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Commission Ă©lectorale nationale autonome (BĂ©nin)

La Commission électorale nationale autonome (CENA) est un organe administratif béninois chargé d'organiser et de superviser les élections au Bénin.

Commission Ă©lectorale nationale autonome
Conférence de presse de la CENA le 4 avril 2019
Histoire
Fondation

Il est créé en 1995 pour concrétiser et renforcer le processus démocratique amorcé au Bénin depuis la Conférence nationale des forces vives de février 1990 qui ouvre au pays la voie du régime démocratique.

Les toutes premières élections présidentielles et législatives de 1991 sont organisées par le ministère de l’Intérieur tandis que toutes les autres sont organisées par cette commission non permanente avant le code électoral de 2013.

La Commission électorale nationale autonome connaît des métamorphoses au gré des lois électorales régissant chaque scrutin[1].

Histoire

Réforme du système électoral

En , le Bénin après avoir adopté la voie du régime démocratique au lendemain de la conférence nationale, a entrepris des réformes en vue de garantir la performance et la transparence du système électoral.

Avec la fin de l’ère du monolithisme imposé par la Loi fondamentale de 1977, l’élection cesse d’être une simple formalité, un rituel de légitimation et de ratification des choix opérés par le parti unique et l’Assemblée Nationale Révolutionnaire (ANR) ce qui engendre une certaine contestation de l’administration [2].

Neutralité de l’Administration contestée

La neutralité reconnue à l’Administration est contestée et des doutes sérieux sur sa capacité à organiser des élections honnêtes ont pris du relief suite à l’euphorie née de la réussite de la Conférence nationale. Le Ministère de l’intérieur conserva ses prérogatives en matière d’organisation des élections juste pour le Référendum constituant de 1990, les élections présidentielles et législatives de 1991 assisté par du Comité national chargé du suivi des élections, créé par arrêté ministériel n°130/MISAT/MDN/MF/DC/SA du 23 octobre 1990. Ce comité a pour missions de : suivre l’organisation matérielle du référendum et des consultations électorales pendant la période de transition, veiller au respect strict des textes en vigueur, coordonner les actions des différents départements ministériels impliqués dans l’organisation du référendum et des opérations électorales [2].

Naissance de deux Blocs

Après les élections de 1991, deux blocs antagonistes dont la mouvance organisée autour du Chef de l’Exécutif et de l’opposition qui contrôlait le bureau du Parlement. A la veille des élections législatives de 1995, un climat de suspicion et doute exprimé par l’opposition sur la capacité du ministère de l’intérieur à organiser une compétition électorale malgré son expérience en la matière pour avoir organisé les élections présidentielles de 1991 et les élections législatives de 1991 sans grandes contestations[2].

Naissance de la CENA

, l’opposition rĂ©unie au sein de la Convention Nationale des Forces de Changement saisit le PrĂ©sident de la RĂ©publique d’une requĂŞte en vue de la crĂ©ation d’une Commission Électorale IndĂ©pendante, seul gage d’élections rĂ©ellement transparentes. Soutenue par des Organisations de la sociĂ©tĂ© civile, malgrĂ© la dĂ©sapprobation du prĂ©sident NicĂ©phore soglo, Chef de l’Etat d’alors pour la crĂ©ation de cette commission indĂ©pendante, l’opposition rĂ©ussit Ă  introduire et Ă  faire voter Ă  l’AssemblĂ©e Nationale la lois crĂ©ant la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) le , veille des Ă©lections lĂ©gislatives de 1995.   Le recours en inconstitutionnalitĂ© du Chef de l’Etat en date du n’a pas prospĂ©rĂ© Ă  la Cour constitutionnelle qui a jugĂ© en faveur du Parlement[2].

La promulgation de la loi N° 94-013 du 17 janvier 1995 portant règles générales pour les élections du Président de la République et des membres de l’Assemblée nationale mettait désormais fin à toute suspicion en matière de fraudes électorales au Bénin. La loi N° 94-014 du 27 janvier 1995 portant code électoral en République du Bénin institue la CENA et la loi N° 94-015 du 27 janvier 1995 définit son mode de fonctionnement[2].

Missions

Le code électoral dans son article 15 précise :

La Commission électorale nationale autonome (CENA) est chargée notamment de[3] :

  • La prĂ©paration, de l’organisation, du dĂ©roulement, de la supervision des opĂ©rations de vote et de la centralisation des rĂ©sultats ;
  • L’organisation et de la supervision des opĂ©rations rĂ©fĂ©rendaires et Ă©lectorales ;
  • L’élaboration des documents, actes et procĂ©dures devant, d’une part assurer la rĂ©gularitĂ©, la sĂ©curitĂ©, la transparence des scrutins et, d’autre part, garantir aux Ă©lecteurs ainsi qu’aux candidats, le libre exercice de leur droit ;
  • La formation des agents Ă©lectoraux ;
  • L’information des citoyens sur le contenu du code Ă©lectoral ;
  • La commande et du dĂ©ploiement du matĂ©riel Ă©lectoral ;
  • La commande des bulletins de vote et de l’ensemble du matĂ©riel Ă©lectoral ;
  • La rĂ©partition du matĂ©riel Ă©lectoral dans les centres de vote ;
  • L’enregistrement des candidatures et leur publication ;
  • L’étude des dossiers de candidature ;
  • La nomination des reprĂ©sentants de la majoritĂ© et de l’opposition Parlementaire dans les postes de vote, après dĂ©signation de ceux-ci par l’AssemblĂ©e Nationale ;
  • L’établissement de la liste des observateurs internationaux Ă  inviter par le gouvernement qui Ă©tablit les accrĂ©ditations ;
  • L’établissement du code des observateurs ;
  • L’attribution des documents d’identification aux observateurs et de la coordination de leurs activitĂ©s ;
  • La publication des grandes tendances des rĂ©sultats provisoires.

Membres de la commission[4]

NNom & PrénomsStatut ou Fonction
01Emmanuel TiandoPrésident
02Geneviève Boko NadjoVice-présidente
03Basile FassinouCoordonnateur au budget
04Freddy HoungbedjiCommissaire
05Abou Aadam SouleCommissaire
06Léa HounkpèCoordinatrice du Secrétariat Administratif Permanent

Relations avec les institutions

Conformément à ses attributions, son organisation et son Fonctionnement, le processus électoral met en scène la CENA et plusieurs institutions [1]:

Nature de l'InstitutionDescription de l'InstitutionType de rapportRĂ´les ou observation
GouvernementMinistère de l’économie et des financesFonctionnelsMobilisation et mise à disposition des ressources
Ministère de l’intérieurDéploiement des agents de sécurité sur les lieux de vote afin de mettre de l’ordre dans le processus électoral.
Ministère de la défense
Institutions nationalesAssemblée nationaleFonctionnelsOrganisation des élections
Cour constitutionnelle
Cour suprĂŞme
Haute cour de justice
Haute autorité de l'audio visuelles et de la communicationCycliques*S’occupe du rôle des médias avant, pendant et après les élections.

*Sanctions des candidats pour des dérives électorales

Institutions Sous-régionalesCommunauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)CycliquesSupervision électorale comme observateur internationaux
Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)Cycliques
Institutions internationalesPartenaires Techniques et Financiers (PTF)Fonctionnels Sur la base d’une prévision budgétaire de sept millions huit cent vingt-neuf mille trois cent trente-sept (7.829.337) ont été mis à la disposition de la CENA par les PTF pour l’élection présidentielle de 2011.
Autres InstitutionsSociété civileépisodiques Supervision électorale comme observateur internationaux
Organisations non gouvernementales (ONG)Ă©pisodiques
Acteurs politiques (partis politiques et candidats)OpérationnelsLe rôle des partis politiques n'est pas aussi visible ou direct car ils sont déjà représentés dans l’appareil de la structure.
Les médiasépisodiques
CPS/LEPI-MIRENAInvisibles/IndirectesNotamment dans le cadre l'organisation des élections présidentielles de mars 2011 et législatives d’avril 2011.

Bilan depuis sa création

Depuis l’amorce du renouveau démocratique en 1990, sur les dix sept (17) élections organisées au Bénin, quinze (15) sont à l'actif de cette institution du fait que les toutes premières élections présidentielle de 1991 et législatives de 1991 ont été organisées par le Ministère de l’Intérieur. Il s'agit de[5] - [6]:

  • six (6) Ă©lections prĂ©sidentielles : 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016;
  • six (06) Ă©lections lĂ©gislatives en , 1995, 1999, 2003, 2007, 2011 et 2015;
  • Trois (03) Ă©lections communales et locales en 2002/2003, 2008 et 2015

Succès ou atouts de la CENA

Depuis sa création en 1995, la CENA a enregistré des succès dans sa mission d’organisation des élections au Bénin. En effet, elle organise tous les quatre et cinq ans, des élections qui permettent d’enregistrer respectivement quatre-vingt-trois (83) députés à l’assemblée nationale, un (01) Président de la République et soixante-dix-sept (77) maires sur toute l’étendue du territoire national. Par ailleurs, il est observé d’autres succès pour cette institution dont entre autres [1]:

  • Proclamation provisoire des rĂ©sultats des Ă©lections par la CENA sans bain de sang ce qui fait du BĂ©nin un pays de stabilitĂ© politique, de paix et de tranquillitĂ© dans la sous rĂ©gions africaine;
  • Observation d’une certaine autonomie dans l’élaboration, l’adoption, et la gestion son budget et son règlement intĂ©rieur. C’est le cas avec la CENA de 2013 qui a un mandat de sept ans;
  • Election de son bureau en son sein par ses membres;
  • Etablissement du calendrier Ă©lectoral.

Difficultés ou contraintes de la CENA

Contraintes politiques  

Processus de désignation des membres

Remise en cause de son impartialité

Notes et références

  1. Paulin HOUNSOUNON-TOLIN, Mahamane SAVADOGO, Willy BONGO-PASI MONKE SAGOL et Ramsès Thiémélé BOA, « REVUE INTERNATIONALE D’ETUDES SOCIALES, DE PHILOSOPHIE, D’EDUCATION ET D’ETHIQUE », Trimestriel,‎ 16 janvier 2014,, p. 46,47 (lire en ligne)
  2. . Huguette AKPLOGAN DOSSA, Évaluation du système électoral et de la CENA :Contributions de l’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique (ARGA), 37 p. (lire en ligne), p. 3 au 5 (RADIOSCOPIE DE LA CENA DE SA CRÉATION A NOS JOURS--Origine de la CENA)
  3. « mission », sur CENA, (consulté le )
  4. « Membres », sur CENA, (consulté le )
  5. Huguette AKPLOGAN DOSSA, Evaluation du système électoral et de la CENA, Bénin, 87 p. (lire en ligne), introduction pages 6
  6. « Bibliographie des Enseignants et Chercheurs de l'UAC », sur bec.uac.bj (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

https://library.fes.de/pdf-files/bueros/benin/07918-01.pdf http://base.afrique-gouvernance.net/docs/contribution_arga_lepi.pdf

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