « rĂ©tention de l'Ă©jaculation Â» (Male Continence) et l'« enseignement par les anciens Â» (Ascending Fellowship). Alors qu'elle compte 87 membres Ă  l'origine, elle a grossi pour en rassembler plus de 300 en 1878. Elle s'inspire du phalanstère de Fourier.

Communauté d'Oneida
GĂ©ographie
Pays
État
Coordonnées
43° 03′ 37″ N, 75° 36′ 19″ O
Fonctionnement
Statut
Histoire
Fondation
Fondateur
Dissolution
Carte

La communauté se dissous en 1881, se transforme en coopérative, et devient une grande entreprise d'argenterie, Oneida Limited.

Principes

Le mariage Ă  plusieurs

Chaque membre adulte de la communauté est marié à tous les autres membres. Il est libre d'avoir des relations sexuelles avec les personnes de son choix sans exclusivité. Ces pratiques sont considérées comme immorales à l'extérieur de la communauté. Pourtant, pour John Noyes, ces doctrines sont libératoires, pour les femmes notamment qui ne doivent pas assumer seules la responsabilité de la naissance des enfants, de leur éducation et des tâches ménagères. Chaque membre partage ainsi tous les aspects de la vie quotidienne et la communauté est consultée pour chaque décision à prendre.

La rétention de l'éjaculation

Chaque homme devait pratiquer les techniques de rétention de l'éjaculation, cela dans le but d'augmenter la durée des rapports sexuels mais surtout comme moyen de contraception. Noyes était en effet marqué par les nombreuses grossesses de son épouse dans sa vie pré-onéidienne. Cependant, plutôt que d'encourager l'abstinence, il a confié la responsabilité du contrôle des naissances à l'homme par cette technique du coït prolongé sans éjaculation.

Les jeunes hommes sont formĂ©s Ă  ces techniques de rĂ©tention de l'Ă©jaculation par des femmes dĂ©jĂ  mĂ©nopausĂ©es, donc libĂ©rĂ©es de tout risque de grossesse. Ces femmes choisissent l'Ă©lu de leur choix, et aucun refus n'est possible, le but Ă©tant d'aider l'homme Ă  se perfectionner le plus possible. Le droit de reproduction est ainsi rĂ©servĂ© Ă  des gĂ©niteurs et gĂ©nitrices dĂ©signĂ©es Ă  cette fin. C'est pourquoi, en 30 ans, sur une communautĂ© de plus de 300 habitants, seuls 58 enfants sont nĂ©s de « parents sĂ©lectionnĂ©s Â».

L'enseignement par les anciens

L'Ă©ducation sexuelle est prĂ´nĂ©e par les membres les plus anciens de la communautĂ©. Ă€ partir de 14 ans, chaque jeune personne vierge participe au mariage Ă  plusieurs. Un groupe spĂ©cial, composĂ© des « membres centraux Â» (Central Members : les membres les plus anciens de la communautĂ©), enseigne aux jeunes vierges la parfaite maĂ®trise de l'acte sexuel.

DĂ©clin

Siège de la communauté

Chose à noter, ce ne fut pas l'intervention du pouvoir civil qui mit fin à Oneida en tant que communauté sexuelle, mais bien plutôt le développement de tensions internes, liées tant au vieillissement du chef qu'à une résistance croissante à la hiérarchie de fait interne, même déguisée en « compagnonnage ascendant ». La disjonction radicale des fonctions amatives et reproductives livrait celle-ci à la directivité utopique et à ses abus.

Féru d'eugénisme, lecteur de Darwin, Noyes entendit sur le tard réserver le droit de reproduction à des géniteurs et génitrices désignés à cette fin (encore que ce soit parmi des volontaires) : 58 enfants naquirent ainsi de « parents sélectionnés ». Oneida était de moins en moins religieux, de plus en plus « socialiste », de plus en plus entre les mains d'un leader vieilli entouré de ses dignitaires, et la communauté allait finir par se lézarder. Il semble que l'étincelle qui mit le feu aux poudres fut l'opposition croissante à la confiscation par Noyes surtout (et les anciens) du privilège d'initier les jeunes filles : d'où trop de frustrations chez les autres.

Usé par l'âge, par la surdité, face à des attaques extérieures sans cesse plus virulentes et à la désunion interne, Noyes prit un beau jour le large, en recommandant d'abolir le mariage complexe, clef de voûte du système : Oneida avait vécu, et se transforma en une simple coopérative avec parts et actions. Le rêve du paradis insulaire s'évanouit avec son créateur.

Bibliographie

  • (en) Gay Talese, Thy Neighbour's Wife, Londres, Pan Books Ltd., , 512 p. (ISBN 0 330 26404 4), p. 268-298

Voir aussi

Notes et références

  1. E. Héris. La Reconstruction sociale par la Communauté. Ordre de l'Etoile d'Orient, Paris, 1922.
  2. Marion Schreiber, Rebelles Silencieux pp.29-30 Editions Racine, Bruxelles

2. J.F. Draperi. Godin, inventeur de l'Ă©conomie Sociale. pp. 83-85 Editions Repas, Valence, 2010.

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