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Colonne votive de Lisieux

La colonne votive de Lisieux est une colonne d'époque romaine découverte lors des travaux de reconstruction de la ville de Lisieux, en France.

Colonne votive de Lisieux
Image illustrative de l’article Colonne votive de Lisieux
Type Colonne
Période
Culture
Lieu de découverte Lisieux

Les conditions de la découverte et l'état de conservation des reliefs n'est pas sans poser des problèmes d'identification.

Elle est désormais conservée dans l'église Saint-Jacques.

Histoire

Histoire antique

plan général de Lisieux à l'époque romaine
Plan de Lisieux antique et localisation des vestiges : le site de la colonne est au no 6.

L'ancienne ville de Lisieux possédait un port sur la Touques et est bordée en outre par l'Orbiquet[F 1].

Raymond Lantier a daté les vestiges du IIIe siècle plus précisément entre 225 et 250[C 1] - [G 1].

Redécouverte et mise en valeur

Les vestiges ont été dégagés place Victor-Hugo à l'occasion de travaux de reconstruction de la ville durement touchée par les bombardements de la bataille de Normandie[C 1]. Les déblaiements sont surveillés par François Cottin[F 1], membre de la Société des antiquaires de Normandie. Patrice Lajoye localise la découverte place Charles-de-Gaulle[H 1].

L'ancienne église Saint-Jacques.

Les fragments de la colonne sont trouvés « au pied du plateau de Saint-Jacques » et approximativement vers la rue aux Fèvres[F 2].

La colonne est remontée initialement dans un square rue Pont-Mortain, le square André-Malraux[G 1], avant d'être placée dans l'église Saint-Jacques[E 1].

Description

Description générale

Trois tambours (deux selon Patrice Lajoye[H 1]) de la colonne ont été retrouvés[E 2], ainsi qu'un chapiteau[C 1] corinthien[F 3]. Le monument est en pierre[G 1].

Deux tambours sont en pierre de Caen et celui portant le chapiteau corinthien est constitué d'oolithe[F 4]. Les tambours mesurent respectivement 0,76 m pour un diamètre de 0,37 m pour l'un, 0,98 m pour un diamètre de 0,45 m pour l'autre et 0,73 m pour un diamètre de 0,44 m pour le dernier[F 3].

Le monument comportait initialement 4 tambours et le chapiteau outre son socle. Il était peut-être surmonté d'une statue[H 1] comme pourrait en témoigner la présence d'une mortaise sur le chapiteau[F 3].

La partie arrière des tambours n'est pas taillée[C 1]. Tous les tambours conservés ne disposent pas d'un décor sculpté[F 3]. Un des tambours comporte outre des scènes d'autres motifs, des tresses et des motifs en spirale[F 3].

Le décor qui couvre partiellement le monument est assez mal conservé[F 3] - [F 5].

Scènes représentées

Une scène religieuse est présente ainsi qu'une autre scène civile[C 1] - [G 1], deux scènes qui sont cependant incomplètes[E 2]. La scène civile est située sur la partie inférieure et la scène religieuse sur la partie supérieure[E 2].

Une inscription incomplètement conservée[H 1] entre les deux scènes[E 2] figure le nom HERMADION[C 1] plus précisément IAPROC HERMADION. Une inscription figure sur le registre inférieur, SC L PDSD. Les inscriptions sont liées à des scènes figurées[E 2].

Une scène de sacrifice est présente[H 1]. Un personnage situé au milieu des personnages figurés « complémentaires ou tributaires »[E 2] offre un sacrifice et reçoit un hommage[C 1]. Des portraits présentent peut-être « la cérémonie d'érection de la colonne »[H 1].

D'autres scènes représentent Vénus[C 1].

Un des tambours porte selon Patrice Lajoye deux scènes : une Vénus au bain avec un Amour, « scène très fréquente (...) sur les poteries gallo-romaines » et une scène d'enlèvement de Daphné par Apollon[H 1].

Interprétation

L'état de conservation des vestiges n'est pas sans poser des problématiques d'interprétation[F 3].

Appartenance à un modèle présent en Gaule orientale

La colonne de Lisieux évoque les « colonnes votives trouvées en Gaule orientale »[A 1], colonne de Mayence ou à l'anguipède « répandues dans l'est de la Gaule et en Germanie »[E 2]. Cette localisation est une nouveauté pour la connaissance de « l'aire de dispersion de ce type de monument »[F 5].

Le territoire de l'ancienne « Basse-Normandie est très pauvre en manifestations de la sculpture gallo-romaine »[F 1].

Monument commémoratif évoquant des structures politiques locales

Le monument a une visée commémorative[E 2]. Hermadion était peut-être « un possible sénateur de la cité des Lexovii », membre des institutions locales en continuité avec les institutions en cours à l'époque gauloise[H 1].

Les scènes sont représentées de façon réaliste et au caractère officiel avec deux personnes quittant un sanctuaire[E 2].

La divinité féminine représentée est selon Patrice Lajoye Hébé[H 1].

Monument témoignant de l'activité commerciale et des échanges

Hermodion est interprété comme étant le sculpteur ou le commanditaire du monument, « riche négociant d'origine orientale »[F 6].

Cette origine offrirait un témoignage des échanges du port de la cité antique et de son rôle dans l'économie locale au IIe siècle[F 6].

Notes et références

    • La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings
    • Lisieux avant l'an mil, essai de reconstitution
      • Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados
      • Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine
        • Lisieux dans l'Antiquité
        • Découvertes archéologiques à Lisieux (Calvados)
        1. Lantier 1959, p. 338.
        2. Lantier 1959, p. 339.
        3. Lantier 1959, p. 340.
        4. Lantier 1959, p. 339-340.
        5. Lantier 1959, p. 345.
        6. Lantier 1959, p. 346.
        • Le patrimoine des communes du Calvados
        1. Collectif 2001, p. 1032.
        • Religions et cultes à Lisieux (Normandie) dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge
        1. Lajoye 2012, p. 28.

        Voir aussi

        Articles connexes

        Liens externes

        Bibliographie

        Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

        Ouvrages généraux

        • Florence Delacampagne, Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, (ISBN 2-87754-011-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
        • Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin et Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Rennes, Ouest-France, .
        • Collectif, Le patrimoine des communes du Calvados, Paris, Flohic, (ISBN 2-84234-111-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
        • Chronique gallo-romaine Paul-Marie Duval, Revue des Études Anciennes, 1962, 64-3-4 pp. 326-377 (Lire en ligne)

        Ouvrages sur Lisieux dans l'antiquité ou sur la colonne

        • François Cottin, « Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, vol. LIII, nos 1955-1956, , p. 169-196. (tiré à part édité à Lisieux en 1957, 31 p.)
        • Patrice Lajoye, Religions et cultes à Lisieux (Normandie) dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
        • Raymond Lantier, « Découvertes archéologiques à Lisieux (Calvados) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 103-2, , p. 338-346 (lire en ligne, consulté le ).
        • Claude Lemaître, « Lisieux dans l'Antiquité », Art de Basse-Normandie, nos 89-90-91, 1984-1985, p. 12-29.
        • Claude Lemaître, « La colonne votive de Lisieux », Histoire et traditions populaires, no 79, , p. 23-32.
        • Claude Lemaître, « La colonne votive de Lisieux », Bulletin de la société historique de Lisieux, no 67, , p. 23-99.
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