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Code Tang

Le Code Tang (ć”ćŸ‹ TĂĄnglǜ, ć”ćŸ‹ç–è­° TĂĄnglǜshĆ«yĂŹ) est un code pĂ©nal Ă©tabli en Chine au dĂ©but de la dynastie Tang (618-907). ComplĂ©tĂ© par d'autres ordonnances et textes juridiques plus temporaires, il constitue le cƓur juridique du systĂšme lĂ©gal Tang, et fut la base de tous les systĂšmes pĂ©naux suivants jusqu'en 1912. Il inspira par ailleurs largement les codes d'autres pays d'Asie orientale tels que le Japon[1] et la CorĂ©e[2].

Code Tang
Présentation
Titre Code Tang (ć”ćŸ‹ç–è­°)
AbrĂ©viation ć”ćŸ‹
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Type Code juridique
Branche Droit pénal
Adoption et entrée en vigueur
Adoption dynastie Tang (618-907)

Lire en ligne

(zh) ć”ćŸ‹ç–è­°

Ce Code Tang est un mĂ©lange de l'hĂ©ritage lĂ©gal lĂ©giste et de l'influence confucĂ©enne, et est considĂ©rĂ© comme l'une des plus grandes Ɠuvres du systĂšme juridique chinois ancien. Il se compose de douze sections et cinq cents articles[3]. CommandĂ© par Tang Gaozu, une version stable est soumise a l'empereur en 624, il a Ă©tĂ© ensuite amĂ©liorĂ© en 627 et 637, puis commentĂ© en 653[3].

Le Code Tang concerne quatre aspects de l’organisation sociale :

  • les « lois » (lĂŒ) dĂ©terminent les principes gĂ©nĂ©raux du droit pĂ©nal des punitions,
  • les « ordres » (ling) guident l’administration gouvernementale et sa mise en Ɠuvre,
  • les « ge » rĂ©gisent le fonctionnement et les obligations des dĂ©partements et des fonctionnaires,
  • les « formes » (shi) guident les rĂšgles de comportement des dĂ©partements individuels du gouvernement.

Histoire et contexte

Le Code Tang s'inspire largement des plus anciens Code Cao-Wei, Code des Jin occidentaux (268), et du Code des Zhou du Nord de 564[3]. Dans le but d'adoucir les sévÚres lois déjà existantes ainsi que les punitions par mutilation[4], également dans le but d'apaiser les tensions sociales dans cet empire Tang nouvellement pacifié, il fut rédigé en 624 à la demande de l'Empereur Gaozu des Tang[3], révisé en 627 et 637 sous l'Empereur Taizong des Tang[3], et complété de commentaires en 653 sous le rÚgne de l'Empereur Gaozong[3]. Le Code Tang est le plus ancien code pénal chinois nous étant parvenu en entier[3].

DĂ©composition, systĂšme et peines

Les douze sections du Code Tang (Texte original: ć”ćŸ‹ç–è­°)
IDéfinitions et rÚgles générales
IILois relatives aux transgressions de lieux interdits
(palais impériaux, portes, enceintes et murailles, postes militaires)
IIIDĂ©lits commis par les fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction
IVLois relatives aux familles paysannes (terres, impĂŽts, mariages)
VLois relatives aux haras et magasins d'État
VILois relatives aux levées de troupes
VIIDĂ©lits contre les personnes et les biens
VIIIRixes
IXLois relatives aux faux et contrefaçons
XLois diverses de caractÚre spécial
XILois relatives Ă  la capture des coupables
XIILois relatives Ă  l'administration de la justice
Source: Gernet, Le Monde Chinois (4e Ă©d.), (ISBN 2-200-25054-1), p. 215-216

Le Code Tang est un code de 500 articles, répartis en douze sections (voir tableau à droite)[3].

Les peines sont dĂ©finies selon l'incrimination elle-mĂȘme et la relation sociale entre le coupable et la victime.

L'incrimination

Le Code Tang associe directement à toute incrimination une peine clairement définie.

La relation sociale entre le coupable et la victime

Dans la sociĂ©tĂ©, cette relation est dĂ©finie par le rang social respectif (Empereur > fonctionnaire > homme libre > esclave). Dans une famille, la relation sociale est estimĂ©e grĂące au type et Ă  la durĂ©e du deuil liant la victime et le coupable. En fonction de cette relation sociale, le Code Tang augmente ou rĂ©duit la peine. Ce barĂšme est clairement exprimĂ©. Ainsi, un esclave offensant son maĂźtre aura la peine associĂ©e Ă  son offense augmentĂ©e, tandis qu'un maĂźtre offensant son esclave par la mĂȘme offense aura la peine rĂ©duite[3].

Calcul des peines

Le magistrat local doit agir comme instructeur de l'affaire, parfois comme inspecteur, mais n'a pas à juger : il a à définir exactement l'offense (1) et la relation sociale (2), afin de pouvoir appliquer le barÚme à la lettre, donnant ainsi la peine à infliger[3]. La relation sociale entre les parties conduisant à augmenter ou réduire la peine[3].

L'offense, pondĂ©rĂ©e par la relation sociale Ă©quivaut Ă  un « score » Ă©tablissant la peine, qui peut ĂȘtre : flagellation Ă  coup de rotin, coups de bambou, travaux forcĂ©s, exil avec travaux forcĂ©s, mort (pendaison, strangulation, dĂ©capitation par l'Ă©pĂ©e)[3].

Notes et références

  1. (en)David John Lu Japan: A Documentary History, M.E. Sharpe, 1997, (ISBN 9781563249068), 668 pages, p. 30, lire en ligne
  2. CHOC-3, p.178-9
  3. Gernet, Le Monde Chinois (4th ed.), (ISBN 2-200-25054-1), p. 215-216.
  4. Ainsi, Ă  travers la dĂ©claration de nouvelles pĂ©riodes d’interdiction de sentences de mort, par exemple la nuit ou les jours de pluie, il ne reste pas plus d’une trentaine de jours dans toute l’annĂ©e pour que les sentences capitales puissent ĂȘtre proclamĂ©es Introduction au droit chinois
  • (en) Denis C. Twitchett et John K. Fairbank, The Cambridge History of China : Sui and T'ang China, 589–906, vol. 3, Cambridge, Cambridge University Press, , 900 p. (ISBN 0-521-21446-7), p. 178-9
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