Commanderie de Launay
La commanderie de Launay[N 1], dite aussi commanderie de Launay-lès-Sens[N 2], est une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, de la langue de France en la paroisse de Saint-Martin-sur-Oreuse (aujourd'hui dans l'Yonne) et a commencé par être un membre de la commanderie de Cerisiers[N 3] au XIIIe siècle. La réorganisation intervenue à la fin du XVe siècle hisse Launay au rang de commanderie[3]. On lui rattache alors les commanderies de Cerisiers, de Joigny (dite de Saint-Thomas) et des biens situés à Plessis-Saint-Jean et Courroy (issus du l'ordre du Temple).
Commanderie de Launay | |
Présentation | |
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Fondation | Hospitaliers début XIIIe siècle |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Bourgogne |
Département | Yonne |
Ville | Thorigny-sur-Oreuse |
Géolocalisation | |
Coordonnées | 48° 17′ 38″ nord, 3° 20′ 57″ est |
Histoire
Primitivement dotée du statut de Maison (XIIIe siècle), elle prend rang de commanderie au XVe siècle. On lui rattache les possessions de l'ordre éparses dans le Sénonais : Plessis-Saint-Jean, Courroy (paroisse de Granges-le-Bocage), Cerisiers, Joigny (anc. Saint-Thomas), Roussemeau. L'autorité de la Maison s'étend sur les hameaux de Launay et de La Borde, et sur une moitié du village de Saint-Martin-sur-Oreuse. A partir du XVIe siècle, la commanderie de Launay est attribuée au prieur de France jusqu'à la Révolution. A partir du XVIe siècle, les revenus sont administrés par un receveur (-fermier) (Gateau, Périllault puis Bertrand). Au XVIe siècle les receveurs Gasteau (famille de Sens) expédiaient du blé à Malte.
A la suite de prêts consentis à Erard de Brienne engagé dans une guerre de succession du comté de Champagne (1215-1221), la Maison de Launay devient suzeraine de la seigneurie voisine de Fleurigny possédée par ledit Erard.
Philippe de Villiers de L'Isle-Adam a été commandeur de Launay avant de poursuivre outremer et de finir à la tête de l'Ordre, lui ménageant une solution de repli à Malte, après la chute de Rhodes et l'exil en Italie. Le frère du cardinal et du duc de Guise viennent mourir dans cette commanderie lors des premiers combats contre les Huguenots. Mais à partir de 1660, elle est désertée par les membres de l'Ordre et habitée par de puissants fermiers-receveurs : les Perillault puis les Bertrand. L'un d'eux dirige les travaux du Canal du Rhône au Rhin. Cette situation perdure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Détruite du fait de la Révolution, son portail d'entrée sera démonté pierre à pierre par le marquis Leclerc de Fleurigny et reconstruit à l'entrée du parc du château de Fleurigny durant la restauration. On remarquera que le blason bûché qui somme l'arche du portail a été intentionnellement retourné. Un bâtiment sur place, servant désormais de logis, dont la galerie nord a été récemment close, et des éléments de pièces d'eau.
Le fonds d'archives de la commanderie subsiste aux Archives nationales (série S).
Notes
- (la): preceptoria de Launays, 1373. cf. Legras 1987, p. 216-219.
- Ne pas confondre avec deux autres établissements du même nom qui eux sont d'origine templière: la commanderie de Launay au Perche / Launay-lès-Verneuil 48° 43′ 29″ N, 0° 58′ 51″ E, commune de Rueil-la-Gadelière en Eure-et-Loir qui fut rattachée à la commanderie de la Villedieu-en-Dreugesin (Laons) à partir de 1378[1] et le Temple de Launay 46° 16′ 52″ N, 4° 07′ 42″ E, commune de Sainte-Foy (Saône-et-Loire), qui lui est devenu un membre de la commanderie d'Épinassy[2] après la dévolution des biens de l'ordre du Temple. Épinassy se trouve sur la commune de Changy dans la Loire, 46° 24′ 04″ N, 4° 16′ 01″ E.
- Cerisiers, département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Références
- Mannier 1872, p. 124
- Anatole de Charmasse, État des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Maconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333, Paris Autun, H. Champion, , 43 p. (lire en ligne), p. 30-31
- Mannier 1872, p. 334-335
Bibliographie
- Anne-Marie Legras, L'enquête pontificale de 1373 sur l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem : édition et commentaires des documents relatifs au Grand Prieuré de France, CNRS, , 524 p. (ISBN 978-2-222-03404-9, OCLC 493684954, présentation en ligne)
- Eugène Mannier, Ordre de Malte : Les commanderies du grand-prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux Archives nationales à Paris, Aubry & Dumoulin, (lire en ligne)