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Colette Kreder

Colette Kreder, née James le à Commer et morte le à Puteaux[2], est une entrepreneuse et féministe française. Elle est à l'origine de la création du réseau « Demain la Parité » et de l'association Femmes et sciences.

Colette Kreder
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Puteaux
Nom de naissance
Colette Juliette Françoise James
Nationalité
Formation
EPF (jusqu'en )
EPF
Activités
Chercheuse (jusqu'en ), ingénieure-conseil (-), directrice (-)

Biographie

Fille d'un maréchal-ferrant et d'une commerçante, Colette Kreder est élève de l'École polytechnique féminine (EPF) dont elle sort diplômée en 1957.

Carrière professionnelle

Colette Kreder est alors recrutée par le ministère de l'Air (Défense) où elle est jusqu'en 1964 chargée de la recherche avancée sur les composants électroniques. En 1964, elle entre dans l'entreprise Lignes télégraphiques et téléphoniques (LTT). Elle crée ensuite sa société, la Soredi, devenant une des premières femmes créatrices d'entreprise de l'époque, tout en restant ingénieur-conseil chez LTT jusqu'en 1979.

En 1980, elle prend la direction de l'EPF, fonction qu'elle assure jusqu'en 1994[3]. Elle transforme complètement l'école, l'amenant à un niveau international : passage de la formation à cinq ans en 1984, création d'un département international en 1986, création de la Fondation EPF reconnue d'utilité publique en 1991, première formation bi-diplômante avec l'Allemagne en 1993 et passage à la mixité en 1994.

Engagement féministe

À la fin des années 1980, Colette Kreder entre au Conseil national des femmes françaises (CNFF)[4] et en devient trésorière[5]. En décembre 1992, elle co-organise à l'Assemblée nationale avec la députée et sociologue Françoise Gaspard une réunion d'information sur la parité pour les organisations féminines et féministes. Plus de quarante-cinq associations assistent à cette rencontre.

Avec Françoise Gaspard et Claude Servan-Schreiber, elle fonde l'association « Action pour la paritĂ© » en 1992. Elle organise une rencontre Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour faire connaĂ®tre la charte adoptĂ©e au congrès europĂ©en « Femmes et pouvoir » qui s'est dĂ©roulĂ© Ă  Athènes, et intègre l'exigence de paritĂ© dans les lieux de dĂ©cision. En , elle publie avec Françoise Gaspard et Claude Servan-Schreiber la première Ă©tude sur les femmes dans les Ă©lections, exhibant le faible taux de candidature des femmes au premier tour des Ă©lections lĂ©gislatives de la mĂŞme annĂ©e avec 19,6 % de femmes, et moins encore dans les partis de gouvernement. Cette information ouvrira le journal tĂ©lĂ©visĂ© et dĂ©marrera la mobilisation des associations fĂ©ministes face Ă  la place des femmes, 5,6 % sont Ă©lues dĂ©putĂ©es, ce qui place la France avant-dernière en Europe[6].

Le réseau informel « Demain la Parité » lui succède en 1994 et comprend des associations telles que l'Association française des femmes diplômées des universités, « Elles aussi », l'Action catholique générale féminine, Parité-Infos, les Guides de France, l'Union féminine civique et sociale, l'Union professionnelle féminine, le Conseil européen de l'organisation internationale des femmes sionistes. Ce réseau a pour but de promouvoir la parité en politique et dans les sciences[7] - [8] - [9].

Elle organise le le colloque « Présidentielle : les femmes entrent en campagne » pour interpeller les candidats à la présidentielles Jacques Chirac, Édouard Balladur et Lionel Jospin sur les nécessaires évolutions constitutionnelles et législatives pour permettre une meilleure représentation des femmes en politique.

Elle participe à la fondation de l'association Femmes et sciences en , pour favoriser l'attractivité des domaines scientifiques et techniques, favoriser leurs carrières et leur visibilté. La même année, elle publie les statistiques des femmes promues dans les ordres nationaux de la Légion d'honneur et du Mérite et rappelle à Nicolas Sarkozy son engagement pour un meilleure représentation des femmes durant sa campagne. La parité femmes-hommes dans les promotions de ces ordres, et dans les gouvernements nommés est depuis visible[6].

Le 20 octobre 2022, le quotidien Le Monde a publié une nécrologie qui rend hommage à son action[6], de même que le site Les Nouvelles News[10].

Archives

Les archives de Colette Kreder sont conservées au Centre des archives du féminisme, à l'université d'Angers.

Distinctions

Colette Kreder est nommée au grade de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur puis promue au grade d'officier. Elle est faite officier dans l'ordre le puis promue au titre de commandeur de l'ordre le au titre de « membre fondatrice d'associations en faveur des femmes »[11].

Colette Kreder est nommée au grade de chevalier de l'ordre national du Mérite puis promue au grade d'officier. Elle est faite officier dans l'ordre le puis promue au titre de commandeur de l'ordre le au titre de « ancienne directrice de l'Ecole polytechnique féminine, membre fondatrice d'un réseau d'associations »[12].

Notes et références

  1. « http://bu.univ-angers.fr/sites/default/files/inventaire_kreder.pdf »
  2. Kristell Le Gall, « Elle s'était battue pour la parité : Colette Kreder, pionnière du féminisme, est décédée », sur Ouest-France, (consulté le )
  3. Christiane Chombeau, « Des filles au chromosome X », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Bénédicte Manier, « Colette Kreder, pionnière de la parité en France, est morte », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  5. « Hommage à Colette KREDER », sur epf.fr, (consulté le )
  6. « Colette Kreder, pionnière de la parité en France, est morte » (photogr. Archives familiales), Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Anne Chemin, « Rétrocontroverse : 1992, la parité et l'égalité des sexes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. Réjane Sénac, L'égalité sous conditions : Genre, parité, diversité, Presses de Sciences Po, , 216 p. (ISBN 978-2-7246-1737-5, lire en ligne)
  9. Laure Bereni, La bataille de la parité. Mobilisations pour la féminisation du pouvoir, Paris, Economica, , 300 p. (ISBN 978-2-7178-6782-4)
  10. par Isabelle Germain, « Colette Kreder, hommages à une pionnière de la parité », sur Les Nouvelles NEWS, (consulté le )
  11. Décret du 31 décembre 2009 portant promotion.
  12. DĂ©cret du 15 mai 2006 portant promotion et nomination.
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